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Le chant du canari – Anne-Frédérique Rochat

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Anatole et Violaine sont en couple depuis de nombreuses années. Combien de temps exactement ? Ils ne s’en souviennent plus, cela fait si longtemps. Lui travaille dans une animalerie, entouré de sifflements et de plumes de canaris ; elle surveille la section zoologie du Musée d’Histoire Naturelle, silence et relents de camphre. Leur vie quotidienne est une suite d’habitudes rassurantes et de paroles répétées, Bien dormi ? – Oui, merci chéri, bien dormi. Et toi, bien dormi ? Ils ont tout pour être heureux. Et pourtant. Quelque chose, imperceptiblement, semble les éloigner l’un de l’autre. Il disparaît de plus en plus souvent. Pour aller où ? Faire quoi ? Le doute s’immisce, les certitudes s’émoussent. Et s’il suffisait d’un grain de sable, d’une pensée (un peu trop obsédante) pour tout remettre en question, tout perturber ?
La comédienne suisse Anne-Frédérique Rochat, née en 1977 à Vevey, alterne écriture dramatique et narrative depuis quelques années, trouvant un plaisir différent, mais complémentaire, dans l’exercice de ces deux genres littéraires. Le chant du canari est son quatrième roman, après Accident de personne (2012), Le sous-bois (2013) et À l’abri des regards (2014), tous parus chez Luce Wilquin.
En librairie le 21 août

Les premières lignes
Dans son bocal, le poisson rouge semblait la regarder. Elle lui fit un signe de la main. Il se remit à tourner.
Cela faisait un mois déjà qu’Anatole lui avait offert cette…babiole…bestiole. Suite à une discussion sur le fait d’avoir des enfants, ou pas. Elle avait très envie d’un petit. Le sentir grandir à l’intérieur de son ventre, puis dans ses bras, tout contre son sein, le voir s’endormir, débordant de plaisir, repu et tranquille à la fois. Lui ne s’imaginait pas devenir papa. Il trouvait les mômes désespérément criards et incontinents. Il avait clos la discussion en quittant la table pour aller s’installer devant la télévision.
Le lendemain pour se faire pardonner et lui rendre le sourire, il était revenu à la maison la bouche en cœur, un sac rempli d’eau entre les mains. Dans lequel stagnait une chose rouge. Ils crurent d’abord que la pauvre bête était morte durant le trajet, mais finalement eurent le « bonheur » de la voir s’agiter une fois posée sur le frigo dans un joli bocal en verre.
– Tu es contente ? s’était enquis Anatole en guettant l’illu­mination sur le visage de sa dulcinée. C’est moins encombrant qu’un bambin, et beaucoup plus décoratif !
– Oui, avait-elle balbutié, ne sachant si elle devait s’émouvoir, s’attrister ou piquer la mouche.

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Notre Rentrée littéraire 2015

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Floraison de rencontres en ce printemps ensoleillé

Le 25 avril à 10 heures, l’asbl Le Plaisir du Texte met Valérie Cohen (Alice et l’homme-perle) à l’honneur à la Bibliothèque d’Auderghem (Bruxelles) à l’occasion de l’opération Je lis dans ma commune – I love lire.

Ce même 25 avril, mais à 17 heures, François Salmon propose une approche plutôt ludique de son recueil de nouvelles Rien n’est rouge en compagnie du comédien François Gillerot à la librairie Chantelivre de Tournai (B).

Le 29 avril, la librairie Baobab de Braine-l’Alleud (B) accueille Isabelle Bary pour une rencontre autour de son best-seller Zebraska, qui met en scène un enfant HP.

Du 29 avril au 3 mai, c’est à Genève que cela se passe, et plus précisément au Salon du Livre et de la Presse. Le stand des Éditions Luce Wilquin y verra défiler pour des dédicaces les auteurs suisses «maison» Anne-Frédérique Rochat, Laure Mi Hyun Croset, Claudine Houriet, Véronique Emmenegger et Mélanie Chappuis. L’éditrice, quant à elle, interviendra lors des Assises de l’édition francophone organisées par le Salon les 29 et 30 avril.

Le 8 mai, Véronique Emmenegger présente son tout nouveau roman Sorbet d’abysses à la librairie La Fontaine à Vevey (CH). Le lendemain, on la retrouve à la librairie Payot de Lausanne. On pourra également la retrouver en juin à la librairie du Midi à Oron (CH).

Le 8 mai également, à 16 heures, la Bibliothèque de Mons (B) invite Françoise Pirart à présenter son roman Chicoutimi n’est plus si loin. La rencontre littéraire animée par Liliane Schraûwen sera suivie d’échanges avec le public.

Le 19 mai à 20 heures, Valérie Cohen (Alice et l’homme-perle) est l’invitée de la Bibliothèque communale de Braine-le-Comte. La rencontre est animée par Dolorès Descamps. Valérie Cohen en profitera pour lire en avant-première quelques pages de «Monsieur a la migraine», son quatrième roman à paraître fin août.

Le 30 mai à 10 heures, la Biblitohèque d’Ixelles (B) vous convie à un petit-déjeuner littéraire avec Mathilde Alet. La rencontre littéraire sera agrémentée de lectures d’extraits de son premier roman Mon lapin en duo avec une comédienne.

Le 30 mai toujours, mais à 16 heures, c’est Luc-Michel Fouassier que vous pourrez rencontrer à la librairie Le Pavé dans la mare à Élancourt (F). Il y sera bien sûr question de son fameux Zilien.

Le 6 juin, direction Rixensart (B) et la librairie Le chat botté pour une rencontre avec Isabelle Bary et Zebraska.

Enfin, le 27 juin, la librairie Payot de La Chaux-de-fonds (CH) propose une belle affiche : Alexandre Voisard et Claudine Houriet (Le mascaret des jours) échangeront sur leurs publications respectives.

La vie al dente – Sarah Berti

506blog

Une silhouette sombre suspendue à une grue, sur un chantier désaffecté, trouble la blancheur du paysage enneigé. Le médecin du village vient d’être assassiné, et Tiziana Dallavera, la jeune policière rebecquoise aux prises avec une histoire passionnelle, reprend du service pour mener l’enquête, dans un hiver glacial.
Rapidement, un autre corps est découvert, et les policiers se lancent à la poursuite d’un étrange tueur en série, avec pour seuls indices une manne abandonnée et des témoignages discordants. Que cache la terrible solitude des victimes ? Quel lien les unit-il donc au-delà du silence ?
Heureusement, Tiziana pourra compter sur son inénarrable famille pour l’aider à démêler le vrai du faux, et plonger avec elle dans les arcanes d’une histoire douloureuse.
Après Le jour du tiramisù et Cappuccino blues, cette troisième enquête de Tiziana Dallavera entremêle les fausses pistes, et seule une plongée dans un passé troublé permettra de lever le voile sur les dérives d’une humanité égoïste.
En librairie le 8 mai

Les premières lignes
Elle ne vit pas le pendu tout de suite. Le corps pourtant se balançait tristement au bout d’une lourde chaîne. Il était recouvert d’une mince croûte de givre, les longs bras presque détendus, les mains bleuies, comme des battoirs inertes. Autour, la neige avait enrobé chaque centimètre de son fragile manteau et le chantier abandonné gisait, irréel dans cette blancheur scintillante.
Barbara Delestienne, que tout le monde appelait Barbie, effectuait son tour de vérification chaque matin depuis les actes de vandalisme perpétrés sur le chantier à l’arrêt. En général, elle expédiait cette tâche à pas pressés entre les piles de briques écroulées, contournait rapidement les engins au chômage technique, qui attendaient avec impatience le retour du printemps et de l’activité. Elle jetait un coup d’œil entre les tas de gravats, pénétrait dans le bâtiment en reconstruction, cherchait des traces de pas, d’un feu de camp, d’une présence. Les Anciens Hospices, en voie de rénovation, attiraient régulièrement les curieux : des jeunes en manque d’aventure ou des sans-abris alcoolisés qui préféraient le silence des pierres aux reproches des hommes.

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Georges et les dragons – Jean-Pol Hecq

504blog

À l’été 1927, Maximilien Jelgersma débarque à Mons. Ce journaliste néerlandais prétend faire des reportages sur le Borinage, la reconstruction de l’après-guerre et la réalité sociale de la région montoise.
Sa motivation est toutefois plus personnelle : il recherche Georges, un de ses cousins disparu pendant la guerre. Au cours de son enquête, Max croise notamment le cinéaste Joris Ivens, en repérage pour son film Misère au Borinage, et Stefan Zweig, le célèbre écrivain autrichien. Il reçoit l’aide d’un sous-officier véreux, côtoie un drôle de psychiatre franc-maçon et la supérieure d’un couvent. Mais, surtout, il se lie d’amitié avec un homme paisible qui prétend avoir vu de ses propres yeux saint Georges voler au secours des Britanniques au plus fort de la bataille d’août 1914…
Qu’a réellement vu cet homme ce jour-là ? Et pourquoi y a-t-il tant de chevaux dans cette affaire ? Ils peuplent les cauchemars de Max, tirent le Car d’Or dans la Procession de la Trinité, sont les montures de saint Georges et des hommes du 2e régiment de Chasseurs à cheval ; ils forment les attelages des livreurs de bière… Peut-être sont-ils en fin de compte au cœur de l’énigme ?
En librairie le 8 mai

Les premières lignes
Cette histoire est étrange. Il est fort possible que personne n’y accorde du crédit ou même que l’on m’accuse de supercherie ; j’en accepte le risque.
Après avoir longtemps gardé secret ce « dossier » constitué de bric et de broc, je me suis décidé à le dévoiler. Ce n’est ni de la littérature, ni une enquête policière. Tout au plus une échappée dans un défaut de la cuirasse du réel. Que celui qui lira les lignes qui suivent se forge sa propre opinion.
Cependant, pour commencer, je dois donner quelques explications sur la manière dont j’ai découvert cette affaire.
C’était il y a une vingtaine d’années, j’habitais alors un appartement situé dans le centre historique de Mons.

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À l’envers l’origine – Joël Glaziou

505blog

Ici commence ma course vers l’océan…, peut-on lire près de la source de la Loire.
Assis sur la rive verdoyante du fleuve, juste à mi-course entre la source et l’estuaire, faut-il se laisser dériver au fil de l’eau ? Descendre le fleuve en quête du sel de vie… mais qui se souvient de l’eau douce dans la mer ? Ou bien entamer cette remontée du sel et en retrouver le goût à la source même ?
À l’envers des gestes quotidiens d’aujourd’hui, peut-on revivre les gestes immémoriaux, pensées et sentiments de ceux qui nous précèdent, passant de l’individuel à l’universel ? À l’envers de nos actes graves ou légers, peut-on se remémorer tout ce qui s’y cache, de nos vies, de nos amours comme de nos morts ?
Loin de toute nostalgie, cette réflexion, rythmée par les nombreux aléas de l’existence, essaie réellement d’en inverser le sens pour nous permettre d’en retrouver l’origine.
En librairie le 8 mai

Les premières lignes
Je n’ai pas le souvenir du commencement.
Malgré mes efforts, les repères restent flous. Je ne me rappelle aucune date précise. Pourtant, je me souviens parfaitement du lieu ; mais il a sans doute changé depuis trente ans.
Je te revois, assis sur le muret d’ardoise tout en haut du quai, juste en face de la Loire. Dos voûté d’adolescent qui pousse trop vite. Pantalon de velours et pull à col roulé, tout de noir vêtu, de la tête jusqu’aux pieds.
Je te revois, tu attendais là patiemment que tes parents, en visite chez des amis, passent te prendre avant de finir la soirée en compagnie de tes grands-parents maternels. Samedi ou dimanche, il en était ainsi et cela se répéta des mois, des années…

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Sorbet d’abysses – Véronique Emmenegger

503blog

Lorsque la famille du brillant philosophe Égault Lévy apprend qu’il est atteint d’une maladie de démence, le monde manque de s’écrouler. Shirley, sa femme soumise, ainsi que ses trois enfants sortent alors de leurs retranchements. Subir ou ne pas subir ? Accepter ou se révolter ? Chacun va être invité à modifier sa façon de voir la vie face à cette descente dans les entrailles de la mémoire et du langage. La maladie cache dans ses souffrances des portes de sortie étonnantes.
Scènes cocasses, éclats de bonheur, de rire… Une remise en question salutaire face à la débandade du langage et de la mémoire
En librairie le 10 avril

Les premières lignes
La nouvelle vénéneuse vient de fendre la réalité de ses airs de fiction. Un cumulus noir passe, une main gantée tire la chaîne, une coulée de poix s’abat.
Le docteur Crohn n’est pas là pour emballer la réalité, ce n’est pas le Père Noël, et Shirley se prend la tête dans les mains. Panique à neurones-city, elle a l’impression que son cerveau rétrécit. À sa gauche, un peu penché dans une chaise Louis XVI, se tient Égault. Cela fait trente ans que ce philosophe au caractère d’ouragan est l’homme de sa vie. En face d’eux, on devine le cynisme du neurologue habitué à ces diagnostics, bien barricadé derrière son bureau, affublé d’un regard qui se voudrait compatissant, mais en tant que sadique, cela ne lui pose pas trop de problèmes. Bientôt, la partie de golf rituelle viendra aérer tout ce brouillard cérébral et lui redonnera son sourire narquois de gagneur.
– L’oubli est un animal sauvage qui dévore tout sur son passage, prône-t-il en s’éclaircissant la gorge. Il commence par mordre ce qu’il a de plus proche, les membres de sa famille…
Pourquoi attendre d’un neurologue qu’il manie la psychologie ? Ce technicien de nos mécaniques infimes n’a que faire de la face cachée de la force : le sentiment. Pire, ça n’est pas son boulot de consoler, d’accompagner, d’ailleurs comment pourrait-il rassurer cette femme puisqu’il le sait mieux que quiconque, les maladies de démence ne sont qu’une lente chute programmée, une descente aux enfers avec des escaliers lustrés de savon noir, une balade au pays de la soumission et de la dégradation.

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Rien n’est rouge – François Salmon

502blog

À part peut-être la soif impossible qui s’écrase sur Billy Adamson au cœur de la Death Valley,
À part bien sûr la torche que brandit Dries Nuttens, le plus petit flic d’Anvers, à l’entrée de la N 171,
À part ce lent désir qui monte dans le corps d’Octavie, rue des Sœurs de la Providence,
À part l’aube stridente que Gossuin le parcheminier voit se lever sur Paris le 6 février 886,
À part la vitesse de l’œuf de Nessus, l’ambition du Grand Auteur belge, la honte crasse de Bernard Verdonck ou la voix de Sophie Lambert,
Non, décidément,
Rien n’est rouge.
En librairie le 10 avril

Les premières lignes
Il est quasiment impossible de se représenter la soif qui tenaillait Billy Joe Adamson quand il arriva aux portes du saloon de Wounded Town. Une soif sans fond. Sa langue n’était plus qu’une vieille éponge sèche et jaunie qui lui semblait sur le point de se réduire en charpie. Chaque fois que par réflexe il tentait d’avaler, l’espèce de papier de verre à grain épais qui tapissait le fond de sa gorge le blessait un peu plus. Son corps entier se pétrifiait sous la chaleur implacable du soleil de midi. Même sa sueur n’avait plus rien de liquide : il la sentait traverser sa peau sous forme de cristaux de gros sel, mille morsures connexes fondues en un seul mal, une douleur sans nom ajustée pas à pas aux contours de son être. Tel était le piteux état de Billy Joe Adamson quand il arriva aux portes du saloon de Wounded Town.
Il faut dire que le pauvre gars venait de se manger à pied la moitié du désert des Mojaves, son cheval ayant été foudroyé par un crotale dont il avait dérangé la digestion d’un malheureux coup de patte – oui, précisons-le tout de suite, Billy J. Adamson n’était pas de ces cavaliers cul-serrés qui prétendent que les chevaux ont des jambes et une bouche. Le sien avait des pattes et une gueule. Une gueule, au demeurant, de demeuré, qu’il avait contractée en une grimace un peu ridicule sous l’effet expéditif du venin. En trois hoquets horrifiés, le canasson rendait son dernier râle, suite à quoi Billy Joe le bourra de coups d’éperon, estimant sans doute qu’un cheval assez con pour taquiner le crotale à trois jours de marche du moindre bled pourri ne méritait pas d’autre oraison funèbre.

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Bienvenue sur notre stand au Salon du Livre

InvitParis

Giboulées d’auteurs en mars…

Le jeudi 4 mars, la librairie Agora de Liège accueille Marie Celentin, dont le premier roman, Dans le bleu de ses silences, est déjà très remarqué; elle est présentée par Lucile Poulain.
Anne-Frédérique Rochat (À l’abri des regards) participe le 5 mars au colloque «Les nouvelles voix de la littérature romande» organisé par Jean-Michel Olivier à l’Université de Genève. On retrouvera aussi l’auteur le 18 avril en compagnie de plusieurs autres écrivains du catalogue à la Nuit de la Lecture (Maison éclose à Lausanne).
Le 5 mars toujours, mais en Belgique à la Bibliothèque d’Ottignies, Daniel Charneux rencontre de 14 à 15 heures les participants de la table de lecture autour de son roman Maman Jeanne. Dès 15h15, la rencontre s’élargira aux lecteurs de la bibliothèque, et l’auteur présentera sa vision de l’écrivain et son dernier roman Trop lourd pour moi.
Le même Daniel Charneux fait l’objet d’une communication du Professeur André Bénit (Université autonome de Madrid) lors du Colloque organisé les 27 et 28 mars par la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut, dans le cadre de Mons 2015/Capitale européenne de la Culture et intitulé «Mons et le Hainaut, terre d’idées, d’inventions et de cultures». La communication donnée le 27 mars à 14h30 portera plus précisément sur «Daniel Charneux, du Hainaut au Japon impérial». Adresse du jour: Salle académique de la Faculté polytechnique, 31 boulevard Dolez à Mons.
Le 11 mars, c’est au tour de la Bibliothèque de Morlanwelz d’accueillir Isabelle Bary, autour de son dernier roman Zebraska, qui est d’ores et déjà un succès. Isabelle Bary sera aussi le 14 mars au Salon du Livre de Villers-la-Ville et le 17 mars à la librairie L’oiseau-lire de Visé.
Journée chargée pour Thilde Barboni (Les notes de Jimi H.) le 13 mars : à 12h30, elle est l’invitée de Jacques De Decker pour les Coups de Midi de la Bibliothèque des Riches-Claires à Bruxelles, et à 20 heures elle est accueillie par Françoise Houdart à la Bibliothèque de Boussu (Hainaut).
Sans oublier les auteurs qui dédicaceront leurs livres au premier salon international du livre au féminin Elles se livrent à Braine-l’Alleud. Et ceux qui signeront sur notre stand (G 80) au Salon du Livre de Paris.

Singulière agape – Ethel Salducci

501blog

Une escapade improvisée à Venise ou le long d’un canal parisien, une peur d’enfant exorcisée, la paix trouvée loin de chez soi, une grille de scrabble comme terrain de jeu, la vie qui se pose au coin de la rue, une photo d’identité qui suit l’état de l’âme, un époux volage rêvant de revoir sa femme, une existence construite sur l’absence, des poissons qui l’emportent sur un repas de famille, un écrivain fatigué surpris par la vitalité de son personnage, un manuscrit égaré qui retrouve son auteur, la tendresse d’un ouvrier bourru pour son comparse, l’émerveillement au réveil, un festin en solitaire… Quinze trajectoires, que l’on suit l’espace d’une heure, d’une nuit ou d’une vie.
Que Pierrette se remette en question à l’approche de la quarantaine ou que Suzanne se réapproprie la fin de sa vie, qu’Anthelme se joue des tours ou que Jules tire sa révérence, tous ces personnages avancent sur le chemin qui est le leur. Si la démarche est parfois hésitante, le mouvement est amorcé et mène à soi.
Quinze situations, autant de trajectoires… Impressions, souvenirs, sensations pour raconter la vie, tout simplement
En librairie le 6 mars

Les premières lignes
Les propos anodins qu’échangent trois femmes à la table voisine remplissent Pierrette d’une froide colère.
Il s’agit de savoir où chacune achète sa viande et à quel prix, puis de passer en revue les méthodes employées pour dater l’opération sur les sachets plastique, après congélation.
Comment un tel échange peut-il la mettre hors d’elle ? Le sujet n’est certes pas excitant, mais de là à en concevoir de la rage !
N’est-ce pas plutôt ce que Pierrette entrevoit de la vie de ces quadragénaires qui la met si mal à l’aise ?
Employées de bureau depuis toujours, elles n’ont certainement pas renoncé pour autant au rôle de ménagère accomplie hérité de mères parfaites. Elles se doivent de rendre leur foyer agréable pour tous : maris, enfants ou cochons d’Inde.
Mais de quel temps, de quelle énergie disposent-elles pour mener à bien leur tâche ? Est-il concevable qu’elles soient inspirées au bureau et chez elles, ou faut-il plutôt croire qu’elles ne le sont nulle part ?
Pierrette a mal au crâne, comme s’il se fendait sous la pression de milliers d’aiguilles.
Elle-même, que fait-elle de sa vie ? Vers quel but prétend-elle tendre ? Quelle trace laissera-t-elle, qui n’inscrit pas même de date sur des sachets plastique ?
Bien sûr, il y a les petites têtes blondes de Louis et de Jeanne ! Ces deux enfants, ses trésors comme elle les appelle, sont sans doute sa plus belle réussite.
Cette expression lui fait horreur. Qui pense ainsi ? Qui jauge sa vie en termes de réussite ou d’échec ? Qui la juge de la sorte, Pierrette, trente-sept ans, deux fois maman, cadre, compagne de Simon qu’elle ne connaît plus guère, bonne nageuse, excellente danseuse, autoritaire mais tellement à l’écoute, etc. ? Qui sinon elle-même ?

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Dans le bleu de ses silences – Marie Celentin

Et le voici, le 500e titre des Éditions Luce Wilquin !
Un premier roman étonnant, tant par son sujet, les genres abordés, la maîtrise du style que par… son épaisseur !
Un défi pour la jeune auteure (à suivre, sans conteste) et un bonheur pour nous !

500blog

Nous sommes au IIIe siècle avant notre ère, au début de l’Égypte des Ptolémées. Cinquante ans plus tôt, Alexandre le Grand est mort prématurément, léguant un monde nouveau à ses compagnons d’armes et aux milliers d’aventuriers qui l’ont suivi dans sa flamboyante conquête de l’Orient.
L’histoire d’Alexandrie ne fait que commencer. Pour tous ceux qui y vivent, elle est déjà une légende.
Comme nous aujourd’hui, Bérénice, fille du roi Ptolémée Philadelphe, Titus le Romain, Ptolémée lui-même, Zénon, Nathanyah, Diounout et tous les autres sont alourdis par le poids des traditions et des souvenirs qui leur ont été transmis, modelés par leur temps et leur histoire familiale. Ils sont en quête de bonheur et parfois capables, au détour d’une rencontre, à la faveur d’une coïncidence, de sublimer leur destinée et de conquérir leur liberté.
Un premier roman construit comme une tragédie grecque
En librairie le 6 février

Les premières lignes
«…Les choses étant ce qu’elles sont et la science tâchant obstinément d’appréhender l’ensemble de ce qui est, un individu doté d’intelligence n’aura nulle peine à concevoir que les caractéristiques des excréments ne soient pas seulement déterminées par la taille de ceux qui les produisent, mais que leur texture comme leur aspect dépendent avant tout de la nature des aliments ingérés, puisque, comme vous le savez, ces derniers en constituent une sorte de résidu… »
Ainsi pontifiait Nebka, esclave de son état et bavard par mimétisme intermittent avec tous les autres habitants d’Alexandrie. Tout récemment – et officieusement – promu chef de l’équipe de nettoyage de la Voie Canopique, il orchestrait la chorégraphie des brosses et des pelles qui raclaient le sol et dont les crissements cadencés montaient vers le firmament scintillant. Autour de lui s’affairaient ses subalternes d’une seule nuit, aussi esclaves que lui et pareillement égyptiens. Comment en effet une tâche aussi vile eût-elle pu incomber à une autre ethnie qu’à celle des indigènes ? En dépit du caractère ingrat de ladite tâche, Nebka prenait ses responsabilités très au sérieux, ce qui ne l’empêchait nullement d’ergoter tout en jouant de la balayette : « Ce raisonnement peut évidemment être appliqué en sens inverse : de l’observation des déjections, on peut aisément déduire l’espèce du producteur. En d’autres termes, mon cher Oubainer, je suis au regret de devoir te corriger : cette matière fécale qui t’intrigue ne peut en aucun cas avoir été produite par un oryx. J’en veux pour preuves les indices suivants : … »

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