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Benoit Labaye – Mer calme, vent d'ouest

De toute sa vie publique, il n’avait guère fait plus de deux ou trois escales obligées à l’aéroport de Zaventem, si brèves qu’il n’avait jamais eu à quitter l’espace asexué de la zone de transit. Que faisait-il alors à deux pas de la Petite Ceinture? Pourquoi avait-il accepté cette invitation? Qu’est-ce qui lui était passé par la tête?
BENOÎT LABAYE s’en est allé une triste nuit d’avril 2006… Du firmament où brille son étoile, il sera sans doute heureux de voir son troisième roman publié, après « Vous ne dites rien » et « Australie ».
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Benoît Labaye – Australie

La renaissance mystérieuse née des retrouvailles d’Anton et Adrienne les a menés dans un avion pour Sydney. Mais après l’avion ? Que fait Anton dans cet espèce de motel coincé entre falaise et mer, sans Adrienne et sans repères ?
Le deuxième roman de Benoît Labaye plonge dans le réveil abrupt après une amnésie épaisse. […]
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Benoît Labaye – Australie

Benoît Labaye (1951- 2006), adolescent secret dans l’univers austère des jésuites, secoué par Mai 68, il a suivi le cours de formations éclectiques. Diversité aussi du parcours professionnel. À une longue maladie qui, depuis quinze ans, l’immobilise dans une chaise roulante, il a arraché le goût de voyages intérieurs et silencieux, qui ont fini par donner corps et apparence présentables à un vieil amour des mots, trop longtemps brouillon et infidèle. «Australie» est son second roman, après «Vous ne dites rien», paru chez le même éditeur.

Au retour du Kosovo où l’a mené son métier de journaliste, Anton croise la route d’Adrienne. De retrouver Adrienne, de renouer petit à petit avec elle, sur les ruines de leurs deux histoires, des fils anciens accomplit, pour lui comme pour elle, une renaissance mystérieuse et inattendue. Leur viennent vite des envies de départ, de terres brûlées, de ponts coupés. Au bout de leur projet un peu fou, un avion pour Sydney. De l’avion, Anton a le souvenir. Mais après? Que fait-il, sans Adrienne, dans cet espèce de motel coincé entre falaise et mer? Qu’attendent ceux avec qui il se trouve? Qu’attend-il lui-même?

Les premières lignes
Anton Braque n’a pas de passé. Des événements lui reviennent pourtant. Des rencontres, des circonstances parfois très anciennes. Mais avec légèreté et de très loin, comme des bulles échappées d’un vieux livre d’images. Il y a un avant qui ne lui appartient plus, qui s’est étendu comme l’encre sur le papier, qu’il relit aujourd’hui à la manière d’un récit brouillon et suranné. Et un après, pareil à la plage de sable blanc qu’il observe à travers la vitre de la porte-fenêtre. Vierge, ouvert, sans limites repérables. Entre les deux, une frontière. Un départ. Un avion pour Sydney. Entre l’avant et son éveil dans l’après, il y a un espace sans formes et sans couleurs, une durée sans incidents ni repères. Une glissade endormie, une amnésie épaisse comme en connaît celui qui a trop bu.

Benoît Labaye – Vous ne dites rien

Benoît Labaye (1951-2006) fut d’abord un adolescent secret dans l’univers austère et monosexué des jésuites. Opportunément secoué par Mai 68, il a suivi le cours de formations éclectiques. Après un parcours professionnel lui aussi très diversifié, il est aujourd’hui attaché au centre d’études d’un parti politique et Conseiller communal. À une longue maladie qui l’a immobilisé plus de quinze ans dans une chaise roulante, il a arraché, par contrainte et par passion, le goût de voyages intérieurs et silencieux.

CHU, chambre 514. Un homme va mourir, enfermé dans une apparente inconscience. Sans nom ni passé. Sans état civil, sans histoire à reconstruire, sans traces à suivre. Un inconnu qui ne doit qu’au hasard d’être encore en vie. Seule Ève, une jeune infirmière, a compris que ce silence était volontaire et désespéré, tendu par une volonté démesurée. Histoire d’une improbable rencontre, «Vous ne dites rien» est un chant de mort rythmé par l’amour sensuel de la vie. Premier texte publié de Benoît Labaye.

Les premières lignes
– Vous ne dites rien, murmura-t-elle. Trois jours, trois nuits. Vous ne dites rien. Je ne crois pas à votre silence. je veux dire… je ne pense pas que vous soyez incapable de parler. Votre état, votre cerveau… est-ce que je sais. Vous êtes là, j’en suis certaine… une cloison pas plus épaisse qu’une feuille de papier. Ne me demandez pas pourquoi. Je le sais, c’est tout. Depuis de longues minutes dont elle avait perdu le compte, elle restait le front appuyé à la vitre. Sa respiration animait une fine pellicule de buée aux formes mouvantes, accentuées par le contraste entre la chaleur excessive du dedans et le froid du dehors. La sensation qui lui venait éveillait, au bord de sa conscience, le rappel d’anciennes jouissances.