Archives de catégorie : Publications

Mère de l’année ! – Line Alexandre

Si l’amour est la grande question de l’existence, quelle en est la réponse ?
Lisa ne sait pas, Lisa pour qui tout débute quand une amie l’inscrit en cachette au concours de la meilleure mère de l’année. Cette amie trop bien intentionnée rêvait qu’on lui dise en face qu’il n’est pas si évident d’être une bonne mère.
Ce qui se voulait une parenthèse excitante dans une vie morne deviendra bientôt une épreuve de vérité, car une fois ouverte la boîte de Pandore, les secrets et les regrets s’échappent contre notre gré.
Le second roman de Line Alexandre après Petites pratiques de la mort (2008)
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Les premières lignes
Il faut que je parle à quelqu’un, quelqu’un qui m’écoute sans mot dire. Pa Noé a toujours été silencieux, je veux croire qu’il s’agissait d’une forme d’attention.
Et la mort ne peut qu’avoir développé ces qualités.
J’ai cueilli dans le jardin quelques roses orangées, que j’ai baguées de papier alu.
Allée 34 B à droite, une adresse de boîte postale.
Je gare ma voiture devant l’entrée du cimetière et moteur coupé, j’attends. Je n’arrive pas à me décider, soudain intimidée, mes mains étranglent le bouquet. Le grand soleil luit dehors. Je ferme les yeux, la tête appuyée au dossier et je plonge dans la nuit du souvenir. Sept ans déjà.
C’était un début d’hiver grincheux, timide qui crachinait ses humeurs. Maman Rose avait téléphoné : Pa Noé était parti depuis midi, en claquant la porte, ils s’étaient disputés, rien d’original si ce n’est que je n’en étais désormais plus le prétexte mais bien Phil auquel le rôle allait comme un gant.
Pa Noé avait pris son vélo. Il pédalerait avec rage sur les chemins pour s’épuiser et rentrer s’avouer vaincu. Pourquoi maman Rose était-elle inquiète ? Le scénario était connu.

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La danse de l’abeille – Françoise Houdart

Une chambre. Des livres empilés sur le sol entre le lit, le fauteuil, la commode. Elle est assise à un petit bureau. Elle écrit Je pense à vous. Elle écrit ce message-là, cette phrase-là, chaque soir, à la même heure, sur une feuille vierge qu’elle chiffonne aussitôt après et qu’elle jette dans la corbeille à papier. On comprend qu’elle s’apprête, qu’elle se coiffe et se maquille avec soin pour ce rendez-vous du soir. Elle parle de son rituel d’écriture ; elle édifie autour d’elle l’attente cérémoniale de celui qu’elle vouvoie, l’amant encore imaginé, le personnage d’une histoire d’amour qu’elle voudrait vivre. Vivre ou écrire.
Nous ne connaîtrons jamais le prénom de cette femme, pas plus que ne nous sera dévoilé le portrait de l’homme qu’elle imagine, qu’elle traque, qu’elle poursuit jusqu’à Florence.
La danse de l’abeille est le quatorzième roman de Françoise Houdart, toujours fidèle au même éditeur.
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Les premières lignes
Je pense à vous.
C’est ça que j’écris, cette phrase-là, ces quatre mots-là, chaque soir, à la même heure. Depuis des années. Oui, des années, je crois. J’écris : Je pense à vous. Parfois, je m’autorise la majuscule. J’écris Vous. J’écris : Je pense à Vous, comme j’écrirais : je pense à Alexandre, Thomas, Michael… À n’importe qui. Vous serait n’importe qui, mais pas vous. Il n’y a cependant pas de confusion dans mon esprit. Pas de transfert. Celui à qui je pense n’est personne d’autre que vous.
Quand approche l’heure de mon rituel quotidien, je m’y prépare avec gravité, avec amour, sans être sûre que je vous aime. Je m’apprête cependant. Je me prête à la célébration de l’illusion. « Je m’apprête » retourne le geste, la caresse vers soi. C’est un beau verbe qui sent l’apprêt des draps amidonnés, fraîchement repassés. J’apprête mon visage, ma coiffure, ma tenue vestimentaire. Je viens parée à notre rendez-vous quotidien. J’y viens à votre insu, embellie d’un indicible désir. Je me rends à l’idée de vous, timide amoureuse s’asseyant au bord d’un lit d’incertitude. J’aime cet instant précaire. Cette intimité dans l’absence qui vous rend si proche parfois qu’il m’arrive de ressentir le trouble où vous plongerait la découverte de ma secrète assuétude à l’entretien de votre souvenir dans ma vie.

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Nous veillerons ensemble sur le sommeil des hommes – Françoise Lalande

Dans ce roman en quatre parties, le lecteur ne trouvera ni jolie femme blonde assassinée ni enquêteur à la recherche de celui qui a fait le coup. Il trouvera des millions de morts et leur assassin est connu. Mais il accompagnera un enquêteur qui observe certains enfants de cette histoire-là.
Lors d’une réunion de la famille Keil en Israël, trois membres venus de pays différents, Léa de Berlin, Lila du Petit Royaume et Julius de Seattle, apporteront une réponse, lumineuse ou scandaleuse, selon les convictions de chacun, aux questions posées par l’après-Auschwitz.
Nous veillerons ensemble sur le sommeil des hommes est le roman du bonheur fragile, des amours souvent troublées et de la solaire jouissance des corps.
Un roman pour affirmer le triomphe des corps, après le temps où ceux des Juifs étaient comme des jouets entre les mains du fou.
Françoise Lalande signe un roman ambitieux et magistral. (Michel Paquot, L’Avenir)
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Les premières lignes
Parfois, pour comprendre ce que nous vivons, il nous est recommandé de lire la Bible avec attention, surtout les passages les plus choquants, celui du déluge, par exemple, dans lequel Dieu, s’apercevant qu’il a raté sa création, décide de tout effacer et de repartir à zéro, tombe alors une pluie affreuse et ininterrompue sur la terre, démoralisant les esprits, dissolvant les corps, chairs et squelettes, jusqu’à ce que tous, hommes, femmes, enfants et animaux, excepté les privilégiés admis dans l’Arche, deviennent petites choses flottantes et inertes (le personnage principal de ce fait divers ne manque pas d’air, si vous voulez mon avis).

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Nos mémoires apprivoisées – Valérie Cohen

Audrey, 20 ans, est sacrée Miss SDF. Peut-être un nouveau départ pour celle qui a tout perdu en fuyant sa mère, adepte des Témoins de Jéhovah. Contrainte de revenir à Nice en compagnie de Claire, une journaliste chargée de réaliser un téléfilm sur sa vie, elle est hébergée par Jacques Goldstein, le père de celle-ci. Étrange attitude de la part de ce sexagénaire taciturne. Cet enfant caché, qui a échappé de justesse à la déportation en 1944, affectionne la solitude.
L’arrivée de la jeune femme le bouleverse, tout comme la présence de Betty, la tante d’Audrey, volubile et attachante. Son passé longtemps enfoui refait peu à peu surface. À quelques kilomètres des siens, Audrey va, elle, tenter de s’imaginer un futur. De devenir quelqu’un.
De ces deux êtres écorchés vifs naît une relation singulière. Une amitié improbable que le hasard ne suffit pas à expliquer. Deux humains qui réalisent que le bien et le mal peuvent prendre un même visage. Deux mémoires qui s’apprivoisent doucement autour des fourneaux d’une cuisine pour, qui sait, se créer un avenir commun…
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Les premières lignes
Et la gagnante est…
Le présentateur fait durer le suspense. Debout sur l’estrade, Audrey attend. Pâle, les cheveux relevés. La jeune femme se dit que la vie ressemble à une ligne en pointillé. Une traversée du désert ponctuée d’oasis. Elle a soif.
Les murmures s’estompent. Le public soudain se tait, impatient d’entendre le verdict.
La soirée a démarré sur les chapeaux de roue. Reportages, témoignages, volées de question. Quelques bribes de vies narrées. Des spectateurs attentifs et des femmes sans fard qui attendent de savoir qui sera l’élue. Une seule sera reçue avec mention.
Sur le podium, elles ne sont plus que dix. Jocelyne, Alexandra, Mylène, Chantal et Marie-Charlotte se sentent déjà éliminées. Elles font bonne figure, sourient faiblement au public qui les encourage. Les salves d’applaudissements chaleureux n’y changent rien. D’instinct, elles savent. Recalées, pas à la hauteur. Elles n’ont pas su répondre aux attentes du jury. Non que leur chair soit moins ferme que celle des autres ou leurs mensurations moins parfaites, l’enjeu est autre, loin de leur tour de taille ou de leurs dents correctement alignées.

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Corinne Jaquet – Zoom sur Plainpalais

Avril 2004. Alors que la Télévision romande fête son cinquantième anniversaire, un de ses réalisateurs est assassiné sur la Plaine de Plainpalais en plein marché aux puces. Le Commissaire Mallaury, fraîchement nommé à la succession du Commissaire Simon parti à la retraite, se serait bien passé, pour sa première grosse affaire criminelle, d’un cadavre aussi « people ». Surtout qu’une deuxième énigme vient compliquer son enquête, précisément sur cette plaine où est né le cinéma suisse il y a un siècle…
Le nouveau (et très attendu) roman de Corinne Jaquet dans sa série de polars sur des quartiers de Genève

Ce titre est retiré de la vente.

Les premières lignes
Que ferait un homme sachant qu’il va mourir dans moins d’une heure?
Il n’irait certainement pas se préparer un café.
C’est pourtant ce que fit Fernand lorsque onze coups sonnèrent au clocher de Saint-Boniface. Un Nescafé. Vite fait au micro-ondes. Puis il forma un numéro sur le clavier de son téléphone : occupé. « Je rappellerai plus tard. » Qu’il croyait.
Ne se doutant toujours de rien, il alla se rasseoir sur le balcon. Ce n’était pas vraiment un balcon, mais plutôt une loggia, une véranda, un « bow-window », un jardin d’hiver, bref une petite pièce en losange située dans l’angle de l’immeuble et donc de l’appartement. Les vantaux supérieurs s’ouvraient pendant l’été. On se croyait alors suspendu au-dessus de la Plaine de Plainpalais, une loge de choix pour survoler le monde.
Fernand y avait installé une partie de son bureau, son poste d’observation.

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Michel Claise – Larmes du crime

Trois cadavres de personnalités internationales liées à la gestion de l’Eau et au combat écologique retrouvés dans trois lieux d’exploitation de la société Vivaqua. L’arme du crime : l’eau ou… son manque. Leur point commun : ils logeaient tous trois à l’hôtel Plaza et devaient participer à Bruxelles à une importante réunion au niveau européen.
Le commissaire Lenonce et son équipe vont explorer toutes les pistes possibles pour élucider ces assassinats. Mais ils se heurteront à forte partie… une organisation secrète, l’Arche universelle, des dossiers compromettants, un détective privé et deux tueurs moyen-orientaux chargés d’un règlement de compte (dans une piscine !).
Le commanditaire de toute cette affaire sera finalement démasqué en une semaine, et c’est bien sûr celui que l’on soupçonnait le moins…
Un polar bien ficelé, désopilant et bourré de clins d’œil
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Les premières lignes
La vieille femme en peignoir rose, les cheveux gris et blancs mêlés comme des cordages de navire, bran­dissait un couteau de cuisine, la pointe dirigée vers le cœur de la policière. Ses yeux étaient embués de larmes retenues et ceux qui assistaient à la scène ne savaient pas si elles étaient l’expression de sa colère ou de sa détresse.
Lundi, premier jour de piquet.
Le commissaire Jean-Michel Lenonce, grand patron de la « crim » à la police fédérale de Bruxelles, avait commencé sa semaine de garde par une tentative de meurtre entre époux, une querelle commencée dans un café et qui avait mal tourné. Il était arrivé sur les lieux du crime à huit heures du matin, appelé par les policiers zonaux qui avaient découvert, une heure auparavant, le mari, baignant dans son sang, le thorax perforé d’un coup de couteau, d’un seul, mais à hauteur du cœur.

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Éric Brucher – Colombe

Paola est une adolescente, cet âge qui « réclame » l’absolu. Il y a en elle ce désir de s’échapper, de rejoindre l’immensité libre du ciel. Antigone rebelle aux médiocrités et compromissions, elle ne veut pas être enfermée vivante dans un tombeau. Mais elle manque de réponses pour empêcher cette exigence de se retourner contre elle.
Paola est maigre et effacée, mais ardente, bousculante. Anorexie réellement ? Ou un type d’ascèse qui tenterait de rejoindre l’absolu ? Et qui va jusqu’au danger ultime.
Cette âme assoiffée et presque désincarnée trouvera finalement sa voie dans le chant, son salut dans la nature et l’amour renouvelé. Elle parviendra à renouer avec ses forces profondes et à s’ancrer dans une lignée familiale.
Un roman qui questionne l’appétit de ce monde et interroge notre désir.
Ce roman sensible a reçu, en mars 2012, le Prix biennal Sander Pierron de l’Académie royale de langue et littérature françaises de Belgique.
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Les premières lignes
Parfois je voudrais boire le ciel entier. Son air glacial est transparent et très pur. Il faudrait qu’il entre en moi pour être remplie et disparaître.
Je peux le sentir couler dans ma gorge, ma poitrine maigre, le sentir m’envahir le cœur. Alors me vient la paix, l’étau se desserre, un poids se lève.
Aussi loin que je me rappelle, j’ai toujours voulu aller au ciel, connaître cette apesanteur libérée de la matière.
M’échapper dans l’immensité.
J’ai appris à faire cela, le laisser entrer, j’aspire le ciel ou le suce pareil à un nectar. Par la fenêtre, je contemple la procession des nuages en aubes blanches et mauves, presque des fantômes. Ou je regarde les mouettes qui planent sans fin au-dessus de la ville. Les jours de vent, elles tourbil­lonnent en farandoles dans l’impalpable mouvement du vide, et je voudrais danser parmi elles.
J’aime sentir cela, l’ivresse du vide.

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Les pages rouges – Françoise Lison-Leroy

Au bureau de L’Escaut-Matin, dans une petite ville du Hainaut belge, un journaliste sportif rédige des articles sans sourciller. Le quotidien de Franz Bléhen est balisé de reportages, de retrouvailles avec sa fille étudiante, de rares balades à vélo. La vie court entre les lignes. Faits divers, journées emplies d’anecdotes, pages à écrire.
Franz rencontre fortuitement une vigile, qui rejoint à pied l’hôpital où elle travaille. Elle aime le Tour de France et le basket, s’intéresse aux pages rouges de L’Escaut-Matin, pages du sport au quotidien.
Claire Vanneste est bouleversée par le manège d’une patiente, une dame âgée. Elle a surpris celle-ci en train d’écrire de longues pages, seule dans le bureau des vigiles.
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Les premières lignes
Franz Bléhen ferme la porte du bureau. Personne ne le dérangera ce samedi matin. Le journal ne paraît pas le dimanche. Les pages sportives de lundi seront chargées. La une pour les deux nageuses championnes dans leur catégorie, les deux et trois pour la course cycliste des Sept Cités, les autres pour les gymnastes et les colombophiles. Un stagiaire s’occupera demain des cadrées et classements. Le dossier tennis est clôturé.
Un coup d’œil sur les messages électroniques : rien de bien surprenant. Les volleyeuses ont perdu leur match, hier soir, et les gamins de la Royale s’en sont bien tirés. Il faudra récupérer la photo de l’équipe des seniors, encore invaincue. Tous les joueurs sont abonnés à L’Escaut-Matin.

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Luc-Michel Fouassier – Un si proche éloignement

Un homme part pour l’île grecque de Naxos avec, dans son sac, un carnet noir et La lettre au Gréco de Nikos Kazantzaki. Cœur des Cyclades, lieu mythique où Thésée abandonna Ariane, que va-t-il chercher là-bas ? Pourquoi la nécessité impérieuse d’un tel éloignement ? Quelle est cette douleur latente qui le meurtrit ? De rencontres en illusions, de rêves en réminiscences, on comprend rapidement qu’il ne s’agit pas d’un simple voyage d’agrément et que quelque chose de bien plus fort va se jouer sur l’île. Parti chercher la femme qui l’a quitté, peut-être le narrateur finira-t-il par se retrouver lui-même…
Ce roman, véritable hymne à la vie, nous entraîne dans une Grèce simple et vraie, loin des clichés touristiques.
Un premier roman au style limpide et sans maniérisme qui nous insuffle un peu de l’âme grecque
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Les premières lignes
– Tu m’aimes ?
– Non.
Ton sourire s’évanouit et ton visage se fige en une moue faussement boudeuse. Je t’aime ainsi. Terriblement.
– Alors, on divorce ?…
– On divorce.
– Faut fêter ça ! Qu’est-ce que tu proposes ? On pourrait aller au Yang-Tsé.
– Pas envie de manger chinois. Je préférerais quelque chose de moins exotique.
– Chez René, c’est fermé tout le mois d’août. Mais si tu veux, j’ai ça à te proposer…
Tu t’approches de moi, relèves ta robe légère, tu es nue dessous.

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Geneviève Damas – Si tu passes la rivière

François Sorrente est un jeune homme de dix-sept ans, le dernier d’une famille de cinq enfants. Élevé par sa sœur aînée, Maryse, à laquelle il voue un attachement sans borne, il vit dans la ferme familiale avec son père et deux de ses frères, Jules et Arthur. Il passe le plus clair de son temps à garder les cochons auxquels il parle et se confie.
François ne ressemble pas au reste de sa famille, cela lui pose question. Il se demande aussi pourquoi son père, Jacques Sorrente, lui a fait jurer de ne jamais franchir la rivière, pourquoi il n’a jamais connu sa mère, pourquoi sa sœur est partie de l’autre côté ; que s’est-il passé à la maison de l’autre côté de la rivière ? Pour répondre à toutes ces questions, il se lie d’amitié avec le curé du village, Roger, et Amélie, afin que ceux-ci lui apprennent, en cachette, les lettres de l’alphabet. Ainsi, il pourra repartir de la personne par laquelle tout a commencé : sa mère.
Prix Rossel 2011
Prix des cinq continents de la Francophonie 2012
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Les premières lignes
Si tu passes la rivière, si tu passes la rivière, a dit le père, tu ne remettras plus les pieds dans cette maison. Si tu vas de l’autre côté, gare à toi, si tu vas de l’autre côté. » J’étais petit alors quand il m’a dit ça pour la première fois. J’arrivais à la moitié de son bras, tout juste que j’y arrivais et encore je trichais un peu avec les orteils pour grandir, histoire de les rejoindre un peu mes frères qui le dépassaient d’une bonne tête, le père, quand il était plié en deux sur sa fourche. J’étais petit alors, mais je m’en souviens. Il regardait droit devant, comme si la colline et la forêt au loin n’existaient pas, comme si les restes des bâtisses brûlées c’était juste pour les corbeaux, si rien n’avait d’importance, plus rien, et que ses yeux traversaient tout.

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Collectif – Strip-tease

Nouvelles primées et sélectionnées lors du sixième Concours de nouvelles policières organisé par la Police locale de la Ville de Liège.
Avec des textes de Jean-Luc Cornette, Anne-Françoise Lesuisse, Jacques Godfrind, Vinciane Despret, Isabelle Baldacchino, Jean-Marie Cuvillez, Marie Hologne, Évelyne Hanse, Jean-Luc Luciani, Hélène Dormond, Bernard Bacherot, Sandra Clockers, Loble Sizicondi, Brigitte Louveaux, Didier Orban, Hélène Delhamende, Jean-Claude Perrier, Sylvie Valentin-Ptitsa, Daniel Fattore
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Les premières lignes
Cet après-midi, la nuit est tombée sur Liège. Ici, c’est souvent la nuit en plein jour. On fait avec.
Le petit monsieur progresse d’une manière inédite. Aucun manuel de marche à pied ne cite cette allure étonnante à mi-chemin entre l’équilibre instable et le spasme. Il chaloupe de tribord à bâbord et réciproquement. Cette démarche est bien plus fléchie que réfléchie. C’est ça qui en fait le panache. À cette heure, le panache n’est plus dans les mots, mais dans l’attitude. À cette heure, le panache transforme le petit monsieur en grand monsieur. En géant. En ténor. En amiral de vaisseau. En golem halluciné. Un golem qui titube vers un horizon de houblon.

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Annick Stevenson – Génération Nothomb

Sam, post-ado rebelle, mal dans sa peau, tombe un jour sur un roman d’Amélie Nothomb. Pour le jeune homme, qui n’avait jamais ouvert un livre, c’est la révélation. Afin de lui faire partager son émotion, il écrit à la romancière. S’établit alors entre eux une complicité épistolaire, qui, indirectement, inspire à Sam des projets auxquels il n’aurait jamais pensé, lui ouvre la porte de rencontres déterminantes, révèle en lui l’homme qu’il ignorait être, qu’il choisit de devenir.
S’appuyant sur des faits réels, et des extraits de blogs et forums, ce roman met en avant la relation unique, presque intime, qu’Amélie Nothomb entretient avec ses lecteurs, l’énergie qu’elle leur infuse et la manière dont ils s’approprient ses textes jusqu’au point de fusion.
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Les premières lignes
Un immeuble ancien, dans le treizième arrondissement de Paris, à l’extrémité de la rue Huyghens, juste avant le point de fusion avec le boulevard Edgar Quinet qui longe le cimetière du Montparnasse. Décor: un petit bureau anonyme, haut de plafond, dans lequel la fenêtre aux larges carreaux recouvre tout un mur. Des meubles noirs, dont une bibliothèque remplie de livres, et une simple table, collée contre le mur. Sur celle-ci, des piles d’enveloppes.
Il est neuf heures à peine, l’immeuble est silencieux, les bureaux presque encore tous vides. Mais elle est déjà là, de noir vêtue. Elle s’approche de la table, s’immobilise. Le regard rivé sur les lettres, ces centaines de missives qui l’attendent.

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