Archives de catégorie : Publications

Roger Foulon – Un enfant de la forêt

Chaque endroit du monde possède son légendaire nourri à la fois de réel et d’imaginaire. Les générations qui se succèdent aiment évoquer ces trésors car elles adorent les fables nées d’une vérité sans cesse enrichie par la fantaisie. Ainsi se créent les mythes. La vie de Stanislas-Joseph-Alexandre Leclercq, dit La Redoute, appartient à ce genre d’utopie. En revisitant ici avec sa verve coutumière l’histoire de La Redoute, né en 1774 en pays de Sambre, de Fagne et de Thiérache, Roger Foulon nous conte l’histoire universelle des peuples déchirés, ballottés d’un camp à l’autre par les hasards des batailles, toujours spoliés et massacrés, rebelles aux frontières imposées et rêvant uniquement de vivre en paix sur leur bout de terre.

Les premières lignes
En ce temps-là, le pays de Sambre, de Fagne et de Thiérache est entièrement découpé par le hasard des guerres et des traités. C’est pourtant un vrai pays de roi, avec de la forêt bleue qui moutonne jusqu’à l’horizon. Des collines partout et, entre elles, dans les creux, des étangs et des marécages qui, l’été, ont des odeurs de menthe et de poisson. Des villages de pierre et d’ardoise avec leur place et leur église, de petites métairies à l’écart sur les crêtes donnent ses lettres de noblesse au paysage. Au fil des ans, on a coupé à la diable ce vaste espace fait pour le bonheur. À l’ouest, c’est le Hainaut français avec les places de Maubeuge et d’Avesnes. On en retrouve l’écho du côté de Mariembourg et de Philippeville. Et, dans ce fouillis, existe une espèce de hernie à demi étranglée, entourée d’états grands et forts. Un appendice en forme de presqu’île. Il suffit de regarder une carte pour comprendre la situation. Quelques gros points à l’emplacement des villes extrêmes: Chimay, Beaumont. Puis, des bourgades plus menues dans l’entre-forêt, juste dans des corridors assez plats. Nimègue et Ryswick ont réglé ces partages contre nature. On a donné les Pays-Bas à l’Autriche. Il y a de cela assez longtemps. Si bien qu’à présent, beaucoup d’habitants de ces marches voisines de la France ont fini par accepter le régime des maîtres.

Françoise Danthine – Le premier qui regarde l’autre

Qui êtes-vous, Françoise Danthine? «Peu suffit pour faire parler le silence… Je suis née le treize mai mille neuf cent cinquante-sept à Bruxelles. Je fut mon premier roman [Les Éperonniers, février 1996]. Actuellement, je travaille pour l’ASBL Littérat’eur. Pour le reste rien, vouloir est une chose simple!»

Un roman en courtes phrases et en coups de poing. Violent réquisitoire contre la guerre, dans lequel le mot «guerre» n’apparaît jamais. Une réfugiée de Yourie, vraisemblablement violée dans son pays, attend dans un hall de gare d’un pays en paix… sous le regard curieux d’un vieux célibataire.

Les premières lignes
Peut-être êtes-vous pareils à cet homme incapable de penser à autre chose qu’à lui. Il a voulu cet état de ne pas comprendre, de ne pas accepter cette femme, c’est comme ça. C’est voulu. Il est entré dans une gare, il lit. ELLE, lui fait face, lui fait peur, vient d’ailleurs : la guerre. LUI, ne lit pas la souffrance dans ses yeux, trop coincé dans ses certitudes, l’étroitesse de son quotidien. Ell a un sac, de la vodka, des lettres de Yourie, un tricot pour survivre maille après maille… pour le reste, rien. Son regard… Votre regard?

Monique Thomassettie – Les Seins de lune

Monique Thomassettie est née à Bruxelles. Peintre, elle expose depuis 1978. Écrivain, elle s’exprime essentiellement par le conte, le poème, le théâtre. Les Seins de lune est son neuvième livre.

– Ouvre-toi, regarde… Le rouge lumineux et parfait du soleil couchant a le pouvoir d’apaiser les peines de coeur. Même quand il a disparu derrière les toits, et qu’il se reflète encore sur une vitre, la brève incandescence t’interpelle. Si tu voulais, au moins, essayer de voir, au lieu de te refermer sans cesse…- Tu parles comme une carte postale romantique de la côte!- Mais tu es romantique! Sans cela, tu ne souffrirais pas… L’auteur nous entraîne ici dans un univers particulier, celui du conte où la terre, les arbres, la nature tout entière vibrent en communion avec les êtres.

Les premières lignes
C’était un arbre d’une espèce ignorée des botanistes. Elle, elle avait élu domicile sous les branches éternellement verdoyantes, après tant d’errances, après tant d’erreurs. À chacune, elle avait pensé avec désespoir que jamais elle n’apprendrait à vivre dans le monde. Les regards la poursuivaient comme des oiseaux de malheur. Elle lui avait confié tous ses chagrins de femme, avait pleuré contre le tronc dont l’écorce dégageait un parfum d’encens. Alors, il lui parla.

Anne-Claire Cornet – Nacre et ambre

Née en 1960, Anne-Claire Cornet est professeur d’anglais à Bruxelles. Elle a fait ses débuts romanesques en 1996. Tous ses titres figurent au catalogue des Éditions Luce Wilquin : «Yol» (1996), «Nacre et ambre» (1998), «Aimer Marie» (1999), «Isabelle dansait» (2003) et «Île et elles» (2004)

Lise raconte l’histoire de Claire, et le texte qui se déroule sur le papier lui parle de son histoire à elle, la précède et la rattrape en même temps. Roman en miroir où l’émotion affleure sans cesse. « Écrire l’histoire de Claire, c’était tenter d’être moi-même, pousser le jeu et laisser la peur, la rage, l’impatience monter… C’était me méfier aussi. De ce qu’elle aurait pu faire de tout cela. […] Parler sépare. Je me suis tue, je n’ai plus bougé si longtemps… Ève, est-ce qu’écrire c’est encore parler?… »

Les premières lignes
Claire ne s’attardait jamais après le cours. Elle quittait la salle, sitôt le salut final exécuté, et rentrait chez elle lentement, pour ne rien perdre du coulé des gestes gagné tout au long du travail silencieux. Ces cours de tai-chi, c’était une idée de Lise : essaie, lui avait-elle dit, je pense que tu aimeras. Et, oui, elle aimait cet enchaînement de mouvements lents et souples qu’elle tentait de reproduire en suivant le reflet de Liam dans les miroirs. Elle percevait à les répéter inlassablement combien toute chose n’est qu’en sa mouvance, ne se transforme jamais que pour revenir sur […]

Collectif – La grande petite évasion (Marginales n°230)





Alain Berenboom
Vincent Engel
Michel Lambert, Le fauteuil Bert
Carino Bucciarelli, L’oiseau
Jean-Louis Lippert, Dialogue des oiseaux de Rijeka
Jacques Crickillon, Rimbaud cueillait des fleurs
Xavier Hanotte, Drapeau blanc
Yves Wellens
Jean-Luc Outers, La reconstitution
Gérard Adam, Supermarché
Daniel Simon
Pascal Vrebos, La lettre trouvée
Gaston Compère, Relation de ma promenade du 1er mai
Pascale Fonteneau, Le jeudi au soleil

Jean Tordeur, Poste fixe
Claire Lejeune, Le livre de la mère
Werner Lambersy, L’horloge de Linné
Pierre Mertens, Ou l’enfance regagnée

Horia Badescu, Exercices de survie
Carme Riera, Et la mer, mon amour, je te la laisse en gage
Christine Hemmerechts, Le jardin des innocents

Jacques Cels – Le cloître de sable

Jacques Cels, né en 1956, est professeur de français à Bruxelles, un professeur passionnant et adoré de ses élèves. Le Cloître de sable est son deuxième roman, après Le Déjeuner de Paestum, paru en 1996 chez le même éditeur.

Face aux vagues de Delvester, une modeste cité hors du temps où l’on peut passer des étés suspendus, deux grandes villas 1900, jumelles, envoûtantes. Si l’une est le plus souvent vide, mais faussement tranquille, l’autre héberge des hommes et des femmes en rupture de quotidien, d’enviables vacanciers (peintre, journaliste, actrice, etc.) qui s’y ressourcent. Seulement l’architecture dépaysante de Delvester réserve aussi de troublantes surprises… Un beau matin, la dramatique disparition d’un des membres du groupe brisera définitivement leur séjour «sans histoire». Comme toujours avec J. Cels, ce roman peut se lire à plusieurs niveaux, à commencer par celui d’une histoire distrayante et bien ficelée.

Les premières lignes
Après le dîner, Varlamov m’a entraîné sur la terrasse et j’ai perçu d’emblée qu’il s’apprêtait à me tenir des propos qui me feraient plaisir. Après tout ce que nous venions d’exposer, lui aussi paraissait avide de décontraction. De la poche intérieure de son veston en tergal gris clair, bien coupé, il a sorti un porte-cigarettes et, sous l’effet d’un fugace déclic, l’objet s’est ouvert devant moi dans ses paumes, semblable à un petit livre mince qui eût été métallique. J’aurais volontiers commencé à fumer ce soir-là, puisqu’il paraît que cela détend les nerfs. Fort heureusement, […]

Claudine Houriet – Le ravaudage de l’âme

Claudine Houriet, écrivain et peintre suisse, vit dans la partie française du canton de Berne. Elle a déjà publié un roman, Saisons premières, et deux recueils de nouvelles, «Le Rire des Parques» et «L’Invitation de l’Ange», chez Luce Wilquin.

Un brillant quadragénaire suisse à qui tout semble réussir – carrière, famille, relations mondaines, etc. – voit soudain son destin basculer dès que sa femme le quitte. Viennent alors le licenciement, après de longues années à la direction de la même banque, la déchéance, l’alcool, la perte de tous repères. Après une parenthèse dans le monde factice de la mode, le hasard le mène au Portugal, dans la ville de Porto qui le fascine. Il y vivra dans la misère, mais envoûté par le chant du fado qui cristallise son regret du passé. Aidé par des êtres d’exception qui lui réapprendront à vivre, il renaîtra petit à petit à lui-même, et tout sera de nouveau possible…

Les premières lignes
Les mots l’atteignirent en volée de cailloux. La porte se referma avec fracas, les pneus crissèrent sur le gravier. Hugo demeura interdit. Celle qu’il avait appelée à son secours s’était montrée plus dure que sa mère.Il s’attendait à être plaint, consolé ; il avait été insulté. L’image d’une très petite fille câline aux yeux pers monta en lui comme un sanglot. Où Hélène rangeait-elle les albums de photos ? Il fureta un moment, inspecta les rayons de la bibliothèque, ouvrit des placards. Atterré, il se laissa tomber dans un fauteuil. Il ne connaissait rien de sa propre maison. […]

Claude Raucy – Plus loin que la lune rousse

Poète, nouvelliste, dramaturge, auteur prolixe de romans pour adolescents, Claude Raucy entame avec Plus loin que la lune rousse – et pour un public d’adultes, cette fois – l’exploration de territoires qu’il affectionne: l’histoire, l’art, l’Italie et la Flandre.

Ce roman met en parallèle l’histoire d’un jeune Vénitien de la fin du XVe siècle à la recherche d’un absolu qu’il ne trouve nulle part et celle du moine Savonarole. Le héros quitte Venise, où plus rien ne l’atttache, pour commencer un long voyage en Italie. À Bologne, il entend parler de Savonarole, qu’il retrouvera à Florence et dont il suivra l’évolution politique et religieuse. Mêlé à la vie des Médicis et notamment à celle de Laurent le Magnifique, il cherchera dans l’amour, l’amitié et l’art cet absolu qu’une vieille chanson vénitienne lui avait jeté dans le coeur. Ce roman, premier d’une trilogie intitulée Lorenzo, sera suivi de Sous le ciel de la coupole (autour de Michel-Ange) et de Le Maître de San Marco (autour d’Adriaan Willaert, polyphoniste gantois qui dirigea longtemps les choeurs de Saint-Marc).

Les premières lignes
1. Les cendres
Florence, 24 mai 1498
La place de la Seigneurie est déserte. Ils ont bien balayé. Les pavés n’ont pas gardé trace du feu. Seule la tiédeur de mai leur a laissé ce peu de chaleur que recueille ma paume. On a jeté les cendres dans l’Arno. Le fleuve coule comme avant, un peu plus sale. A-t-il seulement frissonné quand il a senti glisser en lui ce rien qui restait de leurs corps? Au-dessus de la Seigneurie, une boule triste comme mon coeur éclaire quoi? Rien que mes questions. Encore les mêmes. Toujours les mêmes. Qu’y a-t-il plus loin que la lune rousse?

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Michèle Rakotoson – Henoÿ (Fragments en écorce)

Michèle Rakotoson, écrivain et journaliste malgache vivant actuellement à Paris, travaille à Radio-France Internationale. Henoÿ est son quatrième roman, après Dadabé, Le bain des reliques et Elle au printemps. On lui doit aussi plusieurs pièces de théâtre en malgache et en français.

C’est un univers particulier qui est ici chanté: Madagascar, la mal connue. Plongée dans un monde riche d’images, de rites, de mythes. Fenêtre grande ouverte sur les atrocités du régime dictatorial qui a fait des ravages dans le pays et sa population. Racontée à travers une transposition contemporaine du mythe d’Orphée, cette histoire d’amour absolu est dite, scandée dans une langue imagée, empreinte du parler malgache, profondément humaine.

Les premières lignes
– Iny hono izy Ravorombazaha…. Viens, ô viens Grand Oiseau, chantait Grand-Mère.Bodo était partie pour ces contrées si froides là-bas, elle était partie sans plus jamais donner signe de vie, sauf cette missive: «Que veux-tu faire dans ce pays, que veux-tu y faire, laisse-moi m’en aller.» La maison de briques rouges, posée au bord de la route, fermée, hermétique, resta vide. Plus jamais Tiana n’entendit la voix de la jeune femme. Le deuil fraya son chemin lentement, le silence devint un compagnon sûr. Il ne savait où elle était, ni même si elle était morte ou vive.

Carlo Masoni – La Quatrième porte

Poète, essayiste, nouvelliste, romancier, Carlo Masoni a été professeur de littérature française, puis directeur du Centre culturel d’Ottignies. Il est le co-fondateur du Prix Renaissance de la nouvelle. La quatrième porte est son troisième ouvrage publié par les Éditions Luce Wilquin, après Les signaux inutiles (roman) et Le silence des autres (nouvelles).

Georges Ravières, pensionnaire d’une maison de retraite près du Lavandou, se prend d’affection pour Julie, la femme de chambre, au point de la considérer comme la fille qu’il n’a pas eue et d’en faire son unique héritière. Derrière le visage de Julie, deux autres visages surgissent, aimés eux aussi, avant. Trois femmes. Trois tranches de vie. Trois portes ouvertes, puis refermées. Et cette quatrième porte, l’ultime, qu’au-delà de toute déchirure, de tout abandon, il lui reste à franchir.

Les premières lignes
– Madame, Madame, Monsieur Georges n’est pas rentré. Et il fait nuit.- Georges ?- Georges Ravières. Je lui ai monté le dîner, et j’ai voulu reprendre le plateau une heure plus tard, comme chaque jour. L’appartement est vide, et on n’a pas touché au repas. Muguette a juste vingt ans. Des yeux bruns que le moindre étonnement ouvre comme des soucoupes, des cheveux couleur de vieille argile, un corps sec comme une trique, ce qui ne lui épargne pas les allusions égrillardes et les privautés séniles. Elle est nouvelle dans l’établissement.

Jean-Louis Lippert – Dialogue des oiseaux du phare (Maïak I)

Jean-Louis Lippert est né à Stanleyville (Congo belge) en 1951. Après une enfance africaine, donc une jeunesse tourmentée à Bruxelles, il voyage, rencontre une femme, concourt à la naissance de deux filles, écrit et publie quelques phrases.

Après «Pleine lune sur l’existence du jeune bougre» (Éd. Messidor, 1990), où le personnage d’Anatole Atlas, écrivain marginal, revisite, en relation conflictuelle avec son auteur, les turbulents méandres d’une époque ; après «Mamiwata» (Éd. Talus d’Approche, 1994), où le même Anatole Atlas, peintre raté, poursuit sa remontée dans la mémoire du temps, sur les rives du fleuve Congo, jusqu’à Kisangani, ville-île de sa naissance et de son enfance, pour y retrouver une grand-mère mythique dont la voix de sirène pourrait réenchanter le monde, la trilogie qui portera le titre de «Maïak» («phare», en langue russe) propose au lecteur de découvrir la figure d’un grand-père tout aussi mythique, aède grec né en 1899, abattu sur le canal de Bruxelles en 1994, dont le cours tumultueux de l’existence épousa maints combats de ce siècle. Qui fut cet homme et pourquoi est-il mort ? L’ébauche d’une réponse (en trois volumes) nous sera peut-être fournie par son petit-fils, Anatole Atlas, ici présenté comme cinéaste clandestin, au terme d’une enquête convulsive.

Les premières lignes
Postface du personnage. Trois ans et demi sont passés depuis mon assassinat. Sur les théâtres, stades, agoras de l’exil, j’eus plaisir d’exhiber couleurs ennemies: celles de mon île. Ne jouons donc pas les victimes innocentes. Je plaiderai coupable pour ma mort – comme pour tous les actes de ma vie. Car un tel repentir de toujours me fut seul avenir.

Françoise Lison-Leroy et Colette Nys-Mazure – Champs mêlés

Françoise Lison-Leroy habite Tournai, où elle enseigne le français à des adolescents. Poète et nouvelliste, elle collectionne les récompenses littéraires. Colette Nys-Mazure enseigne elle aussi le français à Tournai, où elle habite. Poétesse très publiée et primée, elle a connu en 1997 un étonnant succès de librairie avec Célébration du quotidien [Desclée de Brouwer]. Après avoir publié séparément chez Luce Wilquin l’an dernier [«Dites trente-deux» pour Françoise et «Enfance portative» pour Colette), les deux écrivaines ont retrouvé leur complicité pour ce recueil à deux voix.

Dans leur parcours à deux voix et quatre mains, nos deux poétesses ont osé un projet insolent : rendre par des mots l’univers de toiles. Non pas les décrire, non, mais en restituer l’émotion. Pari tenu!

Les premières lignes
Cherchant à ouvrir de grandes perspectives dans le paysage touffu d’une histoire millénaire, savants colloques et publications érudites ont tenté tant et plus de brosser un tableau exhaustif des rapports qu’entretiennent la littérature et la peinture. Plus particulièrement la poésie et la peinture, ces disciplines jumelles, dont Lomazzo écrivait «quasi nate ad un parto», avant de faire écho à l’adage antique par Plutarque attribué à Simonide : «l’una pittura loquace e l’altra poesia mutola ».