Sméraldine
14 x 20,5 cm, 192 pages
ISBN 978-2-88253-466-8
EUR 19.-
C’est l’été. Le début du mois de juillet. Les membres d’une même famille, où les rôles semblent s’être inversés, partent en vacances pour la première fois de leur vie. La fille aînée, quarante ans, qui habite encore chez ses parents et s’occupe avec beaucoup de zèle de son « petit monde », a loué pour l’occasion une maisonnette perdue au milieu d’une forêt de hêtres. Elle emmène donc sa sœur cadette de vingt ans, son père et sa mère, en voyage vers l’inconnu; histoire de bousculer un peu leurs habitudes et de découvrir de nouveaux horizons. Mais cette bouffée d’air engendrera des bouleversements beaucoup plus importants que ceux qu’elle avait prévus.
Quand «se sacrifier» pour sa famille relève en fait de l’égoïsme et de la peur, et saccage des vies.
Un conte cruel à l’atmosphère mystérieuse et inquiétante, à la frontière du rêve
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Les premières lignes
Diane est encore endormie. Virgile et Fantine, que j’ai depuis longtemps perdu l’habitude d’appeler papa et maman, inondent la salle de bains de leurs éclats de rire. Je prépare le café. Bien fort et bien serré, c’est comme ça qu’on l’aime dans la famille. Je pose sur la vieille table en bois la confiture de lait et la gelée de coing, le beurre et le pain de la veille que j’ai pris soin d’envelopper dans un linge humide. Les gestes répétitifs ne me font pas peur, je ne suis pas de celles que la routine angoisse, je chéris mes habitudes, j’éprouve un certain plaisir à prendre soin de mon petit monde.
– Diane nom de dieu, il est l’heure!
Ma voix stridente résonne dans notre modeste appartement. Un brin d’agressivité est toujours nécessaire pour extirper ma petite sœur des bras tendres et moelleux de Morphée. J’entends un râle, elle a dû ouvrir les yeux.
– Qu’est-ce que j’ai faim, cette nuit m’a creusée, dit joyeusement Fantine en entrant dans la cuisine, je pourrais manger un loup!
Virgile l’attrape par la taille et grogne dans son cou, elle rit.
– On dit «J’ai une faim de loup», pas «Je pourrais manger un loup», dis-je en ôtant la cafetière du feu.
Je remplis les tasses. Je crie encore une fois pour essayer de faire tomber notre déesse de son nuage, nous nous asseyons autour de la table, et nous entamons le petit-déjeuner.
Ce mercredi 1er juillet est un jour à marquer d’une pierre blanche, nous partons en vacances pour la première fois.
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