Pourquoi cette puissance… – Françoise Lalande

499blog

Le narrateur de ce roman tente de transmettre à deux jeunes Parisiens ce qu’il sait de Germain Nouveau, dont il fut l’ami le plus proche les dix dernières années de sa vie. Mais que sait-on des autres ? Le narrateur, comme tous les témoins, comme tous les « Je l’ai très bien connu », quand il ne sait pas, invente.
Germain Nouveau avait décidé de consacrer sa vie à l’amour, à la poésie et à Dieu. Trois domaines qui relèvent de l’infini. Or, l’infini… De sorte qu’il vivra des amours bricolées, ne sera connu que de rares initiés et brûlera sa folie aux porches des églises de France et du Liban. Un temps à Paris, il fréquentera Charles Cros, Verlaine, divers cercles de poètes. En 1874, il accompagnera Rimbaud dans un mystérieux voyage à Londres. Il poussera ses curiosités de nomade jusqu’en Orient avant de revenir dans le village de sa naissance dans le Var. Il fut beatnik à une époque où le mot n’était pas encore inventé.
Un roman d’une liberté joyeuse, à l’image de Germain Nouveau qui signait certains textes sous le pseudonyme La guerrière et qui se qualifiait en amour de Toutou de sa Niniche.
En librairie le 6 février

Les premières lignes
Toujours, c’est de son odeur dont nous nous souviendrons, ce jour-là, le 7 avril 1920, nous avons dit ce n’est pas normal, nous trouvions tous qu’il sentait mauvais quand nous le croisions sur la route, des effluves douçâtres annonçaient son arrivée, des fumets singuliers flottaient longtemps après son passage, mais ce n’était pas important, nous-mêmes nous ne fleurions pas tous la rose, c’est sûr, mais vraiment depuis quelques jours, on ne l’avait plus aperçu, sa maison commençait à trop fleurer le bouc, alors nous avons dit ce n’est pas normal, et nous en avons parlé au maire, comme si une inquiétude nouvelle nous rongeait, nous les habitants de Pourrières, le maire lui-même s’est montré préoccupé, une odeur comme celle-là, ce n’était plus de l’ordre de l’étable aux brebis, il y avait une nuance humaine dans cette odeur putride, c’était gênant, moins pour le nez que pour l’âme, vous comprenez ce que je veux dire ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *