Un léger désir de rouge – Hélène Lépine

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À vingt-huit ans, l’acrobate Toulouse combat un cancer. Son corps souple et délié l’a trahie, et son amoureux l’a lâchée pour en rattraper une autre au trapèze. Ablation, traitements, chimio… Elle tente alors de se retrouver sur la terre de ses ancêtres, dans la maison de son enfance sur l’île d’Orléans, auprès des siens si différents et si peu communicatifs. De renouer avec le désir, surtout. Plongée dans les carnets de l’ancêtre explorateur, elle en vient à écrire des lettres toutes en sensations à un jeune Africain imaginaire, qu’elle appelle Moumbala.
Un roman traversé par la grâce, où la beauté est partout, et la métaphore, reine
Une voix originale de la littérature québécoise
En librairie le 6 février

Les premières lignes
Moumbala, je ne te connais pas, tu es un nom qui m’est resté d’un rêve. Je t’imagine là-bas, au Sénégal. Tu as peut-être vu le jour sur la rive du fleuve Casamance ou sur celle du Siné-Saloum. Je me nomme Toulouse. Mon frère Delhi disait Toulouse-born-to-lose, sans savoir qu’à vingt-huit ans j’aurais perdu un sein, mes ailes de trapéziste, et Odilon mon amour.
Moumbala, je connais les chants nègres de ton pays. Petite, je les entendais le soir. Ils flottaient, vapeurs sonores, voyageuses, au-dessus du fleuve froid qui charrie ses eaux glacées ici même, devant la maison familiale. Ils s’élevaient et je m’approchais de la fenêtre pour mieux les écouter. Louvaine, ma presque sœur, me traitait de folle. Tu entends des voix, disait-elle en répétant les mots des aînés. Sûr, j’entendais des voix, celles des pêcheurs de la Casamance.

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Pourquoi cette puissance… – Françoise Lalande

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Le narrateur de ce roman tente de transmettre à deux jeunes Parisiens ce qu’il sait de Germain Nouveau, dont il fut l’ami le plus proche les dix dernières années de sa vie. Mais que sait-on des autres ? Le narrateur, comme tous les témoins, comme tous les « Je l’ai très bien connu », quand il ne sait pas, invente.
Germain Nouveau avait décidé de consacrer sa vie à l’amour, à la poésie et à Dieu. Trois domaines qui relèvent de l’infini. Or, l’infini… De sorte qu’il vivra des amours bricolées, ne sera connu que de rares initiés et brûlera sa folie aux porches des églises de France et du Liban. Un temps à Paris, il fréquentera Charles Cros, Verlaine, divers cercles de poètes. En 1874, il accompagnera Rimbaud dans un mystérieux voyage à Londres. Il poussera ses curiosités de nomade jusqu’en Orient avant de revenir dans le village de sa naissance dans le Var. Il fut beatnik à une époque où le mot n’était pas encore inventé.
Un roman d’une liberté joyeuse, à l’image de Germain Nouveau qui signait certains textes sous le pseudonyme La guerrière et qui se qualifiait en amour de Toutou de sa Niniche.
En librairie le 6 février

Les premières lignes
Toujours, c’est de son odeur dont nous nous souviendrons, ce jour-là, le 7 avril 1920, nous avons dit ce n’est pas normal, nous trouvions tous qu’il sentait mauvais quand nous le croisions sur la route, des effluves douçâtres annonçaient son arrivée, des fumets singuliers flottaient longtemps après son passage, mais ce n’était pas important, nous-mêmes nous ne fleurions pas tous la rose, c’est sûr, mais vraiment depuis quelques jours, on ne l’avait plus aperçu, sa maison commençait à trop fleurer le bouc, alors nous avons dit ce n’est pas normal, et nous en avons parlé au maire, comme si une inquiétude nouvelle nous rongeait, nous les habitants de Pourrières, le maire lui-même s’est montré préoccupé, une odeur comme celle-là, ce n’était plus de l’ordre de l’étable aux brebis, il y avait une nuance humaine dans cette odeur putride, c’était gênant, moins pour le nez que pour l’âme, vous comprenez ce que je veux dire ?

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De nombreuses dates à noter…

Le 22 janvier à 18 heures, la Médiathèque d’Aulnoye-Aymeries (Nord) accueille Isabelle Bary pour une table ronde autour de «Zebraska, une fiction pour mieux comprendre le Haut Potentiel», animée par Élodie Vandewalle de l’association Potentiels.
Le 29 janvier à 17h30, Françoise Houdart est reçue à la librairie Agora de Louvain-la-Neuve, autour du Prix de littérature Charles Plisnier attribué à son roman Les profonds chemins.
Sarah Berti (Cappuccino blues) sera, elle, le 3 février à la Bibliothèque de Baine-le-Comte et le 9 février à celle de Rhode-Saint-Genèse.
L’association Lecture et Dialogue accueille Françoise Pirart le 12 février à 14 heures dans l’ancien restaurant du château de Plaisir (France). Elle y parlera de ses nombreux romans et recueils de nouvelles. Le 18 février à 18 heures, l’Association des écrivains belges consacre sa rencontre mensuelle à son roman Chicoutimi n’est plus si loin.
Le jeudi 26 février, de 17 à 19 heures, c’est à la nouvelle librairie québécoise de Bruxelles (TuliTU, rue de Flandres) qu’il faut être ! Une longue rencontre associera deux écrivains québécois publiés en Belgique (Héléne Lépine chez nous avec Un léger désir de rouge et Daniel H. Rondeau chez Quadrature) à Geneviève Damas, l’auteure belge qui a séduit les lecteurs québécois avec Si tu passes la rivière.
Le jeudi 4 mars, la librairie Agora de Liège accueille Marie Celentin, dont le premier roman, Dans le bleu de ses silences, est déjà très remarqué; elle est présentée par Lucile Poulain.
Anne-Frédérique Rochat (À l’abri des regards) participe le 5 mars au colloque «Les nouvelles voix de la littérature romande» organisé par Jean-Michel Olivier à l’Université de Genève. On retrouvera aussi l’auteur le 18 avril en compagnie de plusieurs autres écrivains du catalogue à la Nuit de la Lecture (Maison éclose à Lausanne).
Le 5 mars toujours, mais en Belgique à la Bibliothèque d’Ottignies, Daniel Charneux rencontre de 14 à 15 heures les participants de la table de lecture autour de son roman Maman Jeanne. Dès 15h15, la rencontre s’élargira aux lecteurs de la bibliothèque, et l’auteur présentera sa vision de l’écrivain et son dernier roman Trop lourd pour moi.
Le même Daniel Charneux fait l’objet d’une communication du Professeur André Bénit (Université autonome de Madrid) lors du Colloque organisé les 27 et 28 mars par la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut, dans le cadre de Mons 2015/Capitale européenne de la Culture et intitulé «Mons et le Hainaut, terre d’idées, d’inventions et de cultures». La communication donnée le 27 mars à 14h30 portera plus précisément sur «Daniel Charneux, du Hainaut au Japon impérial». Adresse du jour: Salle académique de la Faculté polytechnique, 31 boulevard Dolez à Mons.
Le 11 mars, c’est au tour de la Bibliothèque de Morlanwelz d’accueillir Isabelle Bary, autour de son dernier roman Zebraska, qui est d’ores et déjà un succès. Isabelle Bary sera aussi le 14 mars au Salon du Livre de Villers-la-Ville et le 17 mars à la librairie L’oiseau-lire de Visé.
Journée chargée pour Thilde Barboni (Les notes de Jimi H. le 13 mars : à 12h30, elle est l’invitée de Jacques De Decker pour les Coups de Midi de la Bibliothèque des Riches-Claires à Bruxelles, et à 20 heures elle est accueillie par Françoise Houdart à la Bibliothèque de Boussu (Hainaut).
Sans oublier les très nombreux auteurs qui dédicaceront leurs livres sur le stand des Éditions Luce Wilquin à la Foire du Livre de Bruxelles (même emplacement que les années précédentes), ainsi qu’au Salon international du livre au féminin Elles se livrent à Braine-l’Alleud.

Notre rentrée littéraire d’hiver

Hiver2015blog

Dernière minute : Françoise Houdart Prix Charles Plisnier !

Houdart2014blog458blogNous venons d’apprendre que le Prix de Littérature Charles Plisnier 2014 a été attribué à Françoise Houdart pour son roman Les profonds chemins. Cette nouvelle nous remplit de joie, car un prix important vient enfin couronner une œuvre exigeante et une auteure talentueuse, dont Luce Wilquin a publié tous les romans (seize depuis 1990, et le dernier, Victoria Libourne, en septembre pour la Rentrée littéraire).

En décembre aussi, vous pouvez les rencontrer…

DCF 1.0Et tout d’abord, un succès qui nous réjouit, le roman Zebraska d’Isabelle Bary démarre sur les chapeaux de roue… surtout en France. Déjà merci aux nombreux libraires qui le défendent !
Le passage d’Isabelle Bary à la Foire du Livre de Brive fut d’ailleurs un réel succès, de même que pour Alain Lallemand et Valérie Cohen.

Et merci aussi aux 350 lectrices du Prix Soroptimist 2014 de la romancière francophone qui ont plébiscité son précédent roman La vie selon Hope !

En cette fin novembre et en décembre, nos auteurs vous offrent plusieurs occasions de les rencontrer :
– Le 21 novembre à 20 heures, la Bibliothèque de Boussu (Hainaut) ouvre ses portes à Françoise Houdart pour son dernier roman Victoria Libourne. L’entretien sera mené par Daniel Charneux.
– La Foire du Livre belge accueille nos auteurs le week-end des 22 et 23 novembre au Centre culturel d’Uccle (Grand Foyer) : Michel Claise (le samedi à 16h35), Isabelle Bary (le dimanche à 14h10), Valérie Cohen (le dimanche à 11h) et Geneviève Damas (le samedi à 10h30).
– Et le même week-end, au salon Mon’s Livre (Mons Expo, Hainaut), une brochette d’auteurs seront présents sur le stand des Éditions Luce Wilquin : Mathilde Alet, Françoise Houdart, Daniel Charneux, Françoise Pirart, Valérie Cohen, Sarah Berti, Éric Brucher, Alain Lallemand, Michelle Fourez et Liliane Schraûwen.
– Le 22 novembre de 10h à 12h et dès 15h, Luc-Michel Fouassier dédicacera son dernier roman, Le zilien à la librairie de la Cour à Lésigny (Seine et Marne).
– Le même samedi 22 novembre dès 15h30, Isabelle Bary se fera un plaisir de rencontrer ses lecteurs à la librairie Once upon a Time à Linkebeek (près de Bruxelles).
– Le 25 novembre à 19h30, Eveline De Couvreur et le Petit Théâtre de la Ruelle (Lodelinsart, Belgique) accueillent Éric Brucher et La blancheur des étoiles pour une lecture d’extraits du roman, suivie d’un échange avec le public.
– le 29 novembre de 10h à 18h, Luc-Michel Fouassier sera présent au Salon du Livre d’Ozoir-la-Ferrière (Seine et Marne) sur le stand des Éditions Luce Wilquin.
– Le 2 décembre à 20 heures, on retrouve Isabelle Bary à la Bibliothèque locale du Centre de Woluwe-Saint-Pierre (Bruxelles) pour une rencontre animée par Aurelia Jane Lee.
– Le 6 décembre de 14h à 15h30, Anne-Frédérique Rochat dédicace son nouveau roman À l’abri des regards à la librairie Payot de Vevey (Suisse). On la retrouve une semaine plus tard le 13 décembre de 15h à 17h à la librairie Payot de Montreux.
– Le 12 décembre à 18 heures, la librairie Agora de Louvain-la-Neuve (B) accueille Michel Claise (Les poches cousues) et Françoise Roch (Les Banksters, Albin Michel) pour une rencontre, qui s’annonce passionnante, animée par Alain Lallemand (Ma plus belle déclaration de guerre).
Brive2014blog– Le 20 décembre de 15h à 18h, la librairie La Licorne à Uccle vous propose un joli plateau pour vos achats de Noël : Isabelle Bary (Zebraska), Alain Lallemand (Ma plus belle déclaration de guerre), Mathilde Alet (Mon lapin) et Valérie Cohen (Alice et l’homme-perle). Un quatuor d’auteurs aussi talentueux que sympathiques !

Une dernière chose à noter : le 6 février 2015 paraîtra le 500e titre des Éditions Luce Wilquin… un jalon pour nous, mais surtout un premier roman «hénaurme» dans tous les sens du terme… Restez attentifs !

Isabelle Bary primée en France

BarySoroptimistblog

Le Prix Soroptimist 2014
de la romancière francophone

a été attribué au deuxième tour à
Isabelle Bary
pour son roman
La vie selon Hope

Les autres finalistes étaient Laura Alcoba («Le bleu des abeilles», Gallimard), Scholastique Mukasonga («Notre Dame du Nil», Gallimard), Simonetta Greggio (« L’homme qui aimait ma femme», Stock), Pia Petersen («Un écrivain, un vrai», Actes Sud), Béatrice Shalit («Qui veut tuer Rosa Hoffmann», Julliard), Kettly Mars («Aux frontières de la soif», Mercure de France) et Suzanne el Kenz («Ma mère l’escargot et moi«, L’Aube).

Le prix sera officiellement remis le 15 novembre à l’Hôtel de Ville de Grenoble, en présence des centaines de lectrices des 52 clubs Soroptimist français qui ont voté.

Infos sur www.prixromansorop.fr
et sur http://www.wilquin.com/?s=La+vie+selon+Hope

Envie de rencontrer nos auteurs ?

Un agenda chargé pour octobre et novembre !

Daniel Charneux présente son dernier roman, Trop lourd pour moi, à la Roulotte théâtrale à Dour-Élouges le 2 octobre à 20 heures: La rencontre est animée par Françoise Houdart.

Françoise Houdart que l’on retrouve à la Roulotte théâtrale le 9 octobre à 19h30, mais cette fois pour une lecture-spectacle de son dernier roman, Victoria Libourne, en compagnie des comédiens de la troupe.
À noter également que Françoise Houdart participera le 16 octobre à l’émission Cinquante Degrés Nord enregistrée à Mons.
On retrouvera aussi Françoise Houdart le 7 novembre à la Maison culturelle de Quaregnon pour une présentation de son dernier roman, toujours avec la complicité de Daniel Charneux.
Le 9 novembre dès 15 heures, l’auteur accompagnera une balade littéraire dans Élouges dans les pas de Victor Regnart, le héros du roman Les profonds chemins.
Le mercredi 19 novembre à 19h30, la Maison du Livre de Saint-Gilles propose une lecture-spectacle inédite autour du centenaire de la Première Guerre mondiale, «1914-1918 : textes et chansons de la Grande Guerre». Parmi les textes sélectionnés par l’asbl Plaisir du Texte figure bien sûr un extrait de Tu signais Ernst K.
Le 21 novembre à 20 heures, c’est à la Bibliothèque de Boussu (Hainaut) que Victoria Libourne sera mise à l’honneur lors d’une rencontre agrémentée de lectures.

– À l’occasion de la Fureur de Lire, la librairie Agora de Louvain-la-Neuve accueille notamment Michel Claise (Les poches cousues) et Alain Lallemand (Ma plus belle déclaration de guerre), le 9 octobre à 17 heures. L’entretien est mené par Guy Delhasse,

– Toujours dans le cadre de la Fureur de Lire, et toujours le 9 octobre mais cette fois à 18h30, la librairie La Licorne à Uccle met notamment en valeur le premier roman de Mathilde Alet, Mon lapin, avec le concours d’Évelyne Guzy.

Isabelle Bary (Zebraska) sera à la Bibliothèque d’Uccle-Le Phare le 9 octobre à 20 heures et à la librairie À livre ouvert le 11 octobre à 1030. Elle dédicacera son roman au Salon Education de Charleroi, sur le stand EHP les 15 et 18 octobre.
Le librairie des Saules à Ohain l’accueille le 17 octobre de 18h30 à 20h pour un apéro-dédicace sympathique. Et la librairie Cook and Book (Woluwé) le 13 novembre à 19h30 pour une conférence organisée par l’association Parents-thèses. N’oublions pas la rencontre à la librairie Once upon a Time à Linkebeek le 22 novembre à 15h30.
Et retenez déjà la soirée du 2 décembre pour une rencontre à la Bibliothèque de Woluwe-Saint-Pierre, animée par Aurelia Jane Lee.

Anne-Frédérique Rochat (À l’abri des regards) vous attend à la librairie Des livres et moi de Martigny (Suisse) le 18 octobre à 15h30 pour une rencontre-dédicace. Et à la Biblitohèque de Vevey (Suisse) le 7 novembre à 19h15 : elle lira quelques auteurs japonais, avant de parler de son roman et d’en lire également des extraits.

Alain Lallemand (Ma plus belle déclaration de guerre), Valérie Cohen (Alice et l’homme-perle) et Isabelle Bary (Zebraska) dédicaceront leurs ouvrages à la Foire du Livre de Brive du 7 au 9 novembre. Un très bel évènement !
Profitant de son passage à Brive, Isabelle Bary rencontrera parents d’enfants HP et enseignants à l’École Pont Cardinal le samedi 8 novembre à 20h30 au cours d’une soirée animée par Élodie Vandewalle, de l’association Potentiels.

Luc-Michel Fouassier dédicacera son nouveau roman Le zilien au Salon de l’Autre Livre à l’Espace Blancs Manteaux à Paris les 15 et 16 novembre, et à la Librairie de la Cour à Lésigny, en région parisienne, le 22 novembre.

– La maison d’édition participe également, avec plusieurs auteurs, au Salon Mon’s Livre à Mons en Belgique les 22 et 23 novembre et au Salon d’Ozoir-la-Ferrière en France le 29 novembre.

Zebraska – Isabelle Bary

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Martin Leroy, quinze ans six mois et vingt-deux jours, vient de recevoir un étrange cadeau : un paquet de feuilles reliées. Il croit d’abord à une farce – on ne lit plus de livres en 2050 –, mais lorsqu’il découvre sur la première page la dédicace À mon petit zébron Marty, il est pris d’un véritable tremblement. Au risque de paraître ringard, il entame clandestinement la lecture de ce texte qui dévoile la vie mystérieuse et bouleversée d’un enfant Haut Potentiel dans les années 2010 et celle de sa mère touchante et burlesque à la fois… Il comprend peu à peu qu’il n’est pas étranger aux secrets bien gardés que renferme le récit.
On les appelle HP, HPI, surdoués, précoces, zèbres… Comme la plupart d’entre nous, Isabelle Bary ignorait tout de leur monde extra-ordinaire avant d’y être inopinément plongée. À l’abri de toute prétention, avec tendresse, humour et fantaisie, Zebraska tente de démystifier ces enfants pas comme les autres, menottés à des clichés fumistes et si souvent incompris.
Un roman où se reconnaîtront en souriant tous les parents soucieux de léguer tant bien que mal leur héritage à leurs enfants.
En librairie le 17 octobre

Les premières lignes
Je ne sais pas très bien par où commencer…
C’est déjà un commencement, non ?
En tout cas, ce livre est né quand j’appartenais encore à la catégorie de ceux qui n’arrivent pas à poétiser leurs privilèges. Vous voyez ? Non ! Eh bien, un peu le genre de type qui prend la vie pour un handicap et qui se complaît dans cette insatisfaction. C’était il y a trois mois, la veille de ce Noël 2049. Mon père était entré dans ma chambre, l’air sérieux et doux à la fois, une mixture étrange dont il détient le monopole, en prononçant mon nom comme on entame une déclaration : Martin…
À l’évidence, je m’appelle Martin (un nom classique qui ne suppose aucune association stupide, merci papa, maman !). J’ai quinze ans. Je suis né le 24 mai 2035. C’était un lundi. Je le sais, je hais les lundis ! Ils sont brun foncé, larges comme des tunnels dans lesquels on est forcés de s’avancer. Quand j’épelle les lettres dans ma tête (l-u-n-d-i), cela m’emplit d’angoisse. Ce n’est pas pareil pour samedi (qui est jaune canari) et dont les syllabes sentent bon. Il paraît que la majorité des gens ne voient pas le monde comme moi. Comment je le sais ? On me l’a expliqué (tympanisé !) depuis que je parle (et j’ai parlé tôt), j’ai compris le principe (je comprends vite), et enfin, j’ai admis (ça, ça a été un peu plus long). Alors, on (moi surtout) s’est adapté. Il paraît que tout ce cheminement est très important.
Ma mère est belle et drôle et futée. Mon père ? C’est Dieu en personne !
Vous voyez le tableau ?

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Le zilien – Luc-Michel Fouassier

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Survie et triomphe d’un enseignant dilettante
Présentation de jean-Philippe Toussaint
Dans ce roman résolument impertinent, qui nous décline l’année scolaire d’un enseignant remplaçant, l’humour – comme instrument de résistance aux casse-pieds en tout genre – joue pleinement sa partition.
Luc-Michel Fouassier, également nouvelliste, est déjà l’auteur de deux romans parus aux éditions Luce Wilquin. Il exerce, en région parisienne, le métier de professeur des écoles ASHP (À Ses Heures Perdues).
En librairie le 17 octobre

Les premières lignes
Tout commençait moyennement. Il était affecté à titre provisoire, une année scolaire tout de même, à un poste de remplaçant ZIL rattaché à une école élémentaire de banlieue pour y effectuer cent pour cent de service. L’école Charles-Péguy, sorte de parallélépipède rectangle bleu (volume = base x hauteur) qui possédait onze classes dont quatre cours moyens – mais il subodorait que les onze classes le fussent toutes, moyennes – s’enorgueillissait d’avoir une BCD, bibliothèque centre de documentation, et cinq ordinateurs poussiéreux pour lutter contre l’échec scolaire par la différenciation pédagogique appliquée aux nouvelles technologies. Le directeur – c’était le portrait craché de Fernandel – n’avait plus que trois années à faire (bientôt la quille, disait-il).
Il était donc zilien et mesurait un mètre soixante-quinze, une taille moyenne.

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Ma plus belle déclaration de guerre – Alain Lallemand

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Alors que pleuvent les premières bombes d’un nouveau conflit qu’il lui faudra soigner, le médecin urgentiste suisse Roch Aebi déclare sa propre guerre : il veut divorcer, retrouver un peu de liberté pour mieux s’engager face aux guerres qui se multiplient. Il n’est pas peu fier de son fils Victor, qu’il veut voir grandir, mais il nourrit un projet humanitaire inouï : négocier avec le chef des talibans afghans Mollah Omar l’ouverture d’une maternité à l’occidentale en plein cœur de la zone insurgée.
Le médecin se lance à l’aventure : il gagne la terre natale de Mollah Omar, noue un contact avec les insurgés, défie les chefs de guerre, trafiquants de drogue, troupes régulières et forces spéciales, ainsi que les agents occultes de renseignement. Inépuisable, Roch essuie son lot de défaites lorsque l’une d’elles le submerge : son fils Victor a disparu…
Roman d’amour et d’aventure, roman filial, Ma plus belle déclaration de guerre nous emmène des déserts et caches troglodytiques du Sud afghan aux sommets enneigés de l’Hindu Kush, des forêts impénétrables du Pakistan tribal aux pics vertigineux des Alpes suisses en passant par les eaux lumineuses du Golfe d’Aden. Pour y explorer une question brûlante : comment relever périls lointains et défis intimes, être à la fois père attentif et digne citoyen de l’univers ?
En librairie le 19 septembre

Les premières lignes
L’homme était pieds nus, plaqué au sol, un jeans à peine enfilé, le hurlement de la guerre à sa fenêtre ouverte. Du deuxième étage de l’hôtel, dans une chambre ni au sol ni aux cieux, réfugié dans la seule encoignure de murs porteurs, il attendait le dernier pilon, l’estompement du séisme, ce silence bientôt de retour mais qui le trouverait sourd, sourd pour quelques secondes encore durant lesquelles l’oreille meurtrie chercherait en radar aveugle un pépiement, un rien, le premier signe d’une nature retrouvée, le chant naissant d’une rousserolle ou le « trak, trak, karra-kru-kih » de l’oiseau stentor réfugié dans les marécages des rives du Tigre et qui annoncerait une pause dans les bombardements, le possible retour au calme originel de l’éther et du ciel, l’adieu aux « ouizz-ba-dam—dam » des missiles Tomahawk.
Il était trop tôt encore. Le silence qui suit la chute d’un Tomahawk, c’est encore du Tomahawk, la partition ne serait réputée jouée qu’aux premiers pépiements audibles montés du rideau fluvial de papyrus. Bien plus que l’œil, c’est l’ouïe qui détecte le danger, ce qui lui confère une coloration imprécise, plus menaçante. Mais il était trop tôt pour le silence. Déjà, quatre nouveaux traits rouges montaient aux cieux par-dessus l’horizon du désert d’Anbar, striaient de rose et sang ces restes de nuit poussés par l’aube et ouvraient une serre menaçante au zénith de Bagdad. En une apnée vertigineuse, l’aigle de cette guerre abattit à nouveau sa patte sur les immeubles de la rive occidentale. Le cœur de l’homme s’arrêta de battre, le sang s’immobilisa jusqu’à ce qu’une palette de feu, une aurore de mort et de fumées brûlantes envahisse le ciel, obstrue l’horizon à sa fenêtre, irradie de son grésil de cendres une partie même de l’espace de cette chambre.

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