Archives de catégorie : Publications

Collectif – La Wallonie, deuxième (Marginales n°240)





Avec des textes de Jean-Pol Baras, France Bastia, Eric Brogniet, Xavier Hanotte, Luc Honorez, Jean Jauniaux, Andreï Knigovoï, Juan-Luis de Loyola, Adolphe Nysenholc, Jean-Luc Outers, Patrick Roegiers, Liliane Schraûwen, Jacques Sojcher et Jean-Pierre Verheggen.

Le début du prochain roman de Michel Lambert et des poèmes inédits de Serge Meurant.

Des poèmes inédits de Lucie Spède traduits en… wallon!

Anatole Atlas – De la Belgique

Anatole Atlas, né à Kisangani (Congo) le 16 décembre 1951, n’a d’existence qu’imaginaire. Ses textes, d’une violence critique sans égale au cours de la dernière décennie, ne peuvent être le fait que d’un être fictif. Il apparaît dans quelques romans de Jean-Louis Lippert.

Un roi s’amuse-t-il à de telles simagrées? J’étais la cime d’un royaume dont les abîmes se disaient par la voix d’un bouffon. Ne se plaisait-il pas à répéter qu’il n’imaginait guère de société viable où chaque citoyen ne fût le souverain d’un royaume inventé? L’essence de la Belgique au reste pouvait-elle se penser? Il eût fallu défaire toute l’histoire d’une civilisation. Quelle ironie se joue dans l’idée de patrie? J’emporte dans ma barque les écrits de ce fou rédigés au cours des dix dernières années. ce serait bien le diable s’il ne s’y trouvait pas une phrase apte à lever le sortilège tombé de ces nuages où navigue une pirogue en sang.

Les premières lignes
Si l’homme créa les dieux à son image, leur visage a changé en une décennie. L’implacable figure nouvelle de la fatalité nulle part ne se reflète mieux que dans le prisme de la Belgique. En témoignent les notes ici rassemblées d’un publiciste, dont l’enquête sur les secrets publics n’a guère été livrée à la publicité.
Pour tirer prétexte de la guerre du Golfe et de celle du Kosovo, de l’interminable fait divers du Congo et de l’affaire Dutroux, comme de plus comiques péripéties de la scène belge où il intervint en acteur intempestif, ses textes toujours débordent le contexte. Est-il question de funérailles de tel monarque ou du voyage en tramway vers l’Afrique de tel prix Nobel de physique, de l’oeuvre majeure de tel poète ou de la dérive dans les Bermudes ixelloises de tel créateur de théâtre inconnu, ce kaléidoscope éclaté réfracte, non sans quelque souci de cohérence, les ombres venues d’un rêve du futur aussi bien que la lumière abandonnée par les spectres d’un lointain passé.

Collectif – Passages

Cet ouvrage regroupe les nouvelles primées par le jury du Concours de nouvelles organisé dans le cadre de l’opération Fureur de lire , édition 2000, et dont le thème était «Passages».
Textes de Sarah Berti, Hélène Victor, Joël Adena, Habiba Ahssini, Philippe Blavier, Corinne Jamar, Claude Raucy et Olivier Saussus

Les premières lignes
Aujourd’hui, c’est vendredi. Je déteste le vendredi, d’abord parce qu’ensuite vient le week-end, et puis parce qu’il y en a toutes les semaines. Et le week-end, moi, je n’aime pas parce qu’Henri-Paul ne travaille pas ces jours-là, alors il reste à la maison et moi aussi. Et on ne se dit rien. Et les heures sont longues, si longues. Froides.

Anne Rothschild – Un châle brodé de larmes

Anne Rothschild, née à New York, peintre-graveur et écrivain, possède les nationalités belge et suisse. Elle a réalisé de nombreuses expositions, a publié et illustré plusieurs recueils de poèmes, dont, aux éditions L’Age d’Homme Sept branches-Sept jours, qui a été couronné par le prix Max-Pol Fouchet; et plus récemment, Les arbres voyageurs, aux éditions Empreintes. Elle a également écrit un roman, Le buisson de feu édité à L’Age d’Homme. Elle travaille au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme à Paris comme responsable du service pédagogique.

Une dynastie de rabbins hassidiques. Une société repliée sur la religion, régie par des règles strictes d’où est issu un jeune talmudiste, Haïm. Le mariage que sa famille a arrangé pour lui a achevé de le conforter dans un monde spéculatif, un refuge apparemment sans faille. Mais depuis toujours il cache une fascination pour la peinture, assimilée à de l’idolâtrie par son milieu… Une femme libre et artiste, d’une quarantaine d’années. Pour oublier le choc d’une perte, Clara vient exécuter une suite de gravures chez un taille-doucier à Montmartre. Elle se penche sur la Cabbale et peint sans relâche des châles, cherchant à renouer le fil d’une vie faite d’errances et de brisures. Le projet d’un ouvrage met en contact les deux protagonistes. De cette rencontre naît un liaison chaotique, menacée par un secret terrible. Histoire de transgression, de cendres ou d’une formidable libération?

Les premières lignes
À l’origine, une pierre posée sur les sentiers du hasard. Quelques dessins de Clara, inspirés par le cimetière juif de Prague, avaient touché un éditeur. Le thème lui tenait particulièrement à coeur.
Enthousiasmé, il l’avait encouragée à développer sa recherche. Si elle se procurait des textes pour la compléter, il était prêt à réaliser un ouvrage précieux. Une nuit d’étude inaugurait la fête de Shavouoth. Clara avait longtemps hésité à s’y rendre. A la dernière minute, voilée et informulable, l’expectative d’un événement imminent l’y avait poussée. Intimidée par ces religieux inconnus, elle s’était rapprochée de Haïm qu’elle avait eu l’occasion de croiser à quelques reprises. Au détour d’une conversation, saisie d’une brusque impulsion, elle avait évoqué le projet. Peut-être connaissait-il des traductions du yiddish qui pourraient convenir?
Au moment même où elle lui avait adressé la parole, traversé par un tremblement intérieur, son corps d’homme s’était tendu vers elle.

Corinne Jaquet – Casting aux Grottes

Licenciée en sciences politiques, Corinne Jaquet fit pendant dix ans ses griffes à la rubrique «faits divers» du défunt journal La Suisse. Son travail aux côtés de la police et sa bonne connaissance du monde judiciaire l’ont naturellement poussée vers le roman policier. Sa série «genevoise», commencée en 1997 avec «Le Pendu de la Treille» continue ici avec un quatrième roman, le premier situé sur la rive droite.

Au lendemain d’une soirée très mondaine au Casting Café, un top model est retrouvé assassiné dans un jardin voisin. Très vite, plusieurs pistes s’offrent au commissaire Simon qui découvre ce monde de la mode, plein de jalousie et d’ambiguïtés. Val, la belle et grande blonde, aurait-elle fait chanter quelqu’un? Mais qui? Il y a, dans son entourage, tant de gens qui ont quelque chose à cacher! Il faudra gratter tout le verni pour découvrir la moisissure. Dans ce quartier populaire en pleine rénovation, ce sont les starlettes et les homosexuels du show business qui font tache…

Ce titre est retiré de la vente.

Les premières lignes
Il valait mieux tout mettre par écrit et le cacher en lieu sûr. Après ce qui s’était passé aujourd’hui, elle craignait pour sa sécurité. Elle n’avait jamais été très douée en rédaction, mais un style presque télégraphique suffirait. S’il devait lui arriver quelque chose, celui qui ouvrirait cette lettre connaîtrait son assassin. Parce que les menaces avaient été claires.

Chantal Myttenaere – Sa Majesté la Divine

Nouvelliste et romancière, Chantal Myttenaere est notamment l’auteur de: L’ancre de Chine (1988), Le voleur de fenêtres (1992), La vie désertée (1997) et La Trisomie du Silence (1997).

Qui oserait ignorer les créations, les luttes et la générosité de Rose? Ni Victorine Glaszman, sa fidèle amie, ni George Stampu, son dernier amant. Grâce à leurs souvenirs, se construit sous nos yeux une fresque baroque composant la vie d’une «Majesté» toute particulière: Rose van der Lichtendvelde, inventeur de la crème à raser, romancière, musicienne et militante contre la peine de mort. Sous leur plume, cette femme d’exception, exaspérante et pathétique, seule maître à bord de son destin, avant Dieu et les Rois, entre dans l’histoire.
Le principal atout de ce roman « décalé » est son humour…

Les premières lignes
– Victorine, qu’attends-tu? Voudrais-tu m’enterrer une seconde fois? Tu es ma dernière chance ! Il faut que tu écrives ma biographie!
– Rose, si aucun vrai biographe ne s’est risqué à la tâche, comment veux-tu que j’y arrive?
– Aucun ne sera jamais capable de dire ce que j’ai été. Tu es la seule à pouvoir le faire, et tu traînes alors que je suis une leçon de vie à moi toute seule!
– Pas une leçon de modestie?
– Sans un sens aigu de ce que l’on est, il n’y a pas d’Histoire!
J’ai haussé les épaules comme tant de fois, j’ai plissé les paupières. Mes yeux pourtant se sont fixés sur le testament de Rose épinglé au-dessus de mon bureau.
– Demain, tu seras trop vieille, si tu ne t’y mets pas.
– Chérie, serais-tu capable d’accepter mes propos sans protester?

Vincent Magos – Une saison ailleurs

Vincent Magos est expert en santé publiques et psychanalyste. Une saison ailleurs est son quatrième roman, après Voyage à Saint-Yves (1995), Terminus Ganodo (1996) et Au revoir, je t’aime (1997). Tous ses romans ont paru chez Luce Wilquin.

Filant de succès en succès, Louis avance sans jamais s’arrêter. Jusqu’au jour où une silhouette entraperçue à l’Opéra lui rappelle une époque oubliée. Que fuit-il en allant si vite? Faut-il que tout craque en lui pour qu’il se souvienne de Marie et, bien longtemps avant elle, de ce qui se confondait avec la douceur d’un châle, une vague odeur d’encaustique, les bribes d’une rengaine?

Les premières lignes
– Tu as été formidable… Un essaim de journalistes autour d’eux, ils dévalent les escaliers du Parlement, et Martine de poursuivre: – … tu les as écrasés. Impossible maintenant de te refuser la présidence du groupe. Le chauffeur a garé la voiture en bas des marches, Louis Boissac s’engouffre à l’intérieur et laisse le soin à son assistante de distribuer à la presse les copies du dossier. Les vitres teintées, la douceur de l’air conditionné et l’accompagnement de l’autoradio l’isolent du trafic, du bruit, des autres. Le député est encore dans la victoire et déjà dans la prochaine bagarre. Tout son corps ricane: « Une fois de plus, je les ai bien baisés! Et comme chaque fois, pour une bonne cause ! Ils ne peuvent donc rien me reprocher; le pur, c’est moi!»

Collectif – Wallonie revue, Wallonie rêvée (Marginales n°239)

Avec des textes de Gérard Adam, Nicolas Ancion, Véronique Bergen, Charles Bertin, Eric Brogniet, William Cliff, Gaston Compère, Luc Dellisse, Jean-Pierre Dopagne, Roger Foulon, Claude Godet, René Hénoumont, Françoise Houdart, Claude Javeau, Anne-Marie La Fère, Françoise Lison-Leroy, Jean Louvet, Richard Miller, Thomas Owen, Marc Quaghebeur, Emmanuèle Sandron, André Schmitz, Liliane Schraûwen, Daniel Simon, Monique Thomassettie, Michel Torrekens, Antoine Tshitungu Kongolo, Yves Wellens

Françoise Houdart – Belle-Montre

Françoise Houdart est née et vit à Boussu, un petit coin du Hainaut belge où l’imaginaire se ressource au feu couvé des terrils noirs. Elle enseigne l’allemand et l’anglais à de futurs professeurs de langues. D’abord poétesse impressionniste, elle est romancière depuis dix ans.
Ses romans, tous publiés chez Luce Wilquin : «La vie, couleur saison» (1990), «La part du feu» (1991), (1993), «Quatre variations sur une fugue» (1993), «…née Pélagie D.» (1996), (1999)

Belle-Montre, c’est le nom donné au XIXe siècle au château de Jean d’Hennin-Liétard à Boussu, château visité en son temps par Charles-Quint. Belle-Montre, ce sont aujourd’hui des personnages hantés par le désordre de leur passé, les secrets de famille, les maldonnes, les vraies fausses-couches et le non-dit qui les sous-tend, les rêves qui deviennent folie, l’Histoire, la loi généalogique, la mort et… l’amour, clé de voûte du château intérieur que nous cherchons tous à édifier ou à restaurer à partir de ses ruines.

Les premières lignes
Louis se réveille. Le corps de Louis se réveille, brutalement exhumé du sommeil, rendu à l’intuition de son propre poids de chair. Le coeur désenclavé oscille à travers l’espace clos de la poitrine, ricoche d’une paroi à l’autre avec un bruit mat, à peine plus audible que le dernier rebond d’un écho contre la voûte d’une grotte. Reflux du sang vers les muscles engourdis. Les chocs du coeur s’entêtent, s’affermissent ; le battement devient serré et régulier : une grêle de coups martèle le rempart érigé à mi-course entre conscience et oreille. Louis se réveille… Des cailloux frappent la vitre de la fenêtre de sa chambre. « Louis !… Holà ! Louis !… » Nouvelle salve de cailloux sur la vitre. C’est la voix du garde-champêtre, celui qu’on appelle « Le Polonais ». Louis se lève, hébété, traverse la chambre à tâtons en se heurtant à l’ombre durcie des choses dans les replis de l’obscurité, et se précipite à la fenêtre. « Louis ?… Holà, Louis ! ». Presque malgré lui, Louis se retourne vers le fond de la pièce : la porte d’accès au couloir de l’étage est soigneusement fermée. Aucun bruit ne provient des autres pièces de la maison. Personne d’autre n’a entendu. Il ouvre avec prudence l’un des battants de la fenêtre. Une silhouette sous le platane, furtive, et qui agite les bras, comme l’arbre dans la respiration accablée de la nuit.

Liliane Guisset – In vino

Liliane Guisset est née le 22 juin 1952 à Liège. Elle mène de front une enfance perturbée et des études de piano. Après un bref passage aux Jeunesses Musicales de Charleroi, on ne la retrouve dans aucune expérience professionnelle conventionnelle ou de longue durée. Elle connaît par contre un parcours privé dense et singulier. Liliane Guisset participe en 1995 au film Maîtresses de Marie-France Collard et publie en 1999 un récit autobiographique «L’autre Tambour» aux éditions de L’Harmattan. S’ajoute désormais une nouvelle ligne à sa biographie: en 2000, elle reçoit le premier Prix «Pages d’Or» pour «In Vino», roman à la première personne du masculin singulier.

Tibor est doué pour le piano mais flotte sur un océan d’alcool. Vlad, son frère, aime Elise et a peur de le perdre. Elise aime Vlad, sans oublier Tibor. In Vino n’a rien du roman d’amour. L’histoire, tantôt ivre, tantôt à jeun, écorche, gratte, captive. Liliane Guisset joue une partition sur le fil du rasoir, parfaitement maîtrisée et lucide. Cul sec, jamais coeur sec, un premier roman, comme une première gorgée… Vite, une autre.

Les premières lignes
– Recommence.
Elle se tourne à demi vers moi. Ses yeux s’essayent une fois de plus au regard et une fois de plus renoncent. Que peut charrier un oeil comme celui-là? S’il me réservait au moins la surprise d’une rage bien légitime ou, mieux, l’honneur d’une haine inconditionnelle. Mais non. La gamine invoque la chaleur, la fatigue. Pourquoi pas la sanglante incontinence de son ventre femelle! Elle s’empare pour la quatrième fois – j’ai compté – du mouchoir posé à droite du clavier, essuie ses paumes moites avec lenteur, redépose le bout de chiffon froissé-poissé à la même place et recommence…
Tu perds ton temps, pauvre idiote. Cela ne t’empêchera pas de décrocher ton prix d’excellence avec distinction. Un jeu « gentil », c’est tout ce qu’ils demandent et c’est bien ce que tu leur donneras.

Collectif – Impressions d’Afrique (Marginales n°238)





Éditorial
Albert Ayguesparse, Selon d’autres hiérarchies

Marc Quaghebeur, Kin
Liliane Schraûwen, Larmes bleues sur papier blanc
Bofane Inkoli; Yves Wellens, Le pot au noir
Emmanuèle Sandron, Secret Défense
Didier de Lannoy, Léopold Deux (video game)
Colette Braeckman, Une passion d’été
Roland Breucker, L’Après-Ubu

Anatole Atlas, Ecce homo
Daniel Simon, Les petites mamans
Antoine Tshitungu Kongolo
Philippe Jones, Ciel de jour et ciel de nuit
Jean-Louis Lippert, Onde mauvaise à boire
Vincent Magos, Bribes dans la poussière du Sud
Luc Dellisse, Echiquier
Emongo Lomomba, Lisière
Gérard Adam, Mes Afriques décousues au bord du Saint-Laurent
Michel Joiret, Le décapsuleur

Isabelle Hausser, Dans le placard

Geert van Istendael, Quatre poèmes

Anne-Michèle Hamesse – Le voleur

Sans s’éloigner de ses thèmes de prédilection – la folie, l’enfermement moral et affectif, le besoin d’amour -, Anne-Michèle Hamesse se libère ici avec bonheur de la pudeur qui bridait son écriture. Plus sensuel, mais aussi plus noir, «Le voleur» révèle toutefois le même sens aigu de l’insolite que les trois précédents romans de l’auteur: «Natale» (1995), «Le jeune homme de Calais» (1996), «Bella disparue» (1997).

Sous un soleil timide de début de printemps, les Panisse sortent de leur belle villa, comme chaque matin. Ils ne voient pas l’homme étrange caché dans les écuries, qui, depuis plus d’une semaine, les guette à travers les vitres sales. Basile le Russe est tout sauf sympathique. C’est un être redoutable, un soleil noir, attirant et pervers. Dès leur première rencontre, Geneviève Panisse frissonne d’effroi, de plaisir aussi. Entré en voleur rue Gabrielle, Basile se considérera très vite comme le maître des lieux. Seigneur incontestable de cette maison violée, désordonnée, salie. Geneviève se réveillera, hébétée, dans un paysage de mort. Elle ne remarquera pas tout de suite la voiture blanche.

Les premières lignes
Les images de ce printemps perdu lui reviennent en tête. Fragiles. Saccadées. Captées par une vidéo amateur. Avec arrêts sur image. Fleurs bonbons pastels. Gestes désordonnés. Elle se revoit. En couleurs. S’échappant dans le jardin. Fondue dans un paysage impressionniste allumé de soleil. Éparpillées au bord des allées, les grappes de violettes sauvages flirtent avec les fleurs de Marie qui alourdissent leur berceau suave au chevet des iris rois. Point d’interrogation juché sur la crête du talus, la pivoine hésite à surgir de sa coque, exhibe timidement un chiffon d’éclaboussement rouge vif. Le cerisier égoïste découpe ses fleurs blanches en origami sur le bleu dur du ciel.