Euphémie
14 x 20,5 cm, 192 pages
ISBN 978-2-88253-421-7
EUR 19.-
Crète, ex-Yougoslavie, Cap Vert, Mexique, Italie, etc. ou comment l’imagination d’un conteur restitue les paysages traversés et les êtres rencontrés.
Nouvelles à thèse, textes baroques, exercices d’ironie, fables de moraliste, le tout culminant en une manière de «polar métaphysique», la citation intervenant pour affirmer sa résonance, ces récits abordent les complexes inclinations de l’humain.
Existe également au format numérique téléchargeable sur tous les types de liseuse
Les premières lignes
Le 22 décembre 1582, devant le porche occidental de la cathédrale de Tournai eut lieu une échauffourée dont l’évêque, qui résidait au-dessus, n’eut pas connaissance, ce qui lui épargna d’avoir à affirmer l’autorité qu’il n’avait plus.
Il y avait foule ce jour-là. Le peuple, désormais encouragé à participer à la liturgie, assistait directement au déroulement des offices. Mais, pour beaucoup, le spectacle était sur le parvis où les marchands du temple vendaient leurs produits à prix d’or à qui les voulait bien et pouvait les payer. De ce côté ouest, qui est celui de la nef, se dressent la tour Brunin, au nord, et, au sud, celle de la Treille. La tour Brunin s’émut. Elle donnait accès à l’ancienne prison du Chapitre et, du premier occupant de cette dernière, portait le nom. Le reste de la cathédrale, mise à sac en 1566 par les iconoclastes, à son tour se déclara outrée. Seule, la tour de la Treille, dont le nom évoquait peut-être la fabrication du vin, se reconnut sans peine dans l’événement.