Archives de catégorie : Publications

Liliane Schraûwen – Instants de femmes

Liliane Schraûwen, déjà auteur d’un ouvrage historique et de deux romans, aborde ici avec bonheur un genre nouveau. Mêlant prose et poésie, elle nous présente dans ce recueil d’émouvants personnages féminins qui traversent la vie, de l’enfance à la vieillesse, frémissants et tous différents.

Une fillette aime trop son père qui veut la quitter; une adolescente accepte de poser pour un sculteur renommé, tandis qu’une autre rêve sa vie; une noire amazone découvre son maître; une maman emmène son petit garçon en vacances; une vieille religieuse rencontre la mort; une inconnue se laisse aimer dans une chambre anonyme… Partout, cependant, le temps passe qui grignote tout, et c’est la souffrance et la mort qui, trop souvent, mènent la danse. Mêlant prose et poésie, ce recueil présente d’émouvants personnages féminins traversant la vie, de l’enfance à la vieillesse. Prix Emma Martin 1998.

Emmanuèle Sandron – Celtitude

Ce deuxième roman d’une jeune traductrice de trente ans, très talentueuse, nous emmène jusqu’aux îles d’Aran sur les traces du moine Brendan… Mais c’est surtout, raconté successivement par les voix d’Aliénor et de Robin, l’histoire d’un amour absolu et l’impossibilité de le vivre.

Collectif – Ellington, Hitchcock et nous (Marginales n° 235)





Gaston Compère, Ma nièce et son serial killer
Emmanuèle Sandron, Solitude aux oiseaux
Jacques Cels, La clairière
Luc Dellisse, Soins palliatifs
René Hénoumont, Suspense à Monaco
Daniel De Bruycker
Adolphe Nysenholc, Duke Ellington, Alfred Hitchcock (milestones)
Véronique Bergen, Oiseaux de cristal
Liliane Schraûwen, Hommage en forme d’inventaire
Monique Thomassettie
Yves Wellens, L’esprit ailleurs
Jean-Pierre Dopagne, Les poulets
Françoise Wuilmart, La femme oubliée
Daniel Simon, Café de France
Éric Brogniet, Le silence vous prolonge

Vincent Engel
Georges-Henri Dumont, Drôle de 14 juillet

Manfred Flügge, Faux-fuyant
Piet Joostens, La comète

Anne-Marie La Fère – La Renarde, autoportrait

Comme les chats, Anne-Marie La Fère a plusieurs vies. Dans l’une, elle enseigne la littérature française. Dans l’autre, elle travaille dans les librairies et les théâtres et devient critique littéraire. Dans une troisième, elle produit des émissions culturelles à la radio et publie des poèmes, des romans et des livres en collaboration avec le photographe André Janssens. Dans l’actuelle, elle écrit pour vivre plus de vies encore.

Les premières lignes
Une chèvre me regardait traîner ma valise sur le sentier; elle semblait rire dans sa barbichette tandis que l’auberge paraissait reculer à mesure que je gravissais la pente. Je rêvais d’une tasse de thé brûlant et de ces petits gâteaux qu’ils appellent scones ou muffins. La beauté du paysage me laissait de glace. Je remettais à plus tard la contemplation des pierres levées, des ruines du monas-tère, des croix du cimetière. J’étais certaine que la chèvre se moquait de moi. Je lui ai tiré la langue, je pense. L’aubergiste avait-il vu ma grimace? Il venait à ma rencontre, le brave homme. Je n’ai pas compris un mot de son anglais. Peut-être était-ce du gaélique. Enfin j’étais installée devant mon thé. Le décor manquait de pittoresque: tout formica et vinyle. Sans les panneaux publi-citaires pour la Guinness, on se serait cru dans un bistrot de Saint-Ouen ou de Saint-Josse. Navrée, j’imaginais la Renarde assise à cette table, voyant ce que je voyais. Or il suffisait d’écarter le rideau de nylon pour découvrir le ciel, la mer et le pré d’où la chèvre me narguait toujours.

Liliane Schraûwen – Le jour où Jacques Brel…

Liliane Schraûwen, déjà auteur d’un ouvrage historique et de deux romans, aborde ici avec bonheur un genre nouveau. Mêlant prose et poésie, elle nous présente dans ce recueil d’émouvants personnages féminins qui traversent la vie, de l’enfance à la vieillesse, frémissants et tous différents.

Des nouvelles et récits qui disent le dépaysement, la rupture, le décalage léger qui parfois fait tout le charme des vacances. Avec des voix multiples et au travers de personnages très différents, c’est toujours de nous qu’il est question. Par l’auteur d’Instants de femmes, réédité à cette occasion.

Collectif – La Belgique: stop ou encore? (Marginales n°234)





Carte de Dominique Rolin
Gérard Adam, L’odeur des pommes
Véronique Bergen, Déluge
Éric Brogniet, Il a neigé
Jean-Pierre Dopagne, Les pistolets du dimanche 13 juin
Claude Javeau, Remembrances of (Belgian) things past
Jozef Deleu, La Normandie de mes rêves
Luc Dellisse, Fuite en avant
Frans Denissen, Portrait de l’artiste en jeune Belge
Alain Berenboom, Brussel, jours de campagne
Eddy Van Vliet, Paix
Anatole Atlas, Out of record I II III IV V
Emmanuèle Sandron, Errare belgicum est
Leo Gillessen, Regard sans direction
Françoise Houdart, La drache
Daniel Simon, La peau des fesses
Monique Thomassettie, Multiple et chamarrée, mon âme
Jean-Baptiste Baronian, 21 juillet
Jacques Sojcher, Encore
Michel Torrekens, Un divorce à la belge
Yves Wellens, Le supplice des deux aiguillons
Emile Clemens, La langue finale
Claire Lejeune, Belgique, ma soeur
Adolphe Nysenholc, Belgique: à jamais

Philippe Bradfer – La nuit du passage

Né à Tirlemont en 1957, Philippe Bradfer vit aujourd’hui à Louvain-la-Neuve et enseigne le français. L’écriture occupe une grande place dans sa vie. Mais en le conduisant sur les «lieux du crime», cette entrée en littérature conserve à ses yeux une grande part de mystère!

Lorsque par une froide nuit de décembre on repêche dans la Meuse, à Givet, le corps sans vie de Marcel Landrin, le nom d’Antoine Mahaut, un marinier de passage, est sur toutes les lèvres. Accident ou meurtre? La question restera sans réponse car Mahaut se pend la nuit même dans la cellule où on l’a enfermé. Négligeant d’étranges coïncidences, les enquêteurs auront tôt fait de classer l’affaire, laissant à la rumeur publique le soin de trancher. Vingt ans plus tard, alors qu’il se rend dans la petite ville frontalière, Jean-François Lartigue, commissaire au SRPJ de Reims, ne se doute pas qu’il va se retrouver intimement mêlé à cette vieille affaire. Beaucoup d’eau, pourtant, a coulé depuis sous le pont de Meuse. Mais il y a des blessures que le temps ne suffit pas à cicatriser. Et cela d’autant plus que c’est sur son propre passé qu’il vient à buter…

Les premières lignes
La main du commissaire Lartigue était retombée lourdement sur la table, sans lâcher la lettre qu’il venait de lire. Il avait aussitôt détourné les yeux et son regard, encore rempli de surprise, avait erré un moment devant lui, avant de s’abandonner par la fenêtre aux miroitements des eaux bleutées de la Meuse. Quelques images floues, mêlées à de troubles sensations, refluaient déjà de sa mémoire, lorsque le quai commença de s’assombrir. Un nuage passait, qui peu à peu lui dévoila sa silhouette dans le reflet de la vitre. Cette apparition inopinée l’avait d’abord contrarié, et il n’y avait guère prêté d’attention. Puis, comme les traits de son visage ne cessaient de se préciser, il se surprit à le scruter, malgré lui, presque avec défiance.

Collectif – Alors, Eureux? (Marginales n°233)





Claude Javeau, Euro-sonné
Luc Dellisse, Roue libre
Éric Brogniet, Messages personnels
Anne-Marie La Fère, Mal-eureuse
Yves Wellens, Champ-Contrechamp
Liliane Schraûwen, Eurofête chez les Euroliens
Jean-Baptiste Baronian, La vie à l’envers
Emmanuèle Sandron, Le paysage impossible
Véronique Bergen, D’un paradoxe à l’autre
Jacques Cels, La reconversion
Michel Torrekens, Un monde en bleu
Daniel Simon, L’homme-dollars
Jean Claude Bologne, Un homme euros

Patrick Roegiers, Épilogue inédit d’Hémisphère Nord
Francis Dannemark, Knowledge – Worlds
Guy Vaes, L’inaccompli
Jean-Baptiste Lison, son Kremlin serti d’émail
Christophe-Géraldine Métral, La plume

Juan Carlos Botero, La vengeance
Joris Iven, Poèmes

Michel Joiret – Le chemin d’Amandine

Professeur et animateur en Belgique, Michel Joiret est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages dans lesquels la sérénité, la provocation, l’amour et la peur se bousculent. Tendue comme un archet, l’écriture cherche ses gammes avant de choisir ses débordements. L’écrivain a peut-être la pudeur des tendres qui hurlent dans le livre pour ne pas faire de bruit dans la mort…

Le chemin d’Amandine passe par Matthias… Ainsi commence une histoire d’amour qui se nourrit d’instants parfaits, avec pour téMoins les lieux où elle s’écrit: Kairouan, Paris, Étreta, Patras… Toute une géographie mythique pour des amants qui semblent pouvoir traverser le temps dans le seul souci d’eux-mêmes. L’échéancier qui les habite est celui de leurs étreintes et leur unique projet touche à la révélation de leur intimité profonde. Mais tout à l’arrogance de leur bonheur, ils ne prennent pas la juste mesure de leur histoire. Les images du passé viennent quelquefois éclater la la surface du présent et corrompre la vie de tous les jours. Le passé d’Amandine est la seule part qui échappe à la conquête inlassable de Matthias. Il suffit alors d’un soir de fête, d’un feu d’artifice au parc Monceau pour que se mette en route la machine à broyer, pour que le mythe d’Orphée piétine celui de Trsitan ! Qui sortira vainqueur d’un affrontement où deux époques d’Amandine se combattent et où la sauvagerie du malheur prend insensiblement possession des amants? La résolution la plus simple d’une relation à deux inconnues est aussi la plus redoutable. «Qu’on se le dise, écrit le romancier Gérard Adam: Michel Joiret a composé l’épopée de l’amour total, du désir absolu!»

Les premières lignes
Le chemin d’Amandine passe par Matthias. C’est ce qu’il pense. C’est ce qu’elle vit. Il n’y a pas d’autres chemins ou s’il y en a d’autres, il ne peut s’agir que de routes barrées, de voies tortueuses, de tragiques méprises. C’est ce que pense Matthias. Alors, tout se fait en chambre. Une chambre ouverte en permanence sur la mer, avec des plongées, des immersions brutales, des cris de mouette, des collectes d’éponges molles et dures, des appels de bras et de jambes, des meurtres rapides et des résurrections placentaires, pleines de rires et de couleurs. La couleur même des choses de l’intérieur.

Jacques De Decker – La brosse à relire (Littérature belge d’aujourd’hui)

Jacques De Decker est né à Bruxelles en 1945. Germaniste de formation (ULB, 1967), il a enseigné à l’École d’Interprètes Internationaux de l’Université de Mons avant d’opter pour le théâtre (ce qui lui vaut d’être toujours professeur d’histoire du spectacle au Conservatoire Royal de Bruxelles) et le journalisme (chef du service culturel du quotidien Le Soir de 1990 à 1995, il y signe des chroniques littéraires depuis plus de 25 ans). Sa connaissance des langues l’a orienté vers l’adaptation d’oeuvres du répertoire étranger, pratique qui l’a ensuite incité à écrire ses propres pièces, avant de passer au roman. Il se partage désormais entre le théâtre, la fiction et l’essai. Il a été élu membre de l’Académie Royale de Langue et de Littérature Françaises de Belgique le 9 mars 1997. Lors de la parution de son précédent recueil d’articles, «En lisant, en écoutant…» (Éd. L. Wilquin. 1996), il a obtenu la bourse Roger-Giron de la critique littéraire décernée par le jury du prix Interallié.

Cet ouvrage est la suite logique des «Septentrionaux – Les années critiques» publié en 1991. Jacques De Decker nous livre ici sa vision de la littérature belge de langue française des années 1980 et 1990, à travers un large choix d’articles et d’entretiens publiés dans divers suppléments et revues culturelles. Les écrivains concernés sont les suivants: Alain Berenboom, Jean Claude Bologne, Jacques Cels, William Cliff, Gaston Compère, Jacques Crickillon, François Emmanuel, Jacqueline Harpman, Philippe Jones, Michel Lambert, Claire Lejeune, Jean-Louis Lippert, Pierre Mertens, Amélie Nothomb, Jean-Luc Outers, Patrick Roegiers, Dominique Rolin, Bernard Tirtiaux, Jean-Philippe Toussaint, Guy Vaes, Jean-Pierre Verheggen, Liliane Wouters.

Jacques De Decker – La brosse à relire (Littérature belge d'aujourd'hui)

Jacques De Decker est né à Bruxelles en 1945. Germaniste de formation (ULB, 1967), il a enseigné à l’École d’Interprètes Internationaux de l’Université de Mons avant d’opter pour le théâtre (ce qui lui vaut d’être toujours professeur d’histoire du spectacle au Conservatoire Royal de Bruxelles) et le journalisme (chef du service culturel du quotidien Le Soir de 1990 à 1995, il y signe des chroniques littéraires depuis plus de 25 ans). Sa connaissance des langues l’a orienté vers l’adaptation d’oeuvres du répertoire étranger, pratique qui l’a ensuite incité à écrire ses propres pièces, avant de passer au roman. Il se partage désormais entre le théâtre, la fiction et l’essai. Il a été élu membre de l’Académie Royale de Langue et de Littérature Françaises de Belgique le 9 mars 1997. Lors de la parution de son précédent recueil d’articles, «En lisant, en écoutant…» (Éd. L. Wilquin. 1996), il a obtenu la bourse Roger-Giron de la critique littéraire décernée par le jury du prix Interallié.

Cet ouvrage est la suite logique des «Septentrionaux – Les années critiques» publié en 1991. Jacques De Decker nous livre ici sa vision de la littérature belge de langue française des années 1980 et 1990, à travers un large choix d’articles et d’entretiens publiés dans divers suppléments et revues culturelles. Les écrivains concernés sont les suivants: Alain Berenboom, Jean Claude Bologne, Jacques Cels, William Cliff, Gaston Compère, Jacques Crickillon, François Emmanuel, Jacqueline Harpman, Philippe Jones, Michel Lambert, Claire Lejeune, Jean-Louis Lippert, Pierre Mertens, Amélie Nothomb, Jean-Luc Outers, Patrick Roegiers, Dominique Rolin, Bernard Tirtiaux, Jean-Philippe Toussaint, Guy Vaes, Jean-Pierre Verheggen, Liliane Wouters.

Évelyne Wilwerth – La vie cappuccino

Évelyne Wilwerth, autrefois enseignante, a réalisé son rêve: vivre de sa plume. Écrivaine à part entière, elle donne des conférences, anime des ateliers d’écriture, parrainne des classes, écrit des billets… mais surtout concocte des livres pour enfants, des pièces de théâtre, des essais, des biographies, et maintenant des romans pour adultes. La vie cappuccino est son deuxième roman, après Canal Océan paru en février 1997. Une Bruxelloise passionnée, à qui le titre de son succès théâtral – Hortense, ta pétillance – s’applique à merveille!

Bertrand découvre une valise sur la plage de Mariakerke, près d’Ostende… et lui revient en mémoire ce tragique accident d’un avion Alitalia, qui fit naguère 123 morts. Il ne résistera pas au mystère de cette valise, dans laquelle – après l’avoir forcée – il découvrira des effets féminins et des esquisses de bijoux. Le besoin lancinant de retrouver le passé de la morte, forcément belle, forcément jeune, l’amènera sur ses traces dans une Rome baignée de soleil. Un roman en phrases courtes, sensuel comme ce parfum que portait la jeune femme, Le monde est beau…

Les premières lignes
Un homme marche sur la plage. Lumière crépusculaire. L’homme marche régulièrement, Il s’appelle Bertrand. Il semble vouloir rejoindre le soleil qui vient de basculer sur l’autre versant. Silhouette mince, à contre-jour. Bertrand ralentit, s’arrête. C’est là que d’habitude il fait demi-tour. Mais ce soir, une force l’entraîne à aller plus loin. Vers la plage de Mariakerke. Combien de temps marche-t-il? Environ dix minutes. Bertrand aperçoit soudain un objet sombre, au bord des vagues. À une vingtaine de mètres. Il hésite, se dirige vers cette masse. Mais n’est-ce pas un reflet, une vision? Car la pénombre s’épaissit. Bertrand s’est immobilisé. Une valise. Une valise avion, que les vagues tentent de poser sur le sable. Presque aux pieds de bertrand. Comme un rendez-vous, se dit Bertrand. Alors une impulsion sauvage l’empoigne. Bertrand se penche, saisit la valise et se met à courir. En sens inverse. Vers Ostende. Valise lourde. Ses doigts serrent très fort, trop fort la poignée. Brûlure. De l’eau ruisselle sur le sable. Et Bertrand court, à perdre haleine.