Véronique Bergen – Rhapsodies pour l’ange bleu

Essayiste, Véronique Bergen a publié un essai sur Jean Genet chez De Boeck et sa thèse sur Gilles Deleuze, récemment défendue avec brio à la Sorbonne, à L’Harmattan. Elle est aussi poète, auteur de plusieurs recueils parus dans une maison d’édition belge plutôt confidentielle. «Rhapsodies pour l’ange bleu» est son premier roman. Elle vient de terminer l’écriture d’un deuxième et s’attelle déjà au troisième…

La Femme est déchirée entre son amour pour Michèle et son amour pour l’Ange… lequel finit par succomber au charme de Michèle. Un triangle classique ? Non ! Car les trois protagonistes sont des femmes… Et des femmes cultivées, nourries de poésie, d’art et de musique. La narratrice (la Femme) cite Heidegger, Celan, Rilke, Mann, Faulkner, etc. mais aussi Debord et Vaneigem, admire Fra Angelico, l’opéra, Martha Argerich et Samson François, Bach et Mahler, Visconti et Pasolini. Elle brûle d’amour à Venise, manifeste à Gênes pendant le Sommet, exulte en été, pleure en automne, fait l’amour pendant le Carnaval, sur le sable ou dans les champs…
Existe également au format numérique téléchargeable sur tous les types de liseuse

Les premières lignes
De sa fenêtre, elle regardait l’amour passer en plein ciel, arrêter sa course de brefs instants, monter à la verticale jusqu’à ce qu’il ne fût plus qu’un point infime. Tout ce qui voltigeait devant ses yeux – nuages bas de forme oblongue, poignées de feuilles envolées, grappes d’oiseaux querelleurs – portait la couleur de cet amour pèlerin sous le charme duquel elle était tombée. Des heures durant, elle tricotait et détricotait sa toile, à l’affût des anicroches susceptibles de la déchirer, et en ce labeur, tout de songes et de fantasmagories, elle devenait la vagabonde aux poches trouées, dont le sourire perlant aux lèvres n’avait de cesse de séduire l’habitant du ciel.

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