Archives de catégorie : Publications

Françoise Lison-Leroy – Le coureur de collines

Françoise Lison-Leroy est née en 1951 dans cette région des Collines, entre une école rurale et un grand paysage. Elle habite désormais Tournai, où elle enseigne le français à des adolescents. Poète et nouvelliste, elle collectionne les récompenses littéraires.

Vous avez aimé «Histoires de Petite Elle». Revoici des nouvelles de la même veine, avec d’autres personnages, mais tout aussi ancrées dans le pays adoré, celui des Collines. Rêves secrets, déchirures, amours enfantines ou fêlures de l’âge adulte,… tout est dit avec pudeur et sensibilité.

Les premières lignes
Là, exactement. Nous sommes devenus des amis. Latitude 50° 43′ 07 ». Longitude 03° 45′ 17 ». Carte de Belgique. 1/25000. Levée et révisée par aérophotogrammétrie. Institut géographique national. 38/1-2. Petit sigle distinctif, rond et dentelé. Là. Je n’avais rien imaginé. Je veux dire qu’aucune prévision n’était venue à moi. Je veux dire que j’avais – l’âme vierge – regarde bien après ce carrefour on doit trouver la Nationale on traverse un ruisseau maintenant le pont sous la voie ferrée tu suis ou tu ne suis pas mais dis-le s’il faut s’arrêter tu le dis regarde.

François de Callataÿ – Le nombre et la chair

François de Callataÿ, trente-cinq ans, est conservateur au Cabinet des Médailles de la Bibliothèque Royale de Belgique, plus précisément spécialisé en numismatique grecque. Le Nombre et la chair est son premier roman, déjà remarqué sur manuscrit par la commission des bourses de la Promotion des Lettres et vivement défendu par Frans de Haes, notamment.

«Étrange et fort roman en quatre nouvelles, aux intrigues subtilement nouées, au ton vif, à l’architecture raffinée. Quatre histoires pour quatre sentiments universels: l’expérience, l’amour, l’unique et la vérité. On y trouve de vieux professeurs, de jeunes disciples et de belles guerrières. À chaque fois, la chair palpite et le nombre se déploie. Profondeur et amour s’y donnent la main. Érudition et naturel vont de pair. C’est à tous égards une fiction hors du commun.» [Frans de Haes]

Les premières lignes
1. Près du seuil, se tient le portier. Un trousseau pend à sa ceinture. On distingue sans peine les quatre grosses clés qui ont pour nom : Expérience, Amour, Unique et Vérité. Ensemble, elles composent la sentence : «l’expérience de l’amour est l’unique vérité». Le dîner promet d’être un peu lourd.
2. Au demeurant, la vérité de l’amour est également l’unique expérience comme l’unique amour est l’expérience de la vérité. La jonglerie de ces termes est plaisante. Le jeu de leur conjugaison n’est pas illimité.
3. Sous le titre de chaque chapitre, se trouve une lettre.

Collectif – Succès damnés

Pierre Béarn, Alain Bereboom, William Cliff, Alain Dartevelle, Pascale de Trazegnies, Xavier Deutsch, Leïla Houari, Werner Lambersy, Christian Libens, Pierre-Alain Mesplède, Marcel Moreau, Layla Nabulsi, Jean-Luc Outers et Pascal Vrebos ont tous adhéré sans hésiter, et par amitié, au projet un peu fou de Bruce Mayence, le directeur de la collection Noir Pastel.

Quand des écrivains connus dans un autre genre littéraire se piquent au jeu de la littérature noire…, la surprise est au rendez-vous.


Les premières ligne
s
– Une nouvelle noire, mon vieux, c’est tout ce que je te demande !- Mais je ne sais pas faire du noir, moi !- Ça fait trente ans que tu en fais !- Maigret ? Kojak ?- Surtout pas, vieux grizzli, ton noir, le noir selon toi !- Ah bon ?- Maigret et Kojak existent, y a plus besoin de les inventer !- Et… pour quand il te faut ça ?- Hier soir !- T’es vraiment devenu fou, Bruce.- Tu verras, le recueil aura une âme, mais fais gaffe, ils t’attendent, ils vous attendent tous au tournant.- Qui ça ? Les rats dans l’armoire ?- Les pros, gars, les pros !- On risque gros, alors ? […]

Carino Bucciarelli – L’Inventeur de paraboles

Carino Bucciarelli est né en 1958 à Charleroi. Poète remarqué pour l’originalité de son oeuvre, il vit toujours dans cette région. Après la Main, roman où la frontière entre le merveilleux et le réel n’existait pas, Carino Bucciarelli nous plonge, avec ces nouvelles, dans un tourbillon de situations insolites. En des lieux aussi précis qu’imaginaires, des personnages fantasques, et pour tout dire grotesques, se cherchent, se piègent, s’aiment et se combattent. Un tableau de nos folies.

Au cours de l’hiver, C. reçut une lettre de L. : «Nous menons plusieurs vies sans le savoir. J’ai tout ce qu’il faut ici. Une table, une chaise, du papier et des stylos-bille. Le logement est petit, c’est une aubaine.» Où voulait-il en venir ?Dans les semaines qui suivirent, des envois réguliers lui parvinrent : quelques pages rédigées soigneusement, sans la moindre lettre. Les récits de L. se partageaient en deux tonalités : certains textes semblaient constituer l’autobiographie d’un personnage non nommé ; d’autres renvoyaient à des thèmes ou à des personnages généraux. Les envois cessèrent six mois plus tard. C. apprit bientôt la mort de L., retrouvé dans un fossé au bord de la route. Ce volume regroupe les textes envoyés par L. à C., en respectant l’ordre de réception et les titres originaux.Ces «contes d’un fou peu ordinaire» se partagent en deux tonalités : des textes toujours écrits à la première personne, sorte d’autobiographie imaginaire d’un personnage non nommé ; et des chapitres relativement courts renvoyant à des thèmes ou à des personnages généraux. Une constante toutefois dans ces nouvelles : le style et l’imaginaire à la fois baroque et quasi surréaliste de cet auteur atypique et doué.

Les premières lignes
Au cours de l’hiver dernier, je reçus une lettre de L. Des années s’étaient écoulées depuis le jour où, pour la dernière fois, je l’avais vu.Les liens d’amitié qui s’étaient noués entre nous ne résistèrent pas longtemps. D’un caractère versatile, je dirais même instable, il instaurait entre lui et ses proches des rapports de rivalité et de tension aboutissant à d’inévitables ruptures.Il me remit un jour un manuscrit assez mince où il relatait un souvenir d’enfance, le propos en était anodin, mais l’écriture, d’un style sûr. Je lui en fis la remarque ; toutefois, plus jamais par la […]

André Beem – Loxias

Un homme consacre la plus grande part de sa vie à étudier l’oeuvre d’un philosophe ancien, dont on ne possède que de rares fragments et dont l’existence même a jusqu’alors été plus d’une fois niée par des savants, pour découvrir sur le tard que sa propre existence lui échappe et, n’ayant en somme eu d’autre témoin qu’elle-même, ne pourra pas davantage être jamais prouvée. Il ne s’est pas vu vivre, il doute d’avoir vécu. Les collègues qui, au début de sa carrière, pour le taquiner, regrettaient de voir ce jeune professeur enthousiaste consacrer tant d’efforts et de temps à controuver un Loxias qui, selon eux, n’était qu’une ingénieuse mystification ne se trompaient qu’à demi : grâce à lui, il s’inventait chercheur et penseur lui-même, à l’instar de ces artistes qui peignent ou écrivent dans le seul but de devenir peintres ou écrivains, ou à tout le moins passer pour tels et pouvoir s’admirer sous ce nom.

Les premières lignes
Je sais à présent que je ne terminerai pas mon étude sur le Pseudo-Loxias, et que je ne publierai pas davantage l’édition de ses fragments à laquelle je travaille depuis tant d’années. Je devrais en ressentir de l’amertume ou du chagrin, et n’éprouve qu’un sentiment de vide, pareil, peut-être, à celui d’un prisonnier à qui une trop longue captivité, pendant laquelle il rêvait à la liberté, lui en a ôté non le goût, sans doute, mais l’usage, en sorte qu’il la trouve inutile, absurde, sans saveur, le jour qu’elle lui est rendue, parce qu’il n’en sait que faire dans un […]

Éliane Vernay – Traverser la mémoire

D’origine valaisanne, Éliane Vernay a vécu en France et en Italie. Après une licence ès lettres et des études au Conservatoire, elle a travaillé dans le journalisme et l’édition. Traverser la mémoire est son second texte en prose, à côté d’une oeuvre poétique abondante.

Devant sa mère mourante, une femme écrit, et son écriture est un regard sur un visage dont elle traverse les âges. Une mémoire parle, aime, souffre, espère, et l’évocation de souvenirs personnels – parfois à peine effleurés – sert de rebondissement à la réflexion. Sur la vie, sur la mort, sur le silence, sur la maternité, sur l’enfance,… Le tout dans un style poétique très rapide, parfois essouflé dans l’urgence de dire, de témoigner pour mieux savourer ensuite les petits riens de l’existence.

Les premières lignes
La peur – peur. Pourquoi si prête toujours à surgir à jaillir, informe rôdeuse? On veut saisir: sable. On veut mettre la main dessus, on ne peut pas, et pourtant elle est là, tout autour. Sortie du dedans. Ah, c’est donc là qu’elle est, en permanence tapie. On ne la sait pas, on la croyait éloignée vaincue, parce que pendant un certain temps on ne la sentait pas. Mais on se trompait: en une seconde, inexplicablement, elle est là, sortie de dedans. En même temps, nous sortons, nous aussi. Dehors, à l’air.

Jean-Pierre Pisetta – Morts subites

Familier de la langue italienne et de ses auteurs, Jean-Pierre Pisetta enseigne à l’Institut supérieur de Traducteurs et Interprètes et au Conservatoire royal de Musique de Bruxelles. Il affirme ici, avec ce premier recueil publié, un réel talent de nouvelliste.

Inéluctable compagne, la mort fait irruption dans l’univers de chacune de ces nouvelles. Mort en direct à la télé, mort dérisoire dans les glaces du Groenland, suicide du dernier rescapé d’Auschwitz, mort pour un morceau de sucre, mort d’une goutte d’eau, l’amour par la mort, le peintre de la crucifixion, suicide à la mine, une lettre manquante porteuse de mort, des paroles assassines… – tels sont quelques-uns des thèmes de ces courtes nouvelles, efficaces, au style limpide et poétique.Subie, prévue, recherchée parfois, mais toujours soudaine : la mort n’est jamais, en définitive, qu’un fugace instant de l’existence. Premier recueil de nouvelles publié par ce tout juste quadragénaire d’origine italienne, mais écrivant en français.

Les premières lignes
Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, bonsoir ! À la une de notre journal, un tragique accident d’hélicoptère survenu hier après-midi aux environs de quinze heures. Sur le champ d’aviation de Caudrelle, un garçon âgé de dix-sept ans parvient à subtiliser, dans des circonstances encore inconnues, l’hélicoptère de son père qui lui apprenait à le piloter depuis trois ans déjà. Il emmène à son bord cinq amis, trois jeunes filles et deux garçons.

Gilbert Mérague – La Revanche du pot-au-feu

Gilbert Mérague, né en 1952, a déjà publié – outre deux recueils de poésie à Saint-Germain-des-Prés pendant sa jeunesse rebelle – Le Saut périlleux aux Éditions du Rocher et Les Hostos du coeur chez Qorum. La Revanche du pot-au-feu est donc son troisième roman.

Le point de départ de ce roman est un fait divers réel: il y a quelques années, des passants ont été agressés et blessés avec des légumes quelque part en Angleterre… Ici, les personnages ne sont pas de dangereux psychopathes, mais de redoutables petites gens [toujours sous le coup de circonstances atténuantes] capables de tout et de n’importe quoi. Le policier chargé de l’enquête est, quant à lui, un névrosé, poursuivi par une victime pot-de-colle. Mais, entretemps, l’enquête ne se fait pas. Manque de temps et de bonne volonté. Par négligence et médiocrité [la fiction, comme d’habitude, a été rattrapée par la réalité…]. Quoi de plus inoffensif en effet qu’un policier qui réclame un peu d’affection de la part de son psychiatre? Et qui partage un demi avec des agresseurs qu’il trouve parfaitement fréquentables? Au fond, le roman aurait pu s’intituler «Théorie du bordel ambiant», mais le titre était déjà pris… par un économiste.

Les premières lignes
– Je vais te dire deux choses…, grogne Renot. La première, c’est que je n’ai jamais vu un truc pareil et que je m’en serais passé ; et la seconde, c’est que ça a l’air d’être une plaisanterie, voilà mon avis…Gilé opine, il avise les lieux d’un regard circulaire. Ce qu’il en retient, c’est que Fred Renot, le toubib, est bien le sosie de Brad Pitt. Un ange. Des yeux comme ça, un visage qu’on a envie d’avoir tout contre le sien. [Peut-être que Pitt sent le lilas quand il est fatigué et qu’il s’endort au milieu d’un tas d’oreillers qu’il expédie en l’air à son réveil].

Vincent Magos – Au revoir, je t’aime

«Magos donne au débat valeur d’absolu. L’argument de départ: le sempiternel triangle dont le faîte est un homme et les angles mineurs deux femmes, l’épouse et la femme de l’ombre. Plutôt que de donner dans le vaudeville, l’auteur veut donner à cette situation valeur de déchirement ou de dilatation, de descente aux enfers. L’adultère est-elle une damnation ou une renaissance?» [Le Vif]

Jean aime Anne, sa femme. Et Odile… Des triangles on retient les fulgurances d’Éros, les rires convenus des vaudevilles, les cornes molles des cocus… Mais se souvient-on du crissement des jours qui se déchirent, des coups sourds contre les parois du labyrinthe intérieur, ou encore du délire qui soude deux peaux pour mieux les écorcher ensuite? À quoi être fidèle? Au chemin entamé ou à cet envol qui relance les dés? La pointe de la question est sans doute ailleurs, plus terrible, plus meurtrière.

Les premières lignes
Oui, je dois mettre fin à cette liaison… Jamais il n’avait prononcé ce mot ridicule. Odile n’est pas sa maîtresse, leur amour n’a rien d’une liaison. Sans doute dénomme-t-il ainsi leur attachement afin de lui accorder moins d’importance et d’y introduire déjà de l’éloignement ; pour être capable de faire le saut… Tout au long du trajet qui le rapproche de la jeune femme, Jean envisage calmement cette rupture. Il est détendu et roule de manière coulée. Justement, à la radio, un philosophe évoque le sentiment amoureux.

Jean Flament – Oostende blues

Un ciel de Flandre, un ciel de pluie, et des eaux grises qui courent le long de la jetée. Robert, Aimée, Archie, trois voyageurs venus de nulle part, des vagues au coeur, du vague à l’âme, avec leur besoin de vivre. Roman sombre, comme les bleus profonds de la musique noir, Oostende blues plonge dans un passé qui ne sera jamais tout à fait mort, des trésors de l’enfance aux blessures de l’âge adulte, voyage entre le coeur et la raison. Le ciel est indigo sur Ostende. Lacroix vient de régler ses comptes avec un compatriote peu patriote qui, pendant la guerre, vêtu de l’uniforme nazi… Roman noir, sans doute, mais surtout plongée dans un passé (?) récent, dans les déchirements des individus face à l’histoire qui les dépasse. Un très beau roman d’atmosphère avec de vrais personnages secondaires. Et une touche de jazz au détour de pages mélancoliques.

Les premières lignes
Le ciel était indigo sur Ostende. La houle s’était tue et la ville, apaisée, dormait. Plantées entre le jour et la nuit, les flèches dentelées de la collégiale déchiraient l’écharpe molle d’un nuage égaré.Le train entrait en gare et la mer, si proche, ondulait, à nouveau indolente, aux abords des rails luisants. Le long convoi avait traversé les plaines immobiles aux villages assoupis sous la lune.L’homme quitta la banquette de moleskine verte où il avait somnolé à plusieurs reprises pendant le trajet monotone. […]

Emmanuèle Sandron – Le Double fond

Emmanuèle Sandron a tout juste trente ans. Elle vit à la campagne, où elle exerce la profession de traductrice. Le Double fond est son premier roman.

«Le narrateur rencontre Estèle dans un bureau de traduction. Ce sera pour lui le début d’une obsession qui, après lui avoir fait connaître le bonheur absolu, le torturera jusque dans ses rêves… à elle et le poussera à inventer l’érographe. Tour à tour très près l’un de l’autre, puis très éloignés, ils partageront les mêmes passions – la littérature (surtout elle) et la musique (surtout lui) – et hanteront les mêmes espaces – les rues de Bruxelles, ses appartements, ses librairies, ses salles de concert,… Deux parties: la première, en majeur, du bonheur partagé, énorme, avec, en sourdine, le doute qui s’installe; la deuxième, en mineur, avec la quête de soi, la recherche du livre perdu. Après Estèle et la vie, la solitude, l’amertume et une autre rencontre en point d’interrogation. […] Le premier roman d’Emmanuèle Sandron est curieux et prometteur. Curieux car il multiplie les ruptures de ton, les changements de direction. Prometteur car il foisonne d’idées et d’images. Le récit commence tout doux, tout calme. Le narrateur est traducteur. Il tombe amoureux d’Estèle, également traductrice. Elle semble répondre à cet amour. Promenades, concerts, complicité, quiétude… Sauf que le narrateur vite aliéné par sa passion cherche à capturer entièrement l’âme de sa belle.» [Françoise de Paepe, Journal du Médecin]

Les premières lignes
Je l’avais frôlée dans l’escalier, cela m’avait suffi. J’avais été ébloui par les mille rayons invisibles qui émanaient de son petit tailleur mauve. Je n’avais pas croisé son regard: elle était beaucoup trop absorbée. Elle ne m’avait pas remarqué. C’était la première entrevue de sa carrière. Elle n’avait pas encore de diplôme en poche qu’elle voulait déjà imposer aux autres traducteurs ses coups d’éclat, son talent ou, plus simplement, ses intuitions. Cela n’avait pas tardé. Le petit Paolo, le patron, avait laissé entendre qu’il faudrait qu’elle s’installe dans la capitale.

Jean-Louis Lippert – Confession d’un homme en trop (Maïak II)

Jean-Louis Lippert est né à Stanleyville (Congo belge) en 1951. Après une enfance africaine, donc une jeunesse tourmentée à Bruxelles, il voyage, rencontre une femme, concourt à la naissance de deux filles, écrit et publie quelques phrases.

Deuxième tome de la trilogie «Maïak», entamée en 1998 avec «Dialogue des oiseaux du phare». Où l’on retrouve un grand-père mythique, aède grec né en 1899, abattu sur le canal de Bruxelles en 1994, dont le cours tumultueux de l’existence épousa maints combats de ce siècle.