Sméraldine
14 x 20,5 cm, 160 pages
ISBN 978-2-88253-444-6
EUR 17.-
Une jeune femme peintre perd le goût de créer, le goût d’aimer, le goût de vivre. Elle croit le retrouver en s’immisçant dans la famille d’une ancienne camarade de classe qui vient de mourir, au risque de sa propre identité. C’est alors qu’une blessure mal cicatrisée se rouvre, béante.
Entre rêve et réalité, Charline marche sur un fil, à la recherche d’elle-même.
Le premier roman d’une comédienne et auteure dramatique suisse
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Les premières lignes
Ça défile, ça défile. Inexorablement, ça défile. Il n’y a rien à faire, rien à retenir. Ça défile. Derrière la vitre, ou peut-être est-ce devant, les arbres courent, et le ciel les suit. Immobile et gris. Si seulement mes pensées pouvaient suivre le flux, avancer, défiler, courir, rouler, et ne plus tourner en rond. Si seulement…
Je voudrais avoir les idées claires.
Je voudrais avoir des idées tout simplement et cesser de broyer du noir. Je suis à sec, « désinspirée ». Le monde est plat. Mes mains sont vides. Mes yeux ne voient plus l’intérieur des choses, ils ne voient plus à travers. Où est passé le jaune qu’il y avait dans le vert ? Je n’arrive plus à peindre. Et toutes les couleurs qui sublimaient le gris ? Plus envie. Pour quoi faire ? Et puis que faire ? Des arbres, encore et toujours. Des hommes, des femmes, pareils à eux-mêmes. Des carcasses. J’ai perdu ma sensibilité artistique, j’ai perdu mes antennes. Voilà ce que je tourne en boucle dans ma tête depuis le début du voyage.