Archives de catégorie : Publications

Agathe Gosse – Je rêvais que j’étais un ange

Agathe Gosse est institutrice maternelle à Rochefort en Belgique, et animatrice en ateliers d’écriture. Elle est mère de quatre enfants qui s’envolent. L’écriture la rassemble et la libère. Sans cesse pour dire le monde qui la traverse, les petites choses, les plus grandes, elle écrit, écrit, écrit… L’écriture est première. Ce roman «Je rêvais que j’étais un ange» est court, sobre, sensible. Il ressemble à ceux qu’elle croise, «à tous ceux qui sont au cœur du jour».

«Je rêvais que j’étais un ange… Et ça, ce rêve, ça me faisait tellement mal qu’une migraine tragique me terrassait juste après. Je restais au lit trois jours dans l’obscurité, sans manger, buvant à peine, ne supportant plus le monde, le bruit du monde.» La narratrice livre ses souvenirs où vibre une émotion intense. Elle est différente des autres, son corps l’a toujours trahie. Elle pense être la plus mauvaise… Grâce à l’écriture elle s’autorise enfin à être présente au monde.

Les premières lignes
C’est avec Chloé que j’ai osé écrire pour la première fois. Ensuite j’ai continué, j’écrivais pour moi, je tenais un journal. Il est temps aujourd’hui que je rassemble mes notes, que je livre mes mots. Écrire pour les autres, c’est franchir une porte nouvelle, l’espace devant est inconnu ; la main sur la poignée je tremble, ma décision reste ferme mais je tremble. Il y a dix ans que je suis sortie du centre pour handicapés ou je fus placée toute petite. J’ai aujourd’hui plus de trente ans, trente et un exactement mais on pourrait m’en donner beaucoup plus. C’est que je porte en moi des générations anciennes, j’abrite depuis toujours les plus démunis, les faibles, les tordus.

Dominique Costermans – Je ne sais pas dire non

Dominique Costermans est née à Bruxelles et vit à Louvain-la-Neuve. Elle est journaliste et consultante en communication. Elle a signé plusieurs ouvrages de vulgarisation sur la protection de l’environnement. Et elle intervient épisodiquement dans Le jeu des dictionnaires, une émission de grande écoute sur la radio belge. Pétillante, mordante comme ses nouvelles, elle nous livre ici un deuxième recueil, après Des provisions de bonheur, son coup d’essai qui fut un coup de maître !

Douze nouvelles, comme douze petits tableaux qui mettent en scène les décalages amoureux, les infimes fractures de la vie, l’enfance, la nostalgie parfois, mais surtout la joie, la gourmandise à vivre, la tendresse. On y croise la petite Jésus, Blum le morveux, Cat, et Martin, le marin de Gibraltar, un petit accessoire de comptoir, une Yiddische Mama, un père qui se prend pour James Bond, un boxer français nommé Lily… autant de personnages qu’on aimerait rencontrer dans la vraie vie.

Existe également au format numérique téléchargeable sur tous les types de liseuse

Les premières lignes
Le parfum des roses coupées emplissait la remise depuis plusieurs jours, mais ce matin, malgré la chaleur de juin qui déjà magnifiait tout, la rosée, l’herbe tondue, et les fleurs du sacrifice, ce matin, c’est le pain brûlé que la cuisine sentait. Maman dépose sur mon assiette deux tartines striées d’ocre et de brun. La mie grillée est appétissante, j’y étale prudemment le beurre jaune qui se liquéfie en un petit grésillement, mais les croûtes, les croûtes ô malheur, sont bel et bien noires. Noires, mais hélas pas charbonneuses, ce qui eût apitoyé maman. Non, elles sont noires, mates, et j’en pressens déjà le goût détesté du brûlé dans ma bouche. Comment faire pour fléchir ma mère, invoquer sa clémence, sa grâce, sa permission, s’il te plaît, pas les croûtes, je peux laisser les croûtes ?

Daniel Charneux – Vingt-quatre préludes

Daniel Charneux, qui habite Dour (entre Mons et Valenciennes), est professeur ; il a jusqu’ici publié deux romans atypiques chez Luc Pire : «Une semaine de vacance» (2001) et «Recyclages» (2002). Il est très actif dans la région montoise, où il anime régulièrement des rencontres littéraires, notamment à la Maison Losseau de Mons.

Daniel Charneux n’est pas musicien, et le regrette. C’est pourquoi il s’efforce d’écrire sans trop de fausses notes. Amoureux des Vingt-quatre préludes de Debussy, il décalque ici leur structure – et leurs titres – en évoquant des tranches de vie à prolonger par le lecteur. Le mode mineur et les touches noires l’emportent sur ce clavier que tempèrent la fantaisie et les jeux de mots. Ces 24 nouvelles sont précédées d’une préface de Françoise Houdart.

Existe également au format numérique téléchargeable sur tous les types de liseuse

Les premières lignes
En vingt-cinq ans de carrière, Monsieur Lucien ne s’était jamais absenté. Long et maigre, le front ridé, l’œil vif, le collier de barbe net, il portait beau. Cela n’empêchait pas ses élèves de le surnommer affectueusement « Barbe à Papa ». Toujours fidèle à son poste, il enseignait la littérature à des jeunes gens turbulents qui se demandaient parfois à quoi ça pouvait bien servir de savoir que Hugo était romantique, Verlaine alcoolique, Rimbaud voyant. Ils étaient hermétiques à la poésie comme la poésie de Mallarmé était hermétique à leur lecture.

Collectif – L’été de tous les dangers (Marginales n°254)





Avec des textes inédits de Chantal Boedts, Huguette de Broqueville, Dominique Costermans, Jacqueline De Clercq, Jean-Pierre Dopagne, René Hénoumont, Claude Javeau, Philippe Jones, Eva Kavian, Françoise Lison-Leroy, Françoise Nice, Carl Norac, Anne Richter, Liliane Schraûwen, Dominique Segalen, Daniel Simon, Yves Wellens, Véronique Bergen, Alain Bosquet de Thoran, Luc Devoldere

Les premières lignes
Il ne s’agit pas de jouer les Cassandre. Il n’empêche, les temps sont à l’inquiétude. Cet été, on ne l’aborde pas avec le soulagement mêlé de bien-être qui accueille d’ordinaire les périodes estivales.

Collectif – Quatuor pour une autre vie

Raoul Vaneigem, né en 1934, est surtout célèbre pour son «Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations». – Marcel Moreau, né en 1933, vit à Paris depuis 1968 et fut correcteur au Figaro jusqu’en 1989. Très nombreuses publications dont «Quintes» et «Morale des épicentres» (Denoël). – Claire Lejeune, né en 1929, publie depuis 1963 de la poésie et des essais poétiques, et des pièces de théâtre depuis 1997. – Jacques Sojcher est philosophe et directeur de collection chez Complexe. Professeur honoraire de l’Université de Bruxelles, il y dirige encore une revue.

Quatre écrivains ainsi se rencontrent pour composer ensemble, dans leur solitude et leur différence, une musique de la pensée qui soulèverait la pesanteur du monde; l’idolâtrie de la religion et celle de la pensée unique du profit. Quatuor de vivants pour la vie plurielle, contradictoire, complexe, éphémère, pour l’être avec sans manichéisme. Leur propos est simple, dans sa radicalité, dans sa rigueur : dépasser le nihilisme en ces nouveaux temps de la détresse, témoigner d’une foi – au-delà des désenchantements, des résignations, des compromissions – en l’homme et en la seule immanence. Oser dire la saveur de la vie et le désir de son partage.

Existe également au format numérique téléchargeable sur tous les types de liseuse

Les premières lignes
Il n’y a pour l’homme d’autre vie que sa vie corporelle et terrestre. Beaucoup en conviennent, quelques-uns en tirent agrément, peu y découvrent de quoi se construire une destinée exaltante. L’idée d’une existence gouvernée par le simple désir de vivre s’est trouvée si parfaitement vouée à l’ignorance et au discrédit que ce qui nous est le plus familier nous est le moins connu et le moins avouable. Nulle banalité n’atteint, à ce point, au paradoxe d’être si peu répandue. C’est pourquoi, ces propos que je n’ai cessé de redire en les précisant, je ne cesserai de les répéter jusqu’à ce que, supplantant les lieux communs dont se contentent ceux qui me reprochent de seriner les mêmes airs, ils imprègnent de leur substance non des têtes pétries d’idées reçues, mais des corps insatiables d’une vie à découvrir.

Thilde Barboni – Elizabeth ou la dérobade amoureuse

Thilde Barboni est l’auteur de nouvelles, de romans, de pièces de théâtre. Traductrice et psychologue de formation, elle est également critique littéraire à la RTBF et a signé deux feuilletons radio très remarqués : Victor Hugo, voyageur amoureux et Simenon, une vie ne suffit pas. Son précédent roman, «Frémissements», publié aux Éditions Luce Wilquin, a reçu le Prix des Lectrices Gael 2001.

Véritable Prince de la Renaissance, Elisabeth Tudor avait l’intelligence, la culture et la clairvoyance des grands esprits. Au faîte de sa gloire, Elisabeth I était sous l’emprise de secrets intimes. Entre l’exécution de Marie Stuart et la victoire sur l’Armada espagnole, Shakespeare, les conseillers de la reine et les favoris démêlent les mystères de l’amour dominés par la raison d’État. Ce voyage dans les souvenirs d’une reine toute-puissante éclaire d’un regard neuf les dérobades amoureuses d’une femme qui sut braver son époque par un comportement d’une modernité déconcertante.

Existe également au format numérique téléchargeable sur tous les types de liseuse

Les premières lignes
«S’il termine heureusement sa vie, cet homme est digne du nom d’heureux. Mais tant qu’il n’est pas mort, il faut se réserver.» Je ne cesse de relire cette pensée d’Hérodote. Autrefois elle m’aurait attiré quelque sourire, aujourd’hui une sombre angoisse m’étreint. Quoi, les anciens avaient-ils tant de motifs de réjouissance durant leur existence pour attendre le trépas d’un homme avant de statuer sur sa vie ? La vie était-elle plus douce avant ? Était-elle clémente pour les simples mortels ? Le peuple parvenait-il à être insouciant ? Hérodote aurait dû réfléchir ou du moins ne pas oublier d’évoquer les rois et les reines.

Josyane Stahl – Baïkalalaïka ou L’adieu au lac

Très attachée à la Russie de par ses origines, Josyane Stahl est diplômée en russe de la Sorbonne et a longtemps vécu entre Paris et Moscou. Actuellement chargée des acquisitions de programmes étrangers pour la Télévision Suisse Romande à Genève, elle poursuit ici, avec sa troisième fiction, une série de romans sur fond de Nouvelle Russie.

En Sibérie, le printemps est d’une violence éblouissante, après huit mois d’hiver, de froid et d’obscurité. Et la nature y est aussi sauvage que ses habitants. C’est ce que découvre Mara la Moscovite, venue passer des vacances auprès du lac Baïkal, avec son fils Pacha et son oncle Arkadi. Tout commence dans le Transsibérien, avec le récit du vieux Konstantin Kornilov. Une histoire de meurtre et de jalousie qui remonte à deux ans, mais qui plonge ses racines dans un passé plus lointain. À l’exception du coupable, tous les protagonistes sont morts. Affaire classée ? Pourtant, un mystère demeure…

Pâques approchait. Cette année, les deux fêtes – juive et orthodoxe – se suivaient de près. À Moscou, depuis la Perestroïka, les manifestations de foi avaient explosé, sincères pour certains qui avaient souffert sous le régime communiste de la fermeture des lieux de culte et de la persécution des prêtres – « La religion est l’opium du peuple » –, de pure façade pour d’autres qui arboraient la piété comme les nouveaux atours du capitalisme. L’Église orthodoxe avait son marketing, ses campagnes d’affichage, sa propagande télévisée et, depuis peu, sa vitrine rutilante, l’imposante basilique du Christ Sauveur.

Eduardo Mendicutti – L’ange négligé

Eduardo Mendicutti, écrivain et chroniqueur espagnol, est né en 1948 en Sanlucar de Barrameda (Cadix), où une place porte son nom. Aîné de huit enfants, il fut élève dans un collège religieux avant de faire des études de journalisme à Madrid. Critique littéraire et correspondant d’une revue américaine en Espagne, il collabore depuis des années au journal El Mundo. Il compte aujourd’hui à son actif neuf romans, dont deux ont paru en français et deux autres ont été adaptés au cinéma par des réalisateurs espagnols. Traduit de l’espagnol par M.-L. Diaz et L. Harmegnies

En 1965, au noviciat d’une congrégation religieuse, les jeunes Rafael et Nicolas vivent la lumineuse expérience du premier amour. Dans ce huis-clos étouffant – où parviennent cependant les échos de l’Espagne des années soixante : la visite des Beatles, le développement du tourisme, le triomphe d’El Cordobés –, les deux adolescents se heurtent à tout ce qui prétend les séparer: la mystique de la vocation, le désir de devenir missionnaire, le vœu de chasteté, les mises en garde du maître des novices… Sans le moindre sentiment de culpabilité, ils se découvrent, jouissent et souffrent de ce premier amour, celui qu’on n’oublie jamais, même si on le renie parfois.

Existe également au format numérique téléchargeable sur tous les types de liseuse

Les premières lignes
Et Dieu a aussi créé les beaux garçons. C’est ce que m’a dit frère Estanislao quand je me suis mis à pleurer, le cœur serré, avec cette facilité que j’avais à m’émouvoir et à fondre en larmes sincères lorsque je me trouvais dans l’embarras. Selon ma fiche de novice, j’étais un élève primaire, un livre ouvert, un jeune dans toute sa fraîcheur, avec des sentiments et une sensibilité à fleur de peau, exposés aux calculs et à l’hypocrisie.

Collectif – Dutroux, au fond (Marginales n°253)





Avec des textes inédits de Jean-Baptiste Baronian, Chantal Boedts, Jean-Pierre Dopagne, Ludovic Flamant, Roger Foulon, Kenan Görgün, Corinne Hoex, Jean Jauniaux, Claude Javeau, Françoise Lalande, Françoise Lison-Leroy, Jean-Pierre Orban, Philippe Procureur, Daniel Simon, Yves Wellens

Les premières lignes
Salut, je m’appelle Pauline. J’ai onze ans. Je vais à l’école. J’aime bien la lecture, le calcul et la natation. J’aime aussi les balades à vélo. Et la télé. J’adore regarder les séries. Friends. Dawson. Navarro. Et Dutroux. Dutroux, c’est pas une série comme les autres.

N.A.J. Guermant – Meurtres au Reine-Elisabeth

N.A.J. Guermant (c’est un pseudonyme) est né un 15 février ensoleillé de l’année 1966. A la sortie du lycée, il se destine d’abord à une carrière de pianiste mais comprend vite que la vie monacale du soliste ne lui convient guère. Il se tourne alors vers le journalisme. Aficionado du Concours musical international Reine Élisabeth de Belgique et admirateur de tous les grands auteurs de polars, il communique dans «Meurtres au Reine-Élisabeth», son premier roman, sa double passion de la littérature noire et de la musique.

Ce n’est décidément pas l’année faste pour le duc Théophile du Chesnay, grand orchestrateur du célèbre Concours musical international Reine Élisabeth de Belgique (un des plus grands concours musicaux au monde avec le Tchaïkovsky et le concours de Montréal). Alors que le duc se débat financièrement pour assurer la pérennité de son concours, une candidate est lâchement assassinée à proximité de la Chapelle musicale, là où résident les futurs finalistes. Dans ce roman à clé musicale, Nicolas Guermant, avec un humour digne d’Amélie Nothomb et dans la veine d’Umberto Eco, nous emmène dans le plus singulier thriller de ces dernières années.

Les premières lignes
Était-ce dû à une pleine lune digne des Mille et Une Nuits ? Aux ronflements de son épouse Armande ? Ou plus sûrement au souci que lui causait son concours musical moribond ? Toujours est-il que le duc Théophile du Chesnay du Saint-Empire ne parvenait pas à s’endormir. «Il faut absolument dégoter un dernier mécène pour boucler le budget de l’année prochaine», se disait-il, tout en se retournant, tel un fauve pris au piège, dans son lit de chêne.

Pierre Guyaut-Genon – Image arrêtée

Pierre Guyaut-Genon, producteur à la RTBF, a déjà à son actif nombre de polars, de nouvelles, de sketches et de pièces de théâtre à succès. Il signe ici son deuxième roman, après «Le rivage des égarés» (Luce Wilquin, 2002) et y donne libre cours à son goût pour les répliques cinglantes.

Boris est un homme soulagé : un accident domestique vient de le délivrer d’une épouse acariâtre et méprisante… Cet éditeur et cinéphile installé dans la campagne bordelaise s’aperçoit soudain qu’il ne connaît pas grand-chose à l’amour. Il compense inconsciemment ce vide affectif en fréquentant un trio d’amis fidèles, souvent drôles. C’est d’ailleurs l’un d’eux qui le poussera dans les bras de prostituées. Et Boris, de moins en moins «client», sera très vite confronté aux véritables dangers du milieu…

Les premières lignes
Pour oublier que je frise la syncope, je vérifie le bon alignement de mon nœud papillon noir dans le rétroviseur de ma Mégane. J’ai eu un mal fou à remettre la main dessus. Je ne le porte jamais. Primo, parce que je préfère de loin les couleurs plus bigarrées; deuzio, parce que c’est un cadeau de ma femme. J’en profite pour me façonner un visage de circonstance : je pince les lèvres, crispe la fossette de mon menton et remets d’un main poisseuse un semblant d’ordre dans ma coiffure. Une tête d’enterrement? Pas sûr. Une tête à claques semble plutôt le verdict du rétroviseur.

Nathalie Gassel – Stratégie d’une passion

Nathalie Gassel est née à Bruxelles en 1964. Adepte du bodybuilding, écrivain et poète, passionnée de photographie, elle poursuit une écriture du corps, de la subjectivité et remet les genres en perspective. Elle est déjà l’auteur de «Éros androgyne» (L’Acanthe, juin 2000; rééd. Le Cercle poche, Paris, 2001) et «Musculatures» (Le Cercle, Paris, 2001).

Cette histoire d’amour place la relation de puissance au sein de la passion. Dans ce roman, nous ne lisons que les courriels (ou e-mails !) envoyés par la femme à son amant… réel ou fantasmé. Elle fait du bodybuilding et muscle son corps à l’extrême, ce qui lui confère, dans les relations amoureuses, une puissance traditionnellement dévolue à l’homme. Mais dans cette relation, c’est la femme qui est amoureuse de la faiblesse de son partenaire, alors que l’homme admire le corps d’athlète de sa compagne, vénère ses muscles imposants. Les jeux amoureux, érotiques, y prennent un tour singulier, bien sûr… D’une singularité intimidante…

Les premières lignes
J’ai le projet d’écrire un livre en t’adressant des lettres. C’est un excellent prétexte permettant de dire tout, érotisme, philosophie, amour, corps, humeurs. Je serai directe, pas d’obligation de narration. Peuvent se rejoindre textes et authenticité, ma visée : chercher les fondements d’une passion, je développerai ceci plus loin. Le courrier sera un moteur pour mon écriture, l’inspiration y naît directement de la réalité et j’endigue un débordement sentimental, le rendant utile pour moi-même, lui donnant une autre raison. Je m’amuse, faisant ce qui me plaît : exister, me promouvoir, m’affirmer. J’étais en manque d’inspiration, elle me vient au galop.