Collection Sméraldine, 2002
14 x 22 cm, 100 pages
ISBN 2-88253-192-3
Prix: EUR 12.-
Fondateur d’un Centre universitaire d’études italiennes, André Sempoux est poète, nouvelliste et romancier. Il a reçu en 1995 le prix Sander Pierron pour Petit Judas, maintenant repris dans Moi aussi je suis peintre (Labor, Espace Nord, n° 151).
Une vraie biographie de Torquato Tasso, mais présentée comme au second plan, dans un rapport neuf de roman et d’Histoire, et devenue thriller affectif, allègre, ironique.
Existe également au format numérique téléchargeable sur tous les types de liseuse
Les premières lignes
Dans quelques jours il me faudra déjà quitter Sorrente, dont les anciens avaient fait le séjour des sirènes et où mon programme a failli capoter. Je devais bien m’attendre à ce que la maison natale de mon poète n’existe plus, mais tant d’hôtels chics s’étagent maintenant sur la falaise! Plus d’une fois, pour former mes images, j’ai cherché de l’aide dans le cloître qui, lui, n’a pas changé. Une végétation presque tropicale éclabousse de couleurs vives et de parfums poivrés son silencieux ocre gris. Combien de temps un bébé voit-il en noir et blanc? La question m’obsédait, car les arbres fruitiers en étaient au plus fou de leur floraison et j’aurais voulu rendre par des yeux de tout petit un paysage qui, au seizième siècle, ne devait être fait, sous la flambée tendre des bouquets, que de mer et de ciel. Nous n’aurons pas eu de bébé, Sandra et moi. Le médecin qui m’a appelé peu de temps après notre mariage n’y est pas allé par quatre chemins : désolé, ce n’était pas un enfant que madame avait dans le ventre, mais une tumeur.
Pour tout italianiste, tout amateur du Tasse, tout amateur de poésie et, pour le dire en un mot, pour tout amateur de littérature, ce petit roman est un régal. Peu connu à cause de la modestie de l’auteur, ce récit est injustement méconnu et mériterait une promotion à la hauteur de sa qualité exceptionnelle. Cette deuxième version du roman est épurée de toute ironie inutile. L’auteur en a éliminé toutes les aspérités pour en faire un de ses plus beaux textes aux côtés de « La route circulaire », une nouvelle à la concentration borgésienne, et de certains poèmes.