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À rats qui rient, raies qui aiment – Justine Lalot

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À rats qui rient, raies qui aiment est une messe pour les morts un peu particulière. N’y seront célébrés que ceux qui se sont un jour illustrés par la stupidité de leur trépas. Un plongeur retrouvé empalé au faîte d’un sapin, une miss qui se noie dans un mètre d’eau à Knokke-le-Zoute, une violoniste à l’archet un peu trop vigoureux, etc.
Le chef d’orchestre de cette vaste fumisterie, c’est Simon Faucher. Écrivain raté, il n’a pas hérité du génie de Wolfgang Amadeus Mozart. À cent trois ans, il serait en effet présomptueux de se vanter d’un talent précoce ! Pourtant, Simon Faucher n’hésite pas à se revendiquer du musicien autri­­chien : comme Mozart, il va défier la mort, baptisée Jeanine pour l’occasion. Le vieil homme espère bien qu’en échange la grande faucheuse daignera s’occuper de son cas. Mais n’est pas Mozart qui veut…
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Les premières lignes
En ce premier avril, on pourrait croire à une blague. Pourtant ce n’en est pas une. Enfin si, mais elle dure depuis plus de cent ans. Alors elle ne fait plus rire grand monde.
Sûrement pas lui. Lui, c’est Simon Faucher. Ce premier avril 2014, il fête ses cent trois ans. Bien que « fête » ne soit pas le terme le mieux choisi ; « subit » serait plus adéquat. Si je m’évertue à le préciser, c’est parce qu’à cent trois ans, on n’a plus vraiment envie de s’ennuyer avec des bêtises. Or, ce qui se passe ce 1er avril 2014 n’est rien d’autre qu’une pitrerie. Une pitrerie énorme, certes, mais rien de plus.
À cent trois ans, Simon Faucher n’attend plus rien de la vie. Il attend par contre la mort avec une impatience peu dissimulée. Thérèse, sa merveilleuse Thérèse, ses mains délicates, son sourire, ses lèvres fines, l’attendent au-delà du Styx depuis cinq ans déjà. Cinq longues années passées à se morfondre, à se dire chaque matin au réveil que son heure est venue ; à constater avec dépit au coucher qu’il n’en est rien. Car, malgré ses multiples sollicitations, Simon Faucher ne peut que déplorer le fait que Jeanine – c’est comme ça que, dans son intimité, il a baptisé la grande faucheuse – ne vient pas. Jeanine le fuit même comme la peste et toutes les autres maladies qui, dans le meilleur des mondes, auraient déjà eu raison de lui. Et ça le déprime, Simon Faucher, vous ne pouvez même pas imaginer à quel point ça le déprime !

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Le Rossel, d’autres prix et leurs suites


— Les prix

Geneviève Damas vient de recevoir le Prix Rossel 2011 (le «Goncourt belge») des mains de Bernard Pivot, juré Goncourt et parrain de cette 69e édition, pour Si tu passes la rivière, son premier roman. Ce même roman est sélectionné pour le Prix Première RTBF et le prix Un livre, une commune de Cesson (Seine et Marne). Il figure également dans la présélection de la 25e saison de lectures du Festival du premier roman de Chambéry.
Dans cette présélection, on retrouve aussi Un si proche éloignement de Luc-Michel Fouassier.

Laure Mi Hyun Croset se voit attribuer le Prix Eve de l’Académie romande (Genève) pour son roman Polaroïds, le Prix Adam allant à Metin Arditi.

Justine Lalot a reçu le Prix Saga Café du premier roman le 7 octobre pour Pas grand-chose.

— Les rencontres
Vous pourrez retrouver Geneviève Damas:
– le 16 décembre pour une lecture de «Si tu passes la rivière» par Itsik Elbaz sur une musique de Jean-Philippe Collard-Neven au Théâtre Mercelis à Ixelles
– le 19 janvier 2012 de 12h30 à 13h30 à la Cinématek de Bruxelles pour un Midi Lire présenté par Joseph Duhamel
– le 26 janvier à la librairie Chapitre XII (Bruxelles) avec Jean-Philippe Collard-Neven au piano
– le 28 janvier à la Librairie Vaux Livres de Vaux-le-Pénil
– le 10 février à 20h30 au café littéraire Le Sénart de Cesson (Seine et Marne)
– le 20 février à la bibliothèque Charles Bertin à Rhode-Saint-Genèse

… Mais aussi Corinne Jaquet (Zoom sur Plainpalais) à la librairie Payot Rive Gauche (Genève) le 10 décembre de 15h30 à 17h, à la Librerit (Carouge-Genève) le 17 décembre de 11h à 13h et à la librairie Payot Chantepoulet (Genève) le 22 décembre de 17h à 18h30.

— La presse

Beaucoup de presse autour de nos auteurs, et du Prix Rossel en particulier. Quelques références: le Soir, RTL (JT), RTBF (JT et Livr(és) à domicile), Le Vif, Télé Bruxelles, Arte Belgique (50 Degrés Nord), Sud presse, etc. etc. pour Geneviève Damas, La Tribune de Genève et la RSR pour Corinne Jaquet, L’Avenir pour Michel Claise, Culture Club pour Eric Brucher… Impossible de tout citer, et surtout de nier la visibilité actuelle de la maison d’édition!

… Et n’oubliez pas: nous fêtons nos 20 ans en 2012

Une première date à retenir: le jeudi 1er mars à 18h, à la Foire du Livre de Bruxelles.

Justine Lalot – Pas grand-chose

Pas grand-chose, c’est l’histoire de Blanche Grelot. Une infirmière trentenaire un peu paumée à qui il n’arrivera pas grand-chose… À part peut-être (mais est-ce bien intéressant?) causer un accident de voiture et tuer un homme, soupçonner sa mère d’être une meurtrière, être envoyée en République démocratique du Congo pour aider une population dont elle se moque éperdument et subir contre son gré un parcours initiatique dans les méandres d’une démocratie à deux vitesses… Le tout faisant écho à un voyage intérieur qui la mènera peu à peu aux confins de son existence banale. «Pour le meilleur et pour le pire». Un comble pour cette jeune fille qui, depuis toujours, a horreur des expressions figées! Vous disiez Pas grand-chose? Allez, vous en reprendrez bien un peu, là. Juste un petit rien, pour la route…

L’étonnant premier roman, décalé, ironique… et lucide d’une lauréate du Prix du Jeune Écrivain francophone 2008
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Existe également au format numérique téléchargeable sur tous les types de liseuse

Les premières lignes

Et merde… C’est ce qu’elle se dit en regardant la voiture déclassée et le sang couler. Si je n’avais pas eu cette pensée malheureuse, si je n’étais pas montée dans cette voiture, si je n’avais pas pris cette route… Enfin, si je n’avais pas croisé ce type. Avec des «si», on met Paris en bouteille. Elle s’est toujours demandé d’où venait cette expression stupide qui ne résout rien. Non seulement, elle déteste Paris, lieu commun du bonheur : ses petits quartiers typiques, ses amoureux sur les bancs publics, ses quais de Seine invitation à la balade, ses touristes émerveillés: tout cela lui donne la nausée. Mais, en plus, elle déteste aussi boire: rien que d’en parler lui provoque des migraines… Ça fait maintenant trois mois qu’elle a arrêté.
Cette soirée-là, Blanche monte donc dans sa voiture, légèrement énervée de se retrouver seule avec elle-même, une fois de plus.

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