Archives de catégorie : Publications

La vie de mes rêves – Alexandre Janvier

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Trentenaire paumé dans sa vie affective et sociale, Ludwig accepte la proposition d’un médecin véreux de ses amis: tester une pilule qui permet d’orienter les rêves. Et là, à tous les coups, c’est la même personne qui focalise ses désirs nocturnes. Un pur fantasme… jusqu’au jour où il la rencontre dans la vie réelle. Très vite, entre les deux, c’est l’alchimie totale. Mais leur idylle naissante sera sérieusement entravée par plusieurs obstacles…
Vaut-il mieux vivre indéfiniment dans ses rêves ou prendre le risque de chercher à vivre la vie dont on a toujours rêvé?
Une histoire d’amour contemporaine, une passion baroque et virtuelle, une vie de rêves
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Les premières lignes
Plus rien ne me retenait ici. Plus rien et surtout plus personne. Ma belle était partie; envolée, cette nymphe qui m’avait envoûté de ses couronnes exotiques. Elle était apparue comme une illusion, comme un hologramme, comme une vision de paradis. Aussi brusquement, elle s’était évaporée. Seul son parfum qui avait servi à m’enivrer inondait encore notre cabane aux amours. Je me réveillai avec un coup de barre au milieu du front, comme si les canons de Navarone s’étaient empressés de tonner au plus haut. Entre la migraine perpétuelle et le sentiment désagréable du lendemain. Agrippé au lit, je fus pris de visions. La pièce rapetissait puis s’allongeait dans la même seconde. La fièvre sans doute. La sueur de mon réchauffement corporel dégoulinait tel un iceberg perdant les eaux.

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Le jour du tiramisù – Sarah Berti

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Un matin pluvieux de mai, le corps d’un adolescent est retrouvé flottant dans la Senne, à Rebecq. L’Antenne de Police locale hérite de l’affaire, alors même que ses agents sont plus habitués aux conflits de voisinage qu’aux investigations criminelles.
Tristan Delsenne, dix-neuf ans, a été aperçu pour la dernière fois lors d’une funeste soirée des rhétos. Très vite, les témoignages resserrent l’étau sur l’Athénée. Entre professeurs désabusés, nymphettes tyranniques, pactes et secrets, les histoires s’y entrecroisent, les solitudes s’y heurtent.
La jeune Tiziana Dallavera mène l’enquête à sa façon, jamais loin de sa famille italienne un peu encombrante, entre un petit frère surdoué qui n’hésite pas à plonger au cœur de l’action, une mère magnifique et névrosée, et une Nonna aux fourneaux qui veille à remplir les estomacs.
À travers une galerie de personnages attachants, cette première enquête de Tiziana Dallavera emmène le lecteur dans un polar féminin plein d’humour et de tendresse, pour un portrait drôle-amer de gens comme les autres, avec pour toile de fond le petit village charmant et méconnu de Rebecq.
Pour prolonger la lecture : le site de Tiziana Dallavera
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Les premières lignes
Elle n’aimait pas qu’on lui dise non. Surtout pas son mari, Michel, ce grand dadais qui n’avait même plus un poil sur la tête depuis ses soixante ans. Liliane Hétricourt avait l’habitude d’obtenir tout ce qu’elle désirait, que cela plaise ou non à son entourage. En l’occurrence, sa dernière fantaisie finirait bien par trouver écho chez Michel, même si pour l’instant il évitait soigneusement de croiser son regard tandis qu’elle s’activait à déambuler dans la Taverne du Moulin.
Elle, au contraire, ne se privait pas pour l’observer, courbé derrière le comptoir, à essuyer les verres, les soulevant dans la lumière pour mieux apprécier la minutie de son travail. Michel était un homme ennuyeux, voilà ce qu’elle pensait lorsqu’elle le regardait à son poste. Et maintenant, il s’était mis en tête de lui refuser la seule chose qui lui tenait à cœur ! Quand il avait hésité pour la rhinoplastie, le botox ou l’opération des paupières, elle avait pleuré deux heures, et il avait cédé, proprement, comme tout bon mari se devait de le faire. Pour les liposuccions, cela avait demandé deux jours. Et là, il tenait depuis une semaine, le bougre, à dire non, non et toujours non.
Boudeuse, elle feignait l’indifférence, ondulait entre les tables, se penchait généreusement devant chaque client, tout sourire et invite muette, avant de lorgner vers son mari qui feignait d’être absorbé par sa vaisselle. Leur petit jeu était bien rôdé, perfectionné par des années de pratique, et jusqu’ici, Liliane était toujours parvenue à ses fins. Elle aurait donc ses nouveaux seins, elle n’en doutait pas, un bonnet E au minimum, comme sur la photo qu’elle avait découpée dans le magazine.

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Le hasard a tout prévu – Kyra Dupont Troubetzkoy

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Ces huit récits de docufiction, alimentés par des témoi­gnages recueillis directement ou indirectement par l’auteur, racontent huit destins hors du commun. Huit personnages qui se débattent tous entre fatalité et libre-arbitre, mais finissent par recoller les morceaux d’un destin brisé avec ce que leur a donné la vie – la chance, l’inné, le courage, l’intelligence.
Dans leur quête de sens, ils nous font voyager dans le Cambodge de Pol Pot, la Roumanie de Ceauşescu, le Birobidjan de Staline, une Corée coupée en deux depuis 1952, l’Espagne de Franco, la France de De Gaulle, le Danemark, les États-Unis et la Suisse.
Réflexion sur la résilience et le libre-arbitre, ces récits, dont le fil rouge est la filiation, sont autant d’étoiles qui irradient quand la lune a déserté nos nuits.
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Les premières lignes
Devant lui, la voie. Juché sur le toit du premier wagon, Sorithy laisse son regard errer le long des rizières, les yeux noyés dans le vert anis des pousses tendres. Plus tard, il mangera si l’occasion se présente. Un bol de riz, en tout cas. Pour l’heure, le petit garçon joue les capitaines. C’est un beau matin de décembre, un de ces matins cristallins de la saison sèche. Du haut de ses dix ans, il lui semble que rien ni personne ne décide à sa place. Il est seul maître à bord. C’est son train. Une locomotive Pacific française à vapeur, un modèle inauguré par le roi Sihanouk en 1969. Aujourd’hui, elle ne dépasse plus les vingt kilomètres à l’heure mais cela suffit à l’exalter. Le vent qui lui fouette le visage aplatit ses cheveux pourtant courts, siffle dans ses oreilles et s’engouffre dans ses narines, dans sa bouche et la rend sèche, donne du souffle à son cœur. Le carburant dont il a besoin pour nourrir tout l’aplomb qu’il affiche. Il voudrait se tenir debout, plus libre encore, comme les palmiers à sucre qui rythment la course de son engin, droits et souples à la fois face aux éléments, encore ébouriffés des intempéries des mois précédents, battus par les pluies torrentielles, jaunis de soleil, mais debout. Certains sont plantés court, profond dans le sol. D’autres poussent naturellement longs, comme des réverbères sans lumière, sentinelles et garde-fous d’un passé houleux hantant encore l’horizon des rizières, penchant inlassablement leurs palmes vers le soleil pour en sucrer leur sève. Comme eux, Sorithy tend ses bras fins et cuivrés vers le haut, pour sentir plus intensément encore la moiteur de l’air glisser entre ses doigts, chatouiller ses paumes. Il n’a que dix ans mais il a choisi d’être ici, au sommet du train, au faîte de son royaume, échappant à la surveillance du soldat vietnamien, en bas, en charge de la sécurité du convoi.

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Ça ressemble à de l’amour – Line Alexandre

464blog

Ça en a la forme et la couleur, ça en prend le nom parfois, et l’air et la chanson. Mais est-ce de l’amour ou son ersatz ?
Tout ça ressemble à de l’amour… Et bien malin qui saura démêler le vrai du faux.
Seize nouvelles courtes autour de l’amour tel qu’il se dit, se cache ou se ment.
Un recueil où entre humour et émotion tente de se faufiler cet amour qui a du mal à se dire ou à se vivre entre des gens en rupture. Où la solitude pousse parfois à la folie et au crime.
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Les premières lignes
Le pick-up stoppa devant Calixte qui attendait sur le trottoir.
– Dépêche-toi ! hurla le patron.
Il était 6h28, et c’était lui le patron qui avait huit minutes de retard. Il arborait une main bandée.
– Me suis brûlé la main avec ce foutu café !
Le patron avait toujours une bonne raison d’être en retard et une meilleure encore de dévider sa mauvaise humeur sur le monde entier et sur Calixte en particulier.
– Vous les Noirs, vous n’avez aucune notion du temps !
Calixte grimpa sur le siège, et le patron démarra avant même qu’il ait refermé la portière. Calixte repoussa un sac à outils pour se donner la place d’étendre ses longues jambes. Il en retira une cisaille encombrante qu’il posa sur ses genoux. Il confia au patron sa découverte du matin :
– Vous savez, patron, que le point cardinal le plus redoutable n’est pas le Nord mais l’Est ?
Le pick-up roulait ferme vers le Grand Pont et ses embouteillages. Le patron grommela.
– Ah ! Je savais pas que ce foutu pont était à l’Est.
Calixte ne vit pas le rapport.
– Et cesse de m’appeler patron, dit le patron. Patron de quoi ? De toi, de moi et de cette vieille poubelle ?
Et il donna une claque au volant.
Mais Calixte savait que le patron aimait qu’on l’appelle patron.

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Cœurs d’assaut – Véronique Emmenegger

461blog

Abandonné à la naissance, Jean est un enfant particulier. Trimballé de famille névrosée en tribu névrotique, il accueille la vie comme elle vient même si les aventures multiples, rocambolesques et parfois terrifiantes pourraient sembler insurmontables.
Amours impossibles, trahison, folie, meurtre, Jean n’a peur de rien et reste confiant. C’est là son être profond de futur homme sans jugement.
Un roman baroque, foisonnant, plein d’humour
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Les premières lignes
Elle craint de ne jamais le revoir.
Au huitième mois, Angela ressent les premières contractions. Les douleurs augmentent jusqu’à se frotter à l’intenable, son ventre est dur comme un comptoir en zinc et quand elle perd les eaux, plus aucun doute, elle enfourche son vélo de postier et grimpe à l’hôpital.
Il y a des jours pour chercher du boulot, d’autres pour flâner dans les rues. Et des jours pour accoucher.
Sur la selle de cuir, les eaux continuent de couler. Il fait beau, c’est la fin de l’après-midi, en ce printemps bégayant les primevères jouent du chapeau, leurs lunes pastelles percent les mystères telluriques de l’enfan­tement. Dilatement. Boules de feu cachées dans les arbres, les oiseaux jouent les divas portatives et leurs becs d’agate cliquettent dans le feuillage. Plus vite. À chaque bosse son ventre souffre et lorsqu’elle passe au feu rouge, un type l’insulte en la traitant de vache à roulettes.

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Une famille – Michelle Fourez

462blog

Années cinquante : une épidémie de polio frappe la Belgique. Françoise, six ans, née dans une petite ferme quelque part en Wallonie, est atteinte par la maladie. Elle en gardera une jambe raide. Son frère Bernard, de cinq ans son aîné, échappe à l’épidémie, mais sombre très jeune dans l’alcoolisme, ce que la famille feint d’ignorer. Françoise, elle, sait mais se tait.
Animée d’une rage de vivre dont elle ne se départira jamais, elle grandit malgré le désamour de sa mère et une famille où règnent le silence, la lâcheté et la trahison. Elle se sent et se sait différente, dans ses valeurs et son désir.
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Les premières lignes
Ce jour-là, on avait reçu la nouvelle radio. En juillet 1957. Une grosse radio brune qu’on avait posée sur une console de bakélite, à un mètre cinquante du sol, contre le mur de la cuisine.
Le père écoutait l’arrivée de l’étape du Tour de France, dans les Pyrénées-Orientales, debout, l’oreille collée contre le poste pour bien entendre, quand elle a commencé à avoir mal à la nuque.
Elle a posé sa poupée à terre, près d’elle, contre la chaise où elle s’était assise, et s’est mise à pleurer doucement pour ne pas déranger le père qui écoutait le Tour de France.
La mère sans un mot s’est approchée d’elle, a posé sur son front une main froide et sèche. La petite avait de la fièvre. Elle lui a glissé sous l’aisselle un thermomètre de verre ; quarante degrés deux.

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Fragments d’un fait d’hier – Luc-Michel Fouassier

459blog

16 mai 1937. Laetitia Toureaux est poignardée dans un wagon du métro parisien. Crime crapuleux, politique, passionnel ? En tout état de cause, crime parfait.
Quelque quatre-vingts ans plus tard, l’ombre de la jeune femme revient planer au-dessus des eaux sombres de la Marne. Quels secrets partageait-elle avec la grand-mère du narrateur ? Sous les flonflons des guinguettes, ce sont alors des silhouettes aspirées par le temps qui reprennent vie.
Dans ce roman inspiré d’un fait divers réel, l’auteur nous brosse les portraits de deux femmes, mélangeant subtilement les teintes du passé et du présent.
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Les premières lignes
Seize mai 1937. Dimanche de Pentecôte. Une belle fin de journée ensoleillée. Une jeune femme, pressée, descend d’un autobus et s’engouffre dans les escaliers de la station de métro Porte de Charenton, terminus de la ligne 8. Elle porte une toilette assez voyante : tailleur vert, collier vert, boucles vertes, chaussures vertes à hauts talons. Sous une capeline de paille blanche, ses cheveux sont d’un blond qui tire au roux presque flamboyant. Elle se hâte dans les couloirs, fait poinçonner son billet et pénètre dans la rame 382 qui, venant de la voie de garage, doit prendre le départ à 18h27. Elle est montée dans le wagon du milieu, celui des premières classes. La rame va démarrer. Laetitia Toureaux a moins d’une minute à vivre.

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Dévoration – André Sempoux

460blog

Joueur d’échecs jouant contre lui-même, le héros de Dévoration cherche une forme de loyauté par rapport à un père figé dans un engagement de jeunesse jamais renié.
Nuit blanche accompagne, de Liège à Saint-Pétersbourg et de Saint-Pétersbourg à Liège, un slavisant associé bien malgré lui à un assassinat politique.
Ces deux récits infiltrent des zones d’ombre de l’Histoire. André Sempoux, s’éloignant de l’écriture de l’étrange qui a souvent été la sienne, y privilégie l’énigme et le suspense.
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Les premières lignes
Quand j’arrivais ici pour ma semaine rituelle, le roux fané de la bruyère éclaboussait les pentes violettes jusqu’aux prairies du bord de mer.
Deux mois plus tôt, avec plus de lumière et moins de nuances dans les couleurs, rien ne me paraît vraiment différent. Je revois les vignettes des leçons de choses qui, en me montrant le monde identique la nuit et le jour au fil des saisons, apaisaient mes inquiétudes d’enfant. Je vérifiais les moindres détails. Le pâtre était allé dormir, son travail fini, mais chaque arbre restait à sa place. On patinait sur la rivière où, dans l’autre image, le troupeau s’abreuvait ; le village et son clocher tressaient sur l’horizon le même griffonnage rassurant.

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Maculée conception – Mélanie Chappuis

Yechoua vient de naître. Il n’est plus dans le ventre de sa maman. Maryam le maintient contre son sein. C’est son enfant. Celui de l’homme qu’elle aime. Pas celui de Joseph. Ni celui de Dieu. Pas non plus le sauveur qu’ils attendent, pas encore. C’est sa chair, sa passion, sa déraison.
Cette naissance est aussi celle de Maryam. Il faut regarder au-delà de l’enfant. Se libérer des parents. Être celle que Yechoua peut suivre. Elle se trouve une nouvelle terre d’accueil, une autre philosophie, un travail auprès des plus démunis.
Bien plus que l’histoire de Maryam, ce roman est celui de toutes celles qui donnent la vie. Il raconte un boulever­sement, la maternité amenant la femme.
Maculée conception affranchit Marie de son statut de sainte, l’incarne en mère et en femme, pour dire la perte de repères qu’engendre la maternité, avant le relèvement et le dépassement de soi.
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Les premières lignes
Bethléem était envahie par le retour des familles à recenser. Maryam attendait. Joseph était parti chercher une place pour qu’elle accouche au chaud. Une pièce, même petite, même commune, qu’on accepterait de lui louer pour son épouse. Maryam ne voulait pas.
Né à Bethléem, Joseph l’avait quittée très jeune pour la Galilée. Il n’avait personne à qui s’adresser, se rassurait Maryam.
Oh ! mon Dieu, fais que Joseph revienne bredouille. Je ne veux pas d’un bout de pièce à partager avec d’autres, je veux être seule à mettre au monde notre enfant. Je ne veux partager ce moment avec personne. Il sera bien assez tôt ensuite.
Joseph sonnerait aux portes, parlerait de Maryam et de leur fils à naître. Il ferait tous les efforts du monde pour convaincre, attendrir. Pourvu qu’il n’y arrive pas. Il faisait froid, dirait Joseph, il fallait une pièce à son épouse, au moins un lit, elle s’en sortirait sans sage-femme, elle était forte, sa Maryam, Dieu le savait bien.
Pourvu que personne ne cède, ne se laisse attendrir.

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La vie selon Hope – Isabelle Bary

Le jeune Sébastien Blom est un aventurier. Fraîchement diplômé, il refuse de devenir simple vétérinaire de campagne et quitte son petit village belge pour l’Inde où il travaille dans une importante société d’agro-alimentaire. Il ne soigne donc pas les animaux, il ménage leur estomac ! Jusqu’au jour où, au hasard d’une rue de Delhi, il tombe sur Hope, jeune paria fouillant les poubelles et qui lui fera redécouvrir la sensation divine de guérir. Il décide alors de retourner en Belgique pour y ouvrir un cabinet vétérinaire. L’entreprise relève du défi. Entre anecdotes tendres ou drôles et épisodes douloureux, Sébastien Blom nous emmène dans ce monde particulier où la relation entre l’homme avec l’animal dévoile peu à peu à l’homme qui il est vraiment.
Ce petit monde ne serait pas aussi décapant s’il ne nous était aussi conté par Hope, cet être fragile que Sébastien a fini par adopter et qui, étrangement, a oublié de grandir.
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Les premières lignes
C’est sans doute la plus grande révélation que Hope eut dans sa vie : Sébastien Blom. Et lorsqu’il le vit pour la première fois, Hope fouillait les poubelles. Les coups du sort ont toujours cette fâcheuse tendance à se révéler dans les moments les plus ordinaires.
Hope fut le premier à l’apercevoir, dans la chaleur blanchâtre d’une Delhi de fin de jour, quand tous les intouchables, comme lui, sortent de nulle part pour affronter la ville, sa valse polluée et ses détritus.
Hope vit ses pieds d’abord, des baskets grises qui, comme toutes les autres, étaient passées sans le voir. Mais celles-ci réapparurent quelques secondes plus tard, à reculons, exactement dans leurs traces. Elles s’immobilisèrent devant lui et Hope se recroquevilla. Pour se mettre à l’abri d’une insulte ou d’un coup. Mais une main immense plongea vers lui, au milieu des déchets épars dont Hope avait espéré extraire une denrée comestible. La main l’a levé haut, jusqu’à un visage perplexe, tordu par la pitié et le dégoût. Malgré tout, l’homme l’a serré contre lui. Hope a posé sa tête au creux du cou de l’inconnu qui sentait bon les fleurs et le bois et il sut à cet instant précis que leurs destins seraient liés à jamais.

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Les profonds chemins – Françoise Houdart

Françoise Houdart se livre ici, dans son quinzième roman, au délicat travail d’exploration des profonds chemins de l’âme et de l’inspiration d’un artiste, dont la modestie naturelle, l’authenticité et l’attachement fidèle qu’il témoignait au lieu où il vécut ne peuvent préjuger de l’élévation de la vision qu’il avait et professait de son art.
Un petit maître oublié de la peinture du XXe siècle retrouve vie et grandeur sous la plume d’une romancière: le peintre et graveur hennuyer Victor Regnart (1886-1964).
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Les premières lignes
Il est des cieux vivants, des cieux habités d’âmes brillantes qui célèbrent à l’infini le mystère de l’univers. Les fresques fabuleuses qu’elles déploient composent aux nuits de ce monde le décor intemporel de l’histoire des hommes. Ici-bas, le théâtre de la vie se joue en continu, au corps à corps : l’incessante transmission du rôle d’exister sans que jamais le rideau ne tombe. Innombrables sont les acteurs appelés à se succéder, mais le rôle – unique pour chaque être – reste inchangé. Il s’agit de naître, vivre et mourir sous le même ciel étoilé. L’âme, encore tout imprégnée du souffle recueilli aux lèvres devenues pierre, largue la fragile amarre, s’éloigne et se perd dans les profonds chemins des constellations.
Est-ce à cela que pense Andréa en cette calme nuit du 9 novembre 1964 ? Il est un peu plus de vingt-trois heures. Rien ne trouble l’eau sombre du silence si ce n’est l’imperceptible miroitement des étoiles.
Il fait un peu froid ce soir. Andréa a jeté un châle de laine sur ses épaules avant de refermer sans bruit la porte de sa maison et de se laisser glisser sur la pierre du seuil.
Quelque chose est arrivé ce soir et le ciel s’en émeut. La mort d’une seule étoile parmi des milliards d’autres peut-elle ainsi bouleverser l’ordre de l’univers ? La mort d’un seul homme parmi des milliards d’autres peut-elle changer celui du monde ?
Andréa ne le sait pas. Ni si là-haut une étoile est morte dont la lumière pourtant ne cessera de briller encore longtemps. Ce qu’elle sait, c’est qu’ici, dans sa petite maison, un peintre est mort cette nuit.
Et qu’il s’appelait Regnart.

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Guy Goffette, sans légende – Yves Leclair

Poète depuis son plus jeune âge, Guy Goffette a toujours pratiqué son art, quelle que soit sa profession. Tour à tour enseignant, libraire, éditeur des cahiers de poésie Triangle et de L’Apprentypographe ou lecteur chez Gallimard, il est l’auteur de nombreux poèmes, mais également d’essais, de récits et de quatre romans. Plusieurs fois récompensé pour ses œuvres, en France et en Belgique, il reçoit en 2010 le prestigieux Prix Goncourt de la poésie, pour l’ensemble de son œuvre. Guy Goffette aborde dans ses textes des thèmes aussi partagés que l’enfance, la nostalgie, la difficulté d’aimer, la poésie des lieux…
Notes biographiques, analyse non savante de tous les textes parus, cahier photos, entretien inédit et pages inédites… de quoi entrer plus avant dans une œuvre hors norme
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Les premières lignes
Il dit qu’il est natif de Romponcelle. Vous connaissez Rom­poncelle? Romponcelle, non pas Paris, Rome ni New York. C’est sur la route de Jamoigne, aux lisières du monde. Guy Goffette dit qu’il est né là-bas, à Jamoigne, dans ce porte-à-faux frontalier sur trois frontières, au beau milieu de la trinité sainte d’un nulle part. Car, si de nos jours, on fonce, pour un week-end, à New York, Pékin ou Marrakech, on n’y va pas à Romponcelle, on n’y passe même pas dans ce là-bas de là-bas. C’est trop au bout des mondes. C’est tout perdu là-bas, aux confins de la Belgique et du Luxembourg, en Lorraine profonde. C’est trop perdu, Romponcelle, au pays de la Semois entre Ardenne et Gaume, donc on n’y va pas. On en vient plutôt comme tout le monde. Enfin presque, car quand on en vient, on est et on ne peut être, au bout du «conte», comme tout le monde. Suffit de regarder Verlaine ou Rimbaud, deux voisins, de Metz et de Charleville, comment ils sont venus eux, aussi, descendus, pardon, montés à Paris. De Romponcelle, de Jamoigne, on partira après avoir longtemps songé à partir. Mais le diable sait où? On partira donc, on ira ailleurs, quitte à revenir. Au vrai, de Romponcelle, de Jamoigne, on partira et on y reviendra sans cesse pour repartir.

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