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Thierry Bellefroid – Zestes mondains

Journaliste et présentateur à la Télévision belge, Thierry Bellefroid est aussi un spécialiste de la bande dessinée, qu’il chronique dans de nombreux médias. Il est déjà l’auteur de deux romans parus aux éditions Luce Wilquin, «Madame K ou la juste place des choses» (2001) et «Lâche et persévérant» (2002).

Quatre nouvelles, quatre rencontres, quatre destins nourris des miettes de la célébrité. Le narrateur croit apercevoir Philippe Noiret dans un restaurant de Lourdes (Le syndrome de Bernadette), il croise Mikhaïl Gorbatchev dans un bar de Manaus (Tartare de Soviets), l’homme politique belge Paul Vanden Boeynants à Knokke-Le-Zoute (Pas de pitié pour les Zouaves) et une future princesse dans un manège (Le dos de M.), lors d’une leçon d’éthologie appliquée… Et après ces quatre rencontres insolites, la dernière, la plus inattendue peut-être, dans Bonus track, à la sensualité presque torride.

Les premières lignes
Je ne saurai jamais si j’ai croisé Philippe Noiret dans ce restaurant de Lourdes, il y a vingt-cinq ans. Je dis Philippe Noiret, mais je crois bien qu’à onze ans, j’ignorais son nom. Je l’avais vu quelques jours plus tôt, à la télévision, le film s’appelait Les Gaspards. Un libraire parisien découvrait sous la ville un monde parallèle où les carottes poussaient au plafond. Tout cela m’avait impressionné. J’étais très impressionnable, à l’époque. Les voisins avaient la télédistribution, la couleur et même les premiers jeux vidéo ; ils jouaient au tennis sur l’écran de la télé à l’aide d’un joystick rudimentaire. Moi, j’en étais toujours à perfectionner ma technique au Mikado.

Thierry Bellefroid – Lâche et persévérant

Après «Madame K ou la juste place des choses», son premier roman aux accents romantiques, Thierry Bellefroid nous présente sa face sombre, cynique. À travers une écriture libérée et décapante, il nous brosse une galerie de personnages tantôt farfelus tantôt pathétiques. Avec un zeste de provocation et beaucoup d’humour, «Lâche et persévérant» vous emmène sur les traces d’une famille déchirée par le poids d’un trop lourd secret. Thierry Bellefroid est journaliste à la RTBF, où il anime entre autres Signé dimanche.

«Ma femme est fade. Un véritable dictionnaire de la normalité.» Les premiers mots de ce livre donnent une idée du cynisme du narrateur. Page après page, dans cette galerie de portraits partagée entre deux familles: celle, insipide, de la mariée et celle, déjantée, du narrateur – se découvre un plan machiavélique et totalement amoral. Martine est une jeune femme sans personnalité et dénuée de charme. «Une fille comme une feuille blanche, où tout reste à écrire», écrit son mari. Partant de ce glacial constat, le narrateur va façonner Martine à sa manière. Son but? La faire ressembler au seul grand amour qu’il ait connu: Chrys. Mais tout le monde n’est pas prêt à le laisser faire…

Les premières lignes
Ma femme est fade. Un véritable dictionnaire de la normalité. Pourtant, ils ont tous les yeux rivés sur elle, cet après-midi. Non pas qu’elle soit plus belle que d’habitude. Sa robe de mariée ne parvient pas à la mettre en valeur (à moins que ce ne soit l’inverse?). Je crois qu’ils cherchent tout simplement à comprendre ce qu’elle fait là. Au premier rang, la famille Maboul au grand complet. Mon père, queue de cheval, dents et costume blancs, ne lâche pas Samantha des yeux. (Hou hou, Papa, regarde par ici, je suis là, je me marie.) C’est la deuxième fois que je les vois ensemble. Ils se sont dit oui à Las Vegas, il y a six mois. À première vue, son Américaine a des arguments en provenance directe de Silicon Valley. Mais mon père, jamais en mal de confidence sur le sexe, m’a affirmé que tout était rigoureusement d’origine. Samantha, c’est le musée du désir. N’importe quel homme normalement constitué ne peut rester face à une fille pareille plus de vingt secondes sans avoir envie d’explorer toutes les salles. Et le plus fort, c’est qu’elle réussit à se donner des airs d’ingénue. Peut-être que ça passera avec l’âge; elle a tout de même douze ans de moins que moi. À côté d’elle, Soeur Marie de la Visitation, ma mère. Le contraste vaut le coup d’oeil. Et la photo de famille à la sortie risque d’être amusante. Plus loin, dans sa chaise supersonique, Bernard, mon frère aîné paraplégique. On ne s’est plus parlé depuis dix ans. Il a fait fortune dans l’informatique. Grâce à son pognon, il peut s’offrir les services de Muriel, l’infirmière-air-bag qui pousse sa chaise avec des allures d’actrice porno.

Thierry Bellefroid – Madame K ou la juste place des choses

Journaliste né à Bruxelles il y a 35 ans, Thierry Bellefroid travaille à la RTBF depuis 1993. Il y a tâté de l’information quotidienne et réalisé quelques grands reportages avant de présenter le journal télévisé de la nuit. Actuellement aux commandes de l’émission d’information Signé Dimanche, il y reçoit chaque semaine une personnalité. Passionné par l’écriture, il signe ici son premier roman.

Le Caire, début des années 80. Une fille de diplomate rencontre par hasard un missionnaire engagé dans un programme d’alphabétisation. Le coup de foudre est immédiat.
Vingt ans plus tard, Madame K. cherche la trace de Ralph. Leurs chemins ne vont cesser de se croiser, du Caire à Venise en passant par le Vénézuéla, et seront parsemés de personnages plus attachants les uns que les autres…