Collection Sméraldine, 2005
14 x 20,5 cm, 312 pages
ISBN 2-88253-286-5
Prix: EUR 22.-
Dominique Segalen est née à Alger et vit dans le Sud de la France. Elle est graphiste, peintre et écrivain. Dans son premier roman, Cœur oxygène, une petite fille menait la danse avec candeur pour réécrire son histoire. Le thé aux étoiles est un autre chantier d’amour. Une épopée parmi des héros quotidiens pour fuir à quatre un démon cannibale. Une fiction reliée aux événements cathodiques, zoomant sur la face cachée d’une région méconnue autant que convoitée, l’Asie centrale, théâtre d’un grand péril écologique.
Une photographe de presse retrouve quarante ans plus tard, dans un hôpital psychiatrique du Kazakhstan, son père disparu pendant la guerre d’Algérie lorsqu’elle avait neuf ans. Avant de le ramener à Paris, elle décide d’emmener ce père inconnu et amnésique en reportage, l’entraînant dans un incroyable périple à travers l’Asie centrale. La reconstruction du père, la bouleversante fragilité des anciennes républiques soviétiques, la découverte des grands enjeux économiques et humains de la région, l’émouvante beauté des gens simples, s’entrelacent dans ce roman dont le fil rouge est l’absolue sincérité d’une femme qui affronte son époque à bras le corps.
Existe également au format numérique téléchargeable sur tous les types de liseuse
Les premières lignes
L’effet stroboscopique de la lumière donne à la scène un air de vieux film en super-huit, alors qu’une tempête de sable s’engouffre dans les coursives démembrées du navire. Une bourrasque qui fait siffler les boulons, qui hurle et secoue la charpente de toutes ses forces. Rien ne la retient sur des milliers de kilomètres. Rien. Car le sculpteur découpe une plaque d’acier dans son bateau-usine, et le bateau est posé au fond de la mer. Sauf qu’il n’y a plus de mer. Le « grand miroir bleu », comme l’appelaient les nomades autrefois, le grand miroir bleu est sec. Blanc de sel et de pesticides. La mer d’Aral s’est retirée depuis longtemps d’ici. Ailleurs, elle est moribonde.