Archives de catégorie : Publications

Gérard Adam – Marco et Ngalula

Gérard Adam, médecin de formation et auteur prolixe, a obtenu le Prix NCR de la Vocation littéraire pour son premier roman, L’Arbre blanc dans la forêt noire, et figuré parmi les finalistes du Prix Rossel 1992 avec La Lumière de l’Archange.

Avec Marco et Ngalula, Gérard Adam signe un livre d’exception, le Petit Prince de cette fin troublée du XXe siècle.Josiane Vandy, Gaël

Les premières lignes
– Marco, veux-tu bien rattacher ta ceinture !Pas possible, Maman a des yeux dans la nuque ! Il a pourtant retenu la boucle en pressant le bouton, et il jurerait l’avoir retirée sans le moindre  » clic ! « .- C’est juste pour me rafistoler, M’man, j’ai le slip qui colle entre les fesses.Elle se retourne et le fixe, qui se contorsionne pour remettre en place le sous-vêtement. Puis, il prend son air le plus innocent pour se resangler : quand elle a ce pli sévère entre les sourcils, mieux vaut filer doux. […]

Nadine Fabry – Deux Ailes en Nelle

«[…] il paraît que c’est sa fille Marie Gillain qui lui a inspiré ce beau roman, écrit par une esthète du style qui mérite sa place au pays des grands. Nadine Fabry a aussi de belles ailes en elle…» [Guy Delhasse, La Wallonie]

Les premières lignes
C’est une histoire qui se passe à l’intérieur d’elle. Une petite histoire de rien du tout.Comme un chaton qui gratte à la porte de la grande histoire, un chaton qui s’apprivoiserait tout doucement et qui voudrait entrer dans la chambre des gens. Pour voir. Pour sentir. Pour ronronner près du radiateur.L’histoire de Nelle.Un nom comme une aquarelle : une plage déserte où tout peut arriver.Où l’encre de la vie peut faire des taches aux formes inattendues et se répandre dans l’eau claire telles les racines d’un arbre dans la terre tendre. Car, comme la vie, le blanc du papier est […]

André Beem – Portez cela plus loin

Réflexions, philosophie, sagesse ? Qu’importe : lisez cet enseigneur, offrez ce livre, parlez-en, car je n’en dirai pas plus tellement c’est à lire. L’un des plus enrichissants ouvrages de cet auteur, discret mais lumineux. Jean-Marie Luffin, Parole ! André Beem traite l’orgueil comme il le mérite. C’est-à-dire comme ce poisson japonais dont il faut soustraire un organe pour que, de mortel, il devienne exquis. D’où cet art, typiquement « beemien » de feindre, à la faveur de jeux anodins ou même dérisoires, que l’auteur est là par hasard et que, d’ailleurs, il n’a rien à dire. […] redoutable lucidité et regard sur notre temps qui pourrait être aussi celui d’un Épicure (le compliment n’est pas mince)… Ghislain Cotton, Le Vif / L’Express

Les premières lignes
Maître Soixante-douze ne nous a laissé aucun écrit. Nous ne savons donc rien qu’il ait expressément désiré nous confier. Son existence ne nous est connue que par deux de ses disciples, Fou-Chou et Li-Men. On a donc pu la mettre en doute, d’autant que les deux disciples ne s’entendent guère, comme il advient, chacun prétendant seul nous rapporter la vérité sur son maître et, seul à détenir sa pensée, seul à l’avoir saisie, s’affirmant seul nous la transmettre fidèlement. En fait, ils nous livrent des témoignages qui, sans vraiment se recouper ou se contredire, […]

Jacques Mercier – Photos truquées

«Les treize nouvelles de Photos truquées s’inspirent du monde des médias et du spectacle que l’auteur connaît de l’intérieur, avec ses stars et ses fêtes, mais aussi ses mirages trompeurs. […] Plusieurs textes saisissent l’être humain dans sa fragilité et s’achèvent sur une tragédie ou une phrase percutante.» [Louis Sarot, Le Courrier de l’Escaut]

Les premières lignes
Lorsqu’on pénétra enfin dans le parc luxuriant du Zarzis Hôtel, le murmure ombragé des fontaines donnait tout son sens au mot oasis.Près des buissons de fleurs aux coloris vifs, la double porte de verre s’écarta. Le réceptionniste m’annonça que Madame m’attendait «dans le petit salon vert, au bout du couloir». Il pointa le doigt pour m’indiquer le lieu. Le chauffeur taciturne s’occupait de ma valise.Déborah m’adressa un grand sourire. Enfoncée dans un sofa, elle portait un pantalon de toile et une chemise savamment déboutonnée. Son teint hâlé l’embellissait.

Robert Montal – Sortie des artistes

«Le grand art de cet académicien érudit et fin lettré (serait-ce toujours un pléonasme ?), c’est de mener au coeur de l’ombre et des mystères de l’humain en empruntant la ligne claire. […] Ancrés souvent dans un quotidien proche […], ces récits malignement corrosifs allient la diversité de l’inspiration à l’unité d’intention.» [Ghislain Cotton, Le Vif / L’Express]

Les premières lignes
Le 5 mars 1988, un arrêt de la Cour d’Appel de B. déboutait les Chalon de leur plainte et confirmait la validité du testament que tante Ursula avait rédigé en ma faveur ; après trois années de palabres, de querelles, de chicanes, j’allais enfin entrer en possession de mon héritage. À dire vrai, il ne s’agissait aucunement d’un pactole : quelques dizaines de milliers de francs en bons de caisse et une villa de banlieue, déjà passablement déglinguée du temps de la vieille fille et dont trente mois d’inoccupation n’avaient guère amélioré l’état.

Françoise Lison-Leroy – Histoires de Petite Elle

«Avec Petite Elle, nous avons rendez-vous avec notre enfance. Une lecture de jouvence, en somme.» [A. D.-C., Indications]

Les premières lignes
Isabelle – Je ne veux plus t’entendre siffler. Les petites filles ne sifflent pas. Ça fait pleurer la Sainte Vierge. Sur le chemin de l’école, Petite Elle balance son cartable d’avant en arrière. C’est un cartable noir à boucle unique, acheté le 31 août chez Dath frères. Et si c’était vrai, si elle pleurait vraiment, la Marie bleue de l’église? Si elle avait raison, tante Laure qui connaît si bien le bon Dieu et les siens? Petite Elle revoit les histoires fantastiques racontées par la soeur de son père.

Gille Korta – Dés d’enfance

Première oeuvre en prose d’un jeune poète connu et souvent primé, qui se cache derrière un pseudonyme-anagramme presque transparent, ces «Dés d’enfance» célèbrent à leur manière les petits bonheurs quotidiens qui ont émaillé la jeunesse du héros, dans un style fluide et naturel. Cela ressemble étrangement à une autobiographie,… mais tout ici est fiction.

«Voici un petit livre qui ressemble à la mémoire, qui peut, comme elle, se lire dans le désordre aléatoire d’un flux de souvenirs surgis sans être convoqués. Léger, désinvolte, complice, Gille Korta n’affiche pour son enfance aucune nostalgie, aucun regret. Il n’affirme pas de rupture, et sans doute n’ont-ils pas rompu. Et les jours qu’il évoque n’appartiennent pas qu’à son histoire. Car il a beau piper, édulcorer ou gauchir ses souvenirs: c’est peut-être parce qu’il ment qu’il dit des vérités.» [Karel Logist]

Les premières lignes
Quelque part dans ces «Dés d’enfance», Gilles Korta écrit : Les choses brillaient alors d’un éclat tout particulier que le chiffon des phrases n’a pas grand-peine à raviver. Cette qualité de bonheur, cette clarté du regard étaient-elles un apanage de mon enfance ou bien y eut-il réellement dans l’air une douceur à vivre dont la sociologie omettrait de parler? D’autres de ma génération l’ont ressenti ainsi; et comment ne pas souscrire à ce sentiment: nous avions droit à des égards, tout devait nous sembler facile et la désinvolture, un nouveau savoir-vivre. La promesse d’un monde meilleur.

Gérard Adam – La Route est claire sur la Bosnie

Gérard Adam, médecin de formation et auteur prolixe, a obtenu le Prix NCR de la Vocation littéraire pour son premier roman, L’Arbre blanc dans la forêt noire, et figuré parmi les finalistes du Prix Rossel 1992 avec La Lumière de l’Archange.

Ces nouvelles sont du vécu. Anecdotes par ouï-dire ou réelles rencontres, elles disent l’atroce ou l’impensable de ceux qui sont devenus la guerre à force de vivre avec elle. L’honnêteté et la délicatesse de l’auteur nous permettent d’approcher, avec respect, sans voyeurisme, l’univers carcéral à ciel ouvert.Luc Norin, La Libre Belgique

Les premières lignes
Durant plus de quatre mois, entre avril et août 94, j’ai accompagné en tant que médecin militaire des convois de la Forpronu qui, à partir de la côte dalmate, ravitaillaient les villes de Bosnie centrale, et plus particulièrement Tuzla.Mission de routine : Croates et Musulmans venaient de signer un cessez-le-feu et négociaient leur future Fédération. Le plus atroce de l’agression serbe était passé ; les fronts stabilisés, la Bosnie s’installait dans une « drôle de guerre » qui dure toujours, et risque de se perpétuer sans plus émouvoir un Occident saturé d’images. […]

Gérard Adam – Bosnie : la chronique de Santici

Gérard Adam, médecin de formation et auteur prolixe, a obtenu le Prix NCR de la Vocation littéraire pour son premier roman, L’Arbre blanc dans la forêt noire, et figuré parmi les finalistes du Prix Rossel 1992 avec La Lumière de l’Archange.

5000 salauds ont fanatisé 50.000 crétins pour faire 5.000.000 de victimes! Il arrive à la vérité d’avoir du style. C’est, à l’évidence, le cas ici. Pierre Mertens

Les premières lignes
L’Adriatique entre Zadar et Split, mardi 5 avril 1994. Pourquoi repartir? Jouer les mousquetaires? Vingt ans après? Quasi vingt-et-un depuis mon premier envol pour le Zaïre. Et seize depuis l’opération Kolwezi. Puis un peu bourlingué avec Monique, ma femme, jeans et Guide du Routard… A trois reprises, médecin de l’Ecole militaire, j’ai crapahuté au long des mille collines, escaladé le Karisimbi, le Visoke, derrière une colonne de jeunes clampins fougueux… la bougeotte, quoi!

Carlo Masoni – Les Signaux inutiles

«De Bruxelles à Paris, des Ardennes à Avignon et à Séville, le narrateur ne poursuit que des fantômes. […] En prêtant à ses héros une double imprécision, Carlo Masoni leur confère une épaisseur toute humaine, irréductible à la moindre description – aussi consciencieuse soit-elle.» [Pascale Haubruge, Le Soir]

Les premières lignes
J’ai revu Maulette. Pour une surprise, ce fut une surprise. Bonne? Allez savoir. Je n’avais jamais éprouvé beaucoup de tendresse pour Boniface Maulette, que nous surnommions, au beau temps du collège, avec la délicatesse propre aux adolescents, Bonifesse, ou encore, pour des raisons de ressemblance assez spécieuses, Hareng Saur. L’étonnement, cependant, peut passer pour du plaisir. Et pour être étonné, je l’étais. Le revoir là après tant d’années! Et le reconnaître! Et être reconnu! J’étais à Paris pour visionner des spectacles.

Vincent Magos – Voyage à Saint-Yves

«Une errance un peu somnambulique et initiatique, un road movie de l’âme…» [Pierre Mertens]

Les premières lignes
J’y pensais depuis des mois. J’avais rencontré quelques voyageurs, rassemblé notes et renseignements épars afin de constituer ne fût-ce qu’un vague itinéraire. Après avoir longuement hésité, j’avais fini par me décider. Alors oui, le départ serait pour aujourd’hui. J’ai bouclé mes bagages, vérifié l’état de mes pneus et enfourché mon vélo. Derrière moi, la fenêtre du premier étage s’est ouverte:- Laurent, attends! Trop tard. Nous étions un jeudi. Le matin éclatait de santé. J’étais en route pour Saint-Yves: un très long voyage, un pèlerinage presque.

Anne-Michèle Hamesse – Le Jeune homme de Calais

Anne-Michèle Hamesse écrit. Avec passion. Des romans d’amour. Car, dit-elle, nous en sommes tous les acteurs. Ses lecteurs, et en particulier ses lectrices, sont de plus en plus nombreux à s’y reconnaître.

«Le jeune homme de Calais existe-t-il […] ailleurs que dans le cerveau malade d’une jeune femme en mal d’amour ? Quand elle croit l’avoir retrouvé, elle l’enlève, le kidnappe, l’enferme… dans sa salle de bains. Et disparaît. La suite dans le livre pour ne pas déflorer un roman original, construit avec habileté, bien enlevé et au suspense tragi-comique de bout en bout haletant.» [France Bastia, Nos Lettres]

Les premières lignes
Il est prisonnier dans un univers carré à la Francis Bacon. Un univers de faïence blanche, de baignoire, d’évier et de bidet. Un espace irrespirable et fou.D’abord, il a tenté de s’en échapper par le jeu. Il a ouvert tour à tour le robinet d’eau froide, puis celui d’eau chaude, y passant la main, puis l’avant-bras, mais très vite s’est lassé. Alors, il a chaviré le long de la baignoire glacée et lisse, et n’ont plus ruisselé sur lui que ses larmes tièdes, salées et inutiles.Ce samedi-là, Lucien Malvert s’engagea tranquillement dans la rue Neuve au volant de sa voiture […]