Et dans la jungle, Dieu dansait – Alain Lallemand

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Marre de la crise et des égoïsmes, assez de cette surconsommation, des délires sécuritaires et des bâtisseurs de prison. Théo et Angela n’ont qu’un demi-siècle à eux deux, mais pour changer la société, ils ont compris qu’il ne suffit pas de s’indigner. Il faut cogner. Fascinés par la dernière des guérillas, ils gagnent la forêt tropicale de Colombie : ¡ Viva la Revolución ! Mais…
Un homme, une femme, un jardin d’Éden. L’arbre de la connaissance du Bien et du Mal. Et l’amour.
J’aime à me rappeler que cette étrange histoire a commencé en un lieu pas trop éloigné de l’idée de paradis, un magasin de lingerie au cœur de Bogotá, Colombie.

Et dans la jungle, Dieu dansait est le troisième roman d’Alain Lallemand. Il y poursuit la description d’un monde contaminé par les conflits, où l’humanité devient un mode de résistance. Grand reporter au « Soir » de Bruxelles, ses reportages en Colombie lui ont valu le prix européen Lorenzo Natali.
En librairie le 22 janvier 2016
[Voir l’excellent dossier consacré à ce roman et l’interview de l’auteur dans l’hebdomadaire Le Vif du 15 janvier.]

Les premières lignes
Voici l’histoire du ciel et de la terre quand ils furent créés, lorsque l’Éternel eut fait une terre et un ciel.
J’aime à me rappeler que cette étrange histoire a com­­mencé un jour d’Épiphanie, fiesta de los Reyes, dans un lieu pas trop éloigné de l’idée de paradis. Un magasin de lingerie au cœur de Bogotá, Colombie.

– Por favor… Vous auriez un rayon de très grandes tailles, 110 à 120 cm, bonnets D ou E ?
La vendeuse ne put retenir un regard étonné, posé avec dédain sur le torse d’Angela, l’iris inquisiteur ouvert comme un pied à coulisse. L’air de ne pas y regarder, son œil rond palpait déjà la poitrine discrète de la cliente.
– 120D, c’est pas pour vous, ça. C’est pour réparer un airbag ? Pour utiliser comme sac à main ?
Non, la vendeuse ne l’a pas dit. Mais Théo, lui, l’a pensé si fort que, miracle mnémotechnique, il n’a plus jamais oublié le digicode de l’appartement colombien d’Angela. 120D. La Colombie est le pays de la démesure.

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André Sempoux – L’écrit bref : comme givre au soleil – Ginette Michaux

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André Sempoux, né en 1935, est poète, nouvelliste et romancier. Il a reçu en 2007 le prix Italiques et en 2010 le prix Alix Charlier-Anciaux, de l’Académie de langue et de littérature françaises de Belgique, pour l’ensemble de son œuvre de fiction.
Le contraste, favorisé par l’écriture brève, entre le rythme rapide de la narration et la densité de prenantes évocations lyriques caractérise l’art d’un maître du suspense. Les nouvelles aux chutes surprenantes et les romans intimement marqués par l’Histoire ne cessent d’être habités par le souffle libéré du poème.

Professeur émérite en lettres françaises de l’université de Louvain, Ginette Michaux signe ici le premier ouvrage portant sur l’ensemble de l’œuvre littéraire d’André Sempoux.

En librairie le 22 janvier 2016

Les premières lignes
André Sempoux témoigne, dans sa Chaire de Poétique, du silence et de la solitude qui accompagnent trois moments de trouble et d’étrangeté vécus au cours de l’enfance.

Premier moment
À la Toussaint, lendemain de l’anniversaire d’André (il est né le 31 octobre 1935), son père et lui traversent côte à côte une zone de sablonnières pour l’arrêt de quelques minutes dans un cimetière – plus tard désaffecté –, devant un rectangle de gazon qui n’est marqué d’aucun nom.

Second moment
Vers l’âge de huit ans, André feuillette l’album familial et contemple les photographies qui le montrent en compagnie de sa mère ou de ses parents. Mais on a découpé la moitié inférieure de l’une d’elles. Sur la photo mutilée, la mère, souriante, est tendrement inclinée vers un vide. L’enfant se demande pourquoi seul le visage de celle-ci a été gardé. Il a le pressentiment d’un secret et se tait.

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L’orée – Daniel De Bruycker

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Quelque part en Europe, il y a quatre ou cinq mille ans, à l’aube du néolithique. Par un matin de printemps, Orée, un vieux bûcheron, emmène sa petite-fille, Maï, pour une longue promenade dans « sa » forêt. Chemin faisant, au fil des bosquets et des zones de coupe, il entreprend de lui raconter sa propre vie et celle de leur clan, depuis le jour où ils délaissèrent la vie nomade en forêt pour fonder leur village dans la Vallée – leurs découvertes, leurs doutes, leurs catastrophes – et en même temps initie l’enfant aux signes qu’il a gravés sur les écorces pour préserver la mémoire de ce passé et témoigner des disparus.
Transmission ou héritage ? Au soir de cette journée de marche, Orée reviendra-t-il bien au village avec Maï pour célébrer la Fête du Temps, qui marque l’anniversaire de cette nouvelle vie du clan dans la lumière de la Vallée – ou s’apprête-t-il à repartir, seul, vers la forêt de ses origines ?

Daniel De Bruycker fut d’abord critique de jazz, de danse et de théâtre en Belgique (Le Soir) et en France (Le Monde), puis tour à tour écrivain-voyageur, animateur d’ateliers d’écriture pour jeunes enfants ou traducteur. Poète et romancier, il vit, écrit et maçonne aujourd’hui à l’ermitage de la Martinière (Manche). Ses précédents romans – Silex (1999, Prix Rossel), Eitô, Lampe d’ombre (2001, Prix de la Ville de Tournai) et Lettres de Treste (2004) – ont paru chez Actes Sud.

En librairie le 9 octobre

Les premières lignes
Couleur d’olive, nimbé d’or et de rose par la clarté naissante, un bourgeon lentement s’entrouvre à la cime du grand frêne, laissant le demi-jour baigner les deux minuscules feuilles vert tendre lovées au dedans. C’est l’aube. De très loin, émergeant par degrés des horizons brumeux du sommeil, les premiers rais de lumière du soleil d’avril balaient le ciel pâle et viennent allumer çà et là les hautes cimes de la forêt. Une à une, arbre par arbre, puis de proche en proche par vagues comme soulevées du fond de la nuit, un océan de feuillages affleure au jour, immobile, compact, silencieux, déroulé de toutes parts jusqu’à perte de vue.
Un moment encore la lumière rasante semble flotter sur les frondaisons muettes, en quête d’une trouée par où pénétrer la masse verte – puis d’un coup les premiers rayons plongent entre les branches, en brillantes cascatelles faisant frémir au fil de leur descente vertigineuse des ailes engourdies de rosée, animant de petits cris enroués, éveillant des grappes d’yeux clignotants. Par strates profondes, la forêt maintenant remue, les ramures étirent leurs muscles de colosses, des sèves reprennent leurs lentes migrations, des ondes vertes circulent de branche en branche, faisant frissonner les feuillages, propageant des bouffées de vie parmi tout l’étagement qui végète à l’ombre des troncs et entre leurs souches – arbustes et lianes du sous-bois, feuillades de fougères et lierres rampants, orchidées et violettes des bois, arums et orties, coussins de mousse et de lichen où déjà s’agite tout un peuple furtif de rongeurs et de salamandres, furetant parmi les feuilles mortes et les mondes miniatures des insectes. Partout bientôt cela surgit et rampe et grouille, au point que le sol lui-même paraît frémir et respirer dans la fraîcheur du matin.

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Adrienne ne m’a pas écrit – Michelle Fourez

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Je ne vous ai vue qu’une seule fois, Adrienne, au hasard d’une rencontre mondaine après l’un de mes concerts. […] Non, je ne me souviens pas vraiment de votre visage.
De votre voix, oui.
Je me souviens que vous n’êtes pas très jeune, pas très belle, mais il me semble que personne, jamais, n’a compris ma musique comme vous l’aviez comprise, ce soir-là.

Des vies meurtries
La puissance de la musique
Un amour purement épistolaire qui se concrétisera enfin par-delà les peurs et les pudeurs

Michelle Fourez est née en 1951. Après une enfance vécue au plus près de la terre et des arbres, elle étudie la philologie romane et la philologie hispanique à l’ULB (Bruxelles). Elle a enseigné pendant quarante ans la littérature française et la langue espagnole. Grande voyageuse, elle continue d’arpenter la Terre, sac au dos.
Tous ses romans, sauf le premier, ont été publiés aux Éditions Luce Wilquin
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En librairie le 9 octobre

Les premières lignes
Adrienne ne m’a pas écrit.
L’été ne parvient pas à me happer au-dehors. Ni l’été, ni le foisonnement des branches que balance la brise, ni le rose du ciel, en ce soir de juin.
Mon piano reste muet, malgré le concert prévu dans dix jours à Bruxelles.
Rien qui puisse me donner la force d’aller vers la lumière du soir : voici douze jours qu’Adrienne ne m’a pas écrit, et pour peu mes yeux resteraient nuit et jour rivés à l’écran de l’ordinateur.
Est-elle malade ? A-t-elle sans me le dire décidé de couper le fil des mots tendu entre nous ? Est-ce là mon destin, perdre ce lien précieux, le seul que nous ayons tissé, elle et moi, depuis tant d’années, et m’enfoncer sans elle dans la vieillesse ?

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Je ne te mangerai pas tout de suite – Emmanuèle Sandron

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Et là je sens que je souris de toute ma bouche, de tous mes yeux, de tous mes cheveux, de tout mon corps. Et j’ai une énorme, une terrible, une folle envie de la prendre dans mes bras, et je me bats contre moi-même et contre le bonheur qui monte, je me bats pour le faire, pour la prendre dans mes bras, et je me bats pour ne pas le faire, la prendre dans mes bras, et je me dis : « Non, non, attends encore, attends encore un peu. Si tu le fais tout de suite, ce sera fait, et le bonheur de la première fois sera derrière toi, il ne sera pas devant toi comme maintenant, jouis, profite de l’idée de ce bonheur qui vient, qui n’est pas encore là, mais qui va arriver, là, maintenant, tout de suite, tantôt, plus tard. »

Sept nouvelles qui explorent le désir, en passant par les cases de l’interdit, de la transgression et de la volupté

Emmanuèle Sandron est traductrice littéraire. Elle co-anime TransLittérature, la revue de l’Association des traducteurs littéraires de France. Elle vit à Bruxelles. Je ne te mangerai pas tout de suite est sa première publication personnelle après dix ans de silence et bien davantage de traductions. Elle est l’auteur de Le double fond, Celtitude et Sarah Malcorps, tous publiés chez Luce Wilquin.

En librairie le 9 octobre

Les premières lignes
Je m’interdis la mousse au chocolat, et de toute façon les desserts en semaine, le vin à table, l’ordinateur ailleurs que dans mon bureau.
Je m’interdis les marches en forêt, le tour du lac, les rêveries à regarder le ciel quand j’ai ouvert la fenêtre en grand.
Je m’interdis de dénombrer les verts, les feuilles des arbres, les arbres.
Je m’interdis la beauté de l’orage.
Je m’interdis la peur.
Je m’interdis de nettoyer. La crasse s’accumule dans les coins, entre les coins, et ailleurs. Sous la poussière les miroirs… bah ! les miroirs !
Je m’interdits les mots que je sais que tu aimes : collection, porte, falaise.
Je m’interdis les chansons d’Alain Souchon.
Je m’interdis d’écrire comme toi, ce qui revient à m’interdire d’écrire.
Je m’interdis de regarder les couples s’embrasser.
Pour Souchon, c’est à cause de ça, de la chanson : « Je chante un baiser ».
Je m’interdis de penser à toi.
Je m’interdis les je m’interdis.
Je m’interdis.

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Lettres d’Otrante – Geneviève Bergé

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À Otrante, la vie est redevenue calme, les visiteurs sont rares hors saison dans les Pouilles. Mais en réalité, ici comme ailleurs, le monde poursuit sa course. De nouveaux clandestins viennent de débarquer, que l’on cache et ne sait comment accueillir. Des silhouettes passent, des signes semblent laissés, mais qu’indiquent-ils ? Interpréter est difficile et peut-être inutile.
Après avoir travaillé toute sa vie comme responsable de chantier, Aafke, originaire des Pays-Bas, a décidé de se consacrer à la restauration de la remarquable mosaïque médiévale de la cathédrale. Et de raconter son quotidien à Peter, un ami (peut-être un ancien amant) entièrement paralysé resté dans le Nord et dont elle a du mal à décoder les silences.
Heureusement, il y a une enfant au rire clair, un chat, et la beauté de la ville et de la mer.
Geneviève Bergé est née en 1957 à Bruxelles. Secrétaire de rédaction et assistante d’édition, lectrice passionnée, animatrice de groupes de lecture, critique, traductrice occasionnelle, revuiste, écrivaine, la littérature est bien au cœur de son appréhension du monde.
En librairie le 18 septembre

Les premières lignes
Elle a fini par trouver le nid. C’est ce qu’elle m’a dit. Coincé entre un poteau électrique et un mur de pierre, un endroit bizarre en vérité, trop peu caché, oui, bien trop exposé, suicidaire même, comme si l’animal, prévoyant le massacre, n’avait plus pris la peine de le dissimuler. D’ailleurs, elle aussi, elle allait changer de méthode. Elle enfermait d’habitude les nouveau-nés dans un sac en plastique, pas même un sac, juste un petit sachet de ménage, un élastique, et ils mouraient d’asphyxie parmi les déchets du container. Mais on ne savait jamais comment, il y en avait toujours un qui en réchappait. C’est ce qu’elle avait fini par penser, en tout cas. S’il en revenait toujours, c’est que certains bébés survivaient, puis qu’une sorte de mauvais sort les ramenait sur le lieu de leur naissance. Cette fois, elle allait les tuer avant de s’en débarrasser. Pour être sûre de son coup. Elle allait les tuer tous les six. Mais quand ? Les parents ne se trouvaient pas dans le nid. Que faire ? Attendre ? C’était risqué. Elle s’était résignée : puisque les loirs copulent d’abondance, une nouvelle portée verrait le jour bientôt, et elle, Simona, elle devrait reprendre la chasse. Je venais à peine d’arriver, mais elle a tenu à me montrer l’endroit où elle avait trouvé le nid. Absolument tenu ; moi, je pensais à mes valises. Je l’ai pourtant suivie à l’arrière de la maison, près d’une ancienne balançoire, là où elle entrepose son bois pour l’hiver et des casiers de limonade pour ses petits-enfants, quand ils descendent de Bari.

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Un fou dans la manche – Stanislas Cotton

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Devant l’insistance de Mariana, le commissaire Santino Cuffaro a cédé : d’accord pour quelques jours de vacances. Et le voilà sur la terre de ses origines, pas celle où il est né, mais celle de sa famille, de son sang. Ils séjournent dans le village de son père au pied de l’Etna : a muntagna.
Septembre, été finissant, dernière fête au Camping Mare Blu, dernière bagarre. Salvatore Volpino et Andrea Pastore spéculent sur leur avenir. Elena Lanfredi – l’Azzurra – court la montagne, guettant l’éruption qui s’annonce. Don Cosimo célèbre la messe, hanté par les fesses de sa gouvernante.
Mais voilà qu’on découvre le corps d’une jeune femme sur la plage. Il n’en faut pas plus pour que Santino se remette à gamberger sérieusement ; il imagine qu’une malédiction le poursuit, qui met en péril la vie des gens et provoque leur mort violente. Car, hélas, ce cadavre est le premier d’une longue série…
Auteur dramatique souvent primé et joué, Stanislas Cotton signe ici son quatrième roman, qui poursuit les aventures du commissaire Santino Cuffaro, déjà rencontré dans Rosalinde Miller (2014).
En librairie le 18 septembre

Les premières lignes
Un battement sourd résonne dans la nuit. Haletant. Répétitif et assommant. C’est samedi soir, les derniers touristes de la saison s’agitent au Camping Mare Blu, trois étoiles et une chique. Trois étoiles défraîchies peintes sur l’enseigne bleue qu’éclairent des tubes au néon. Le Mare Blu offre plage et piscine, bar et petite restauration, toilettes et douches, presque correctement entretenues par la signora Daria – silhouette ronde en tablier rose qui se dandine du matin au soir autour des blocs sanitaires –, machines à laver, épicerie… Gémissements la nuit sous les toiles de tentes et sous les étoiles : ces folles, vise leurs fioles filantes dans la nuit ! Gémissements au clair de lune et grincements de sommiers, plutôt moyens, dans les bungalows.
La musique repart de plus belle. Sûr, il y a de l’ambiance au Mare Blu.

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Trois de nos auteurs primés

Nouvelles2015
Le concours de nouvelles Nouvelles… dans le vent!, organisé par l’Université de Mons (Hainaut) dans le cadre de Mons Capitale Culturelle Européenne 2015, a récompensé trois de nos auteurs : François Salmon (Rien n’est rouge), premier prix pour «Le nom des courants d’air», Ethel Salducci (Singulière agape), prix de la Fondation Mons 2015 pour «Terre d’adoption», et Sarah Berti (La vie al dente), prix de l’Université de Mons pour «Tout ira bien». François Salmon reçoit en outre le Prix de Littérature 2015 de la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut. Un recueil réunit les textes des six lauréats du concours.

Envol des rencontres en cette rentrée

Beaucoup de dates à noter pour septembre et octobre. Les voici rassemblées par auteur :

Anne-Frédérique Rochat sera le 12 septembre dès 17 heures à la librairie À travers les mots à Rolle (Suisse) pour présenter son dernier roman Le chant du canari.
On la retrouvera le 26 septembre à la librairie Payot de Vevey. Le 3 octobre, c’est la librairie Le Rameau d’Or de Genève qui l’accueille aux côtés d’une autre auteure suisse, Lolvé Tillmans, pour une rencontre animée par Amandine Glévarec. Elle sera aussi le 17 octobre à la librairie Des livres et moi de Martigny.
Nous avons eu le plaisir d’apprendre que le roman d’Anne-Frédérique Rochat figurait parmi les six romans sélectionnés pour le Prix des Lecteurs de la Ville de Lausanne.

Après une présentation très réussie à Bruxelles à la librairie Filigranes le 3 septembre, Valérie Cohen dédicacera Monsieur a la migraine le 18 septembre de 17h30 à 20h à la librairie Once upon a Time de Linkebeek, le 27 septembre de 11h à 13h à la librairie Le Petit Filigranes à Uccle, le 25 septembre à la Bibliothèque de Boussu (Hainaut) pour une rencontre animée par Françoise Houdart et le 10 octobre de 15h30 à 18h30 à la librairie Cook & Book de Woluwe. Dans le cadre des festivités de son trentième anniversaire, la librairie L’Oiseau-Lire de Visé l’accueillera le 29 octobre à 20 heures pour un dialogue avec la sexothérapeute Julie Van Rompaey.

Auparavant, le 17 septembre à 20 heures, la librairie L’Oiseau-Lire – toujours elle – organisera une rencontre autour de notre 500e titre, Dans le bleu de ses silences, en compagnie de l’auteure Marie Celentin et de l’éditrice.

Françoise Houdart présentera son dernier roman, Victoria Libourne à la Bibliothèque centrale de la Province de Hainaut le 29 septembre à 19 heures. Auparavant, le 24 septembre à 20 heures, elle détaillera le parcours d’écrivain de Daniel Charneux, en compagnie de l’auteur, à la Maison culturelle de Quaregnon.

Véronique Emmenegger signera son Sorbet d’abysses à la librairie Payot de Vevey le 19 septembre. Toujours à Vevey, c’est le 8 octobre au Café littéraire qu’elle lira des extraits de son dernier roman.

Dans le cadre de la Fureur de Lire, Isabelle Bary (Zebraska) sera à la librairie L’Ivre de Papier à Jodoigne le 10 octobre dès 18 heures.
Elle donnera par ailleurs deux conférences à Florenville, à L’institut Saint-Anne sous l’égide de l’asbl Avance-toi, les 2 et 30 octobre. Le thème? L’enfant à haut potentiel, du mythe à la réalité, pour la première et L’enfant à haut potentiel, comment l’accompagner au quotidien? pour la seconde.
Elle participera aussi au premier Salon du Livre Proche à La Hulpe le 25 octobre.

Mathilde Alet et Mon lapin seront le 11 octobre à la Maison de la Francité, toujours dans le cadre de la Fureur de Lire. Le 20 octobre, l’auteure participera au Rendez-Vous littéraire organisé par Les Amis des Aveugles à Ghlin.

Michelle Fourez et son tout neuf Adrienne ne m’a pas écrit sont invités le 17 octobre au Salon de l’Eurométropole à Mouscron: Petit-déjeuner-lecture à la Bibliothèque le matin dès 10 heures et dédicace ensuite ainsi que l’après-midi dès 14 heures en compagnie d’autres auteurs de la région, dont François Salmon (Rien n’est rouge). Le 24 octobre, l’auteure sera à la librairie Decallonne de Tournai de 15h à 17h.

Deux rencontres bruxelloises au programme de Stanislas Cotton (Un fou dans la manche) : l’une animée par Veronika Mabardi à la librairie Candide à Bruxelles le 20 octobre à 19 heures et l’autre le 21 octobre à 19 heures à la librairie Tulitu, mais cette fois en compagnie de Soraya Amrani.

À noter encore que Daniel De Bruycker et son tout nouveau L’orée seront à l’honneur à la librairie La Procure de Tournai le 28 octobre à 18h30.

Monsieur a la migraine – Valérie Cohen

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Vous pensiez tout connaître sur le désir féminin ? Anna, Noémie, Lucia et Julie aussi, jusqu’à ce qu’elles rencontrent Patrice Denis, un sexothérapeute aux méthodes originales.
Mariée depuis trente ans, Anna simule le plaisir et est bien plus attachée à son chien qu’à son acariâtre époux. Noémie supporte mal la libido fatiguée de son compagnon. Julie, divorcée et mère de quatre enfants, enchaîne les relations sans lendemain tout en espérant trouver l’amour. Quant à Lucia, le plaisir l’a désertée depuis qu’elle a quitté son amant.
Leur point commun ? Les soirées de partage sur le désir féminin organisées par Patrice Denis. Entre rires, pleurs et actes symboliques, elles y livreront leurs secrets les plus intimes, leurs ombres et leurs désirs inavouables.
Quatre semaines pour oser se raconter, mettre des mots sur ce qui est communément tu et nouer une indéfectible amitié.
Valérie Cohen, née en 1968 à Bruxelles, est juriste de for­mation. En 2001, elle décide de quitter le monde juridique où elle se sent à l’étroit pour conjuguer deux de ses plaisirs : l’écriture et les voyages. Dans Monsieur a la migraine, son quatrième roman après Nos mémoires apprivoisées et Alice et l’homme-perle, l’auteure plonge avec tendresse et humour dans l’univers du désir féminin.
En librairie le 21 août

Les premières lignes
« Racontez-moi, Anna, continuez. »
Anna Delavigne détourne la tête pour ne pas croiser le regard de Patrice Denis. Ne pas s’attarder sur ses yeux attendris, ne pas quitter ce corps, cette étrange sensation de s’être retrouvée après tant d’années d’aveuglement. Une certitude la bouleverse et l’éclabousse. Elle s’était perdue dans le labyrinthe de sa propre vie, et elle ne le savait pas.
Soudain, ils jaillirent du plus profond de son être. Anna était loin d’imaginer tous ces mots tapis en elle. Aptes à vivre et à s’articuler en phrases intelligibles, après des décennies de silence rassurant. Elle s’y agrippe avec force, rodéo mouvementé sur les routes de son passé. Pour un peu, il lui semble que ses muscles sont douloureux. Les mots la bousculent, détricotent son existence et ont un goût de sel, de solitude et de renoncement. De légèreté et de jours heureux aussi, lorsqu’elle les utilise au conditionnel ou au futur. Depuis si longtemps, elle se sentait ensevelie sous leur poids. Elle avait même renoncé à les dompter. Comment apprivoiser l’indicible ? Tel le sable, le temps et les regrets, il file entre les doigts. Présence rassurante, pesante et si intime à la fois. Anna respire profondément et évite le regard insistant de Patrice Denis. Elle hésite à poursuivre son récit et fait une courte pause entre deux phrases. Ni journal intime, ni sœur ou confidente attitrée, ni thérapeute grassement payé pour être tenu au secret professionnel. Parler, c’est allumer la mèche d’une bombe à retardement. Parler pour qui ? Pourquoi ? Les mots sommeillaient dans son ombre et alourdissaient sa silhouette de fraîche quinquagénaire. Certains soirs, cernée par eux, elle étouffait dans leur mutisme. Elle avait beau ouvrir la fenêtre de la cuisine et regarder la lune, ils se dérobaient encore. Devant ce grand mince à la chemise blanche sans pli sur un jeans bien coupé, l’évidence la rattrape et la laisse sans voix. Les mots, comme les hommes, manquent parfois de courage. Les siens attendaient patiemment leur heure de gloire.

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