Noir Pastel
14 x 20,5 cm, 240 pages
ISBN 978-2-88253-465-1
EUR 20.-
Un matin pluvieux de mai, le corps d’un adolescent est retrouvé flottant dans la Senne, à Rebecq. L’Antenne de Police locale hérite de l’affaire, alors même que ses agents sont plus habitués aux conflits de voisinage qu’aux investigations criminelles.
Tristan Delsenne, dix-neuf ans, a été aperçu pour la dernière fois lors d’une funeste soirée des rhétos. Très vite, les témoignages resserrent l’étau sur l’Athénée. Entre professeurs désabusés, nymphettes tyranniques, pactes et secrets, les histoires s’y entrecroisent, les solitudes s’y heurtent.
La jeune Tiziana Dallavera mène l’enquête à sa façon, jamais loin de sa famille italienne un peu encombrante, entre un petit frère surdoué qui n’hésite pas à plonger au cœur de l’action, une mère magnifique et névrosée, et une Nonna aux fourneaux qui veille à remplir les estomacs.
À travers une galerie de personnages attachants, cette première enquête de Tiziana Dallavera emmène le lecteur dans un polar féminin plein d’humour et de tendresse, pour un portrait drôle-amer de gens comme les autres, avec pour toile de fond le petit village charmant et méconnu de Rebecq.
Pour prolonger la lecture : le site de Tiziana Dallavera
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Les premières lignes
Elle n’aimait pas qu’on lui dise non. Surtout pas son mari, Michel, ce grand dadais qui n’avait même plus un poil sur la tête depuis ses soixante ans. Liliane Hétricourt avait l’habitude d’obtenir tout ce qu’elle désirait, que cela plaise ou non à son entourage. En l’occurrence, sa dernière fantaisie finirait bien par trouver écho chez Michel, même si pour l’instant il évitait soigneusement de croiser son regard tandis qu’elle s’activait à déambuler dans la Taverne du Moulin.
Elle, au contraire, ne se privait pas pour l’observer, courbé derrière le comptoir, à essuyer les verres, les soulevant dans la lumière pour mieux apprécier la minutie de son travail. Michel était un homme ennuyeux, voilà ce qu’elle pensait lorsqu’elle le regardait à son poste. Et maintenant, il s’était mis en tête de lui refuser la seule chose qui lui tenait à cœur ! Quand il avait hésité pour la rhinoplastie, le botox ou l’opération des paupières, elle avait pleuré deux heures, et il avait cédé, proprement, comme tout bon mari se devait de le faire. Pour les liposuccions, cela avait demandé deux jours. Et là, il tenait depuis une semaine, le bougre, à dire non, non et toujours non.
Boudeuse, elle feignait l’indifférence, ondulait entre les tables, se penchait généreusement devant chaque client, tout sourire et invite muette, avant de lorgner vers son mari qui feignait d’être absorbé par sa vaisselle. Leur petit jeu était bien rôdé, perfectionné par des années de pratique, et jusqu’ici, Liliane était toujours parvenue à ses fins. Elle aurait donc ses nouveaux seins, elle n’en doutait pas, un bonnet E au minimum, comme sur la photo qu’elle avait découpée dans le magazine.