Archives de catégorie : Publications

Nadine Fabry – On ne vole pas les couchers de soleil

Nadine Fabry, qui vit à Liège, est à la fois peintre et écrivain. Elle se sert de ses deux passions pour exprimer au mieux sa soif de vivre, sa sensiblité extrême, sa vision du monde qui l’entoure… Elle savoure les petits riens du quotidien, mais l’humour et la poésie masquent parfois mal une certaine mélancolie, dont elle affirme qu’elle fait partie de notre vie à tous.

Deux jeunes femmes en vacances dans la campagne normande, avec leurs enfants qui jouent à inventer la vie… Sous la plume poétique de Nadine Fabry, cela donne une «ode au vent, aux regards, aux surprises du coin de la rue, aux reflets dans les flaques d’eau, à l’intruvable calme, à l’enfance qui ne nous quitte pas». De ce roman, plus revigorant qu’un bol d’air iodé, le lecteur ressort heureux et léger, enfin disposé à profiter de toutes ces petites gorgées d’existence qui donnent des ailes…

Les premières lignes
Bien ri la petite Jojo avec le clown vert. Toute chaude encore d’avoir applaudi la piste aux étoiles, des trapèzes au fond des yeux et de la barbe à papa partout. C’est la pagaille. Les quatre enfants sont excités, maintenant ils veulent voir la ménagerie. Allons-y pour la ménagerie. Musette attendra. Comme j’ai attendu l’autre jour sous la pluie. C’est bon l’attente quand on a envie de la savourer comme une réjouissance, comme un cadeau de Noël, comme un appétit de pain d’épices. La peau de l’éléphant est craquelée de millions de rides et les yeux minuscules m’appellent au secours ; je me demande s’il se souvient du Bengale, des parfums du curry et des fleurs de lotus.

Jacques Cels – Les îles secrètes

Essayiste – «L’exigence poétique de Georges Bataille», «Henri Michaux» et «Le bathyscaphe» – et prosateur, dramaturge aussi – des pièces inspirées des figures de Montaigne et d’Erasme -, Jacques Cels a en outre déjà publié deux romans chez Luce Wilquin: «Le déjeuner de Paestum» (1996) et «Le cloître de sable» (1998).

Delvester, une petite ville face aux vagues, où les vacances paraissent éternelles. Le meilleur des mondes possibles, avec ses plages, ses concerts, ses maisons hors du temps. Mais dans ce décor d’insouciance, coupé des misères publiques, il est des lieux (un musée, un phare, un lycée,…) où des êtres s’échinent à se délivrer de leurs chagrins secrets. Cela donne les cinq récits interconnectés de ce volume, capitonné comme une chambre d’échos et percé çà et là de fenêtres donnant sur la mer, basse continue pour ces voix qui se dénouent – et finalement se recoupent.

Les premières lignes
Permettez-moi de vous adresser un texte plus long que d’habitude, monsieur le professeur. Avec un soin dont tous vous seront un jour reconnaissants, vous passez des heures à corriger les travaux de vos élèves. Croyez bien pourtant qu’il n’entre pas dans mes intentions d’en profiter. Moi, Germain Blergeon, je serais même le premier à m’en vouloir si je ne m’apprêtais qu’à voler votre temps. Mais voyez-vous, tant une force étrange me pousse à tenter, dirait-on, la mise au point de tout un récit (dont, je le sais, votre bienveillance excusera les maladresses), je ne puis pas éviter de donner un certain volume à cette composition-ci.

Isabelle Moreau – L’acteur studieux

Née en Belgique, Isabelle Moreau étudie l’art dramatique au Conservatoire National de Paris. Très vite concernée par la mise en scène, elle travaille aux côtés de Hans-Peter Cloos, Philippe Adrien, Mario Gonzalez, Jean-Pierre Miquel, et participe à différents ateliers avec Juan-Luis Buñuel pour le cinéma, Peter Brook pour le théâtre. Elle met en scène Les femmes savantes et, après une tournée en France et en Allemagne, dirige un atelier au Théâtre de la Tempête, à la suite duquel elle écrit ce premier roman.

Romain a trente ans. Accidenté d’une dérive sociale, il se heurte à la rive sanglante du suicide, aux rivages fous de l’alcool, aux écumes mourantes de la solitude, de l’incarcération mentale, de la pauvreté, des manques de tout. Dans sa détresse, il s’est choisi un guide, un grand acteur, dont l’exemple positif le mènera à bon port. Le flot généreux de la vie lui donnera des compagnons de voyage: un prêtre timide et courageux, une ex-amante, une maîtresse à venir, des clochards devenus acteurs pour un unique grand soir, et les ombres humaines et pathétiques d’un service de psychiatrie.

Collectif – 2000, odyssée de l’espèce (Marginales n°237)





Éditorial
Albert Ayguesparse, Les fins dernières

Éric Brogniet, Ballade à l’humanité délivrée
Pascal Vrebos, Apocalypses
Philippe Jones, De l’espèce à l’espace
Véronique Bergen, Révolte numérique
Michel Joiret, La chaise et le clone
Anatole Atlas, Acta est fabula
Emmanuèle Sandron, L’amour est une énergie renouvelable
Daniel Simon, La pesée des anges
Yves Wellens, Pas de préscience sans conscience
Thilde Barboni, La crypte
Monique Thomassettie, Odyssée aux cursives rondeurs de l’enfance d’un verbe
Adophe Nysenholc, D’un moi, l’autre
Anne-Marie La Fère, Révoltez-vous, enfants!
Luc Dellisse, Les étoiles fermées
Philippe-Louis Champbon, Marroniers de Brugman, châtaigniers de Banne
Georges Thinès, Projet pour un indestructible
Jean-Baptiste Lison, La lie a de la levure dans l’aile
Françoise Pirart, Martial contre Malthus
Jean-Baptiste Baronian, Last Opus
Carl Norac, Dieu en l’an 2000, paraît-il
Jacques Cels, La guérite
Gaston Compère, L’allumette
Michel Torrekens, Le génome prometteur
Guy Vaes, La recette irlandaise

Naïm Kattan, La vie du chat
Jacques Crickillon, La chanson de Nana Sumatra
Liliane Wouters, Retrouvailles

Kirsten Hammann

Roger Foulon – Les feux du ciel

Roger Foulon est très attaché à sa terre natale, la Thudinie, dont il célèbre les beautés dans une langue riche et colorée. Auteur de nombreux poèmes, essais, pièces de théâtre, contes, nouvelles et romans, il vient d’entrer à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique.

Pourquoi le destin prend-il parfois un malin plaisir à s’acharner sur les plus faibles? Donat est de ceux-là, qui à la mort de sa mère se retrouve seul et désemparé dans la modeste maison de Crupont. Le vieux garçon, à la fois naïf et généreux, n’a dès lors plus qu’une seule idée en tête: se trouver une femme à tout prix… Il tombera sans mal dans les griffes avides de Germaine, qui dilapidera toutes ses économies. Sa descente aux enfers commencera avec la fermeture de la sucrerie, les grèves et les échauffourées. A sa sortie de prison, seul et sans ressources, Donat se laissera séduire par une secte qui annonce la fin du monde…

Les premières lignes
C’est un petit canton du monde. Pour Donat, c’est le monde, celui d’avant la faute. En été, le soleil le vernit et passe sa main sur les arbres et les prairies. Tout reluit. Les ardoises du toit sont comme des écailles. Les murs éclatent de blancheur, soulignés par le goudron des soubassements. Juste devant la maison, le jardin est le paradis terrestre, avec ses rangées de salades et d’épinards, ses touffes de courgettes et ses groseilliers aux grappes rouges et jaunes. L’automne et l’hiver, c’est une autre histoire. Le sol se gorge d’eau, la neige recouvre tout. Mais pour Donat, c’est toujours la fête.

Roger Somville – Peindre

Roger Somville est né à Bruxelles en 1923. Parallèlement à une oeuvre qui s’est déployée depuis plus de cinquante ans dans tous les langages des arts plastiques, il n’a jamais cessé d’écrire. Peindre prolonge les interrogations contenues dans Pour le réalisme (1969) et Hop là! les pompiers les revoilà (1975).

Pourquoi s’interroger encore sur la peinture? se demande Roger Somville. Est-il permis à un peintre se réclamant du réalisme d’opposer aux fables rapportées sur ce spectre les réflexions nées de sa propre pratique? En butte aux sommations arbitraires l’enjoignant de se conformer aux idées du moment, n’aurait-il pas le droit de s’y soustraire, au risque de mettre sa peinture en discussion? Pour peu conformes qu’elles soient aux normes esthétiques ayant droit de cité, Roger Somville ose imaginer que de telles questions puissent être prises en considération – même si le point de vue du peintre, s’exprimant par les mots, prend quelquefois le détour imprévu de la littérature.

Françoise Pirart – Mes Grandvoyages à travers le vaste monde et les atmosphères qui l’entourent

Françoise Pirart, nouvelliste et romancière née en 1956, aborde sans cesse de nouveaux thèmes. Elle manie ici le fantastique avec bonheur. Ses créations verbales et son imagination délirante entraînent le lecteur ébahi dans un roman d’aventures incroyables écrit sur un mode naïf et loufoque.

Que signifient ces épisodes granguignolesques, ces prétendus grands voyages; pire, ces «Grandvoyages»?… Qui sont ces personnages extravagants dont le narrateur (un enfant, mais est-ce réellement un enfant?) parle comme s’il les connaissait intimement? A-t-il réellement vécu ce qui est raconté? Qui sont ces nobliaux censés l’accompagner dans son tour du monde? Et ces «roturiers»? Qui est cet homme qu’il surnomme «Onc’»? Qui est «Mam»? Et ces «Accompagnatrices» qui défilent comme des marrionnettes? Les a-t-il inventés ou existent-ils dans la réalité?… Où est la réalité?

Thilde Barboni – Frémissements

Traductrice et psychologue clinicienne, Thilde Barboni est l’auteur de sept romans, dont trois ont été traduits et publiés en allemand et en coréen. Elle enseigne l’italien à l’Ecole d’Interprètes Internationaux de Mons et anime des ateliers de psychologie de la traduction au Centre Européen de Traduction littéraire à Bruxelles. Elle est également critique littéraire dans le cadre d’une émission radio sur la RTBF.

Stella est amoureuse… Cette douce torture l’emporte vers des souvenirs patiemment enfouis. Bouscule des sensations qui ne demandent qu’un peu de soleil, un frémissement, pour faire germer toute une série d’émotions. La petite fille du Nord se souvient de son long été italien chez sa nonna, de ses complicités avec Pierluigi, un adolescent différent des autres, et de l’exubérance de Livia, sa cousine qui l’initia aux codes amoureux du village. Elle peut enfin pleurer la mort prématurée de sa mère et sourire aux effronteries de sa fille Clara. Il a suffi du regard ‘un homme pour que Stella choisisse de vivre pleinement…

Collectif – Bruxelles est un pluriel (Marginales n°236)





Patrick Roegiers, Dans les choux de Bruxelles
Gérard Adam, De l’existence de Dieu(x) dans le tram 56
Anne-Marie La Fère, Sans vergogne
Daniel Soil, Le quartier Nord-Est
Michel Torrekens, Brux… elles
Françoise Lalande, Tirez la langue et dites « Aaaah » !
Luc Dellisse, Premiers symptômes
Philippe Jones, La fontaine et son double
Claude Javeau, La pissotière de la Bourse
Monique Thomassettie, Notre Dame de Bruxelles et d’ailleurs
Gaston Compère, Bruxelles au loin
Daniel Simon, Cuisine à tous les étages
Jean-Baptiste Baronian, Diagnostic de Bruxelles
Nicolas Ancion
Thomas Owen
Liliane Schraûwen, Elle a mille ans et même plus…
Éric Brogniet, La lecture infinie
François de Callataÿ, Bruxelles ventricule
Juan-Luis de Loyola, Babel 2000 amnesthésie totale
Adolphe Nysenholc, L’oignon de Bruxelles
Emmanuèle Sandron, Bruxelles, féminin pluriel
Patrick Virelles, Hommage à Jean Tardieu
Michel Joiret, La petite fille au manteau bleu
Yves Wellens, Quartier d’hiver
Françoise Lison-Leroy, Ligne directe
René Hénoumont, Un Liégeois à Bruxelles, du singulier au pluriel
Alain Berenboom, Pharmacie Hubert B

Claude Raucy – Sous le ciel de la coupole

Claude Raucy est né à Saint-Mard, en Lorraine belge, le 15 mai 1939. Le 1er septembre 1945, il entrait à l’école primaire communale de son village et commençait à écrire et à observer les autres. Depuis lors, grand distrait, il n’a pas quitté son pupitre et ses lunettes. Cela explique ceci.

Trois ans ont passé depuis la mort de Savonarola. Lorenzo est entré au service du gonfalonier Soderini. Il retrouve Michelangelo Buonarroti, qu’il a connu autrefois chez le Magnifique et y rencontre la belle Gantoise Isabelle van der Goes et Bernardo Quintin, qu’il avait pourtant vu mourir, trois ans plus tôt, à San Marco. En fait, les Gantois veulent s’emparer d’une statue de Michel-Ange, «La Madone à l’enfant», que le sculpteur a refusé de leur vendre.

Corinne Jaquet – Fric en vrac à Carouge

Politologue de formation, Corinne Jaquet a été chroniqueuse judiciaire au quotidien La Suisse, pour lequel elle a passé dix ans au Palais de Justice de Genève. Cette expérience et un travail quotidien au contact de la police l’ont tout naturellement amenée au roman policier.

Roger Pfund, le créateur du billet de cinquante francs français, le fameux « Saint-Exupéry », disparaît mystérieusement de son atelier carougeois. La police genevoise s’égare sur des pistes multiples. Et si l’enlèvement du célèbre graphiste était le fait de faux-monnayeurs ? Un tel génie du billet de banque n’est-il pas une proie de choix pour des mafieux ? Le commissaire Simon va mener l’enquête avec son talent habituel, dans la ville sarde aux portes de Genève. Mais, au fond, souhaite-t-il vraiment retrouver l’artiste qu’il a tant détesté par le passé ?
Ce titre est retiré de la vente.

Anne-Claire Cornet – Aimer Marie

Anne-Claire Cornet, née en 1960, vit à Bruxelles où elle enseigne l’anglais. Son premier roman, «Yol», publié chez Luce Wilquin en 1996, a obtenu une critique très favorable.

Depuis son enfance, Marie cherche à tout prix à se faire aimer… et échoue dans toutes ses tentatives, jusqu’au jour où un amour tout neuf la réconcilie avec elle-même et avec ses enfants. Troisième roman d’une jeune femme à l’imaginaire et à l’écriture débordant de charme.