Archives par étiquette : Fourez Michelle

Élisabeth, en hiver – Michelle Fourez

Élisabeth, que le temps ne semble pas atteindre, vit à Bruxelles entre vitalité inébranlable, désespoir lancinant et solitude amie.
Ses enfants et leur famille reviennent du bout du monde pour Noël, qui du Vietnam, qui du Canada… Mais la santé de leur père, divorcé depuis longtemps de leur mère, donne des signes inquiétants.
Un huis clos riche en rebondissements, un texte dense et épuré, tout en intériorité.

Michelle Fourez vit à Tournai, où elle a enseigné pendant quarante ans les littératures française et espagnole. Grande voyageuse, elle continue d’arpenter la Terre, sac au dos. Élisabeth, en hiver est son neuvième roman.
En librairie le 3 mai 2018

Les premières lignes
Élisabeth, il faut que je te dise : j’ai refait ma vie.
Je t’embrasse,
Paul

Élisabeth est debout face à la fenêtre. Il neige, c’est décembre. Elle tient encore entre ses mains l’enveloppe qu’elle vient de déchirer à la hâte. Elle regarde encore au-dehors la neige de décembre, déjà lourde sur le houx, en bas, dans la rue. Elle pense à cette toile de Vermeer, celle où il y a aussi une femme qui tient en main une lettre, face à une fenêtre. Elle pense à cette toile longtemps, plusieurs minutes.
Maintenant, Élisabeth marche vers la cuisine. Elle ouvre la poubelle, y jette l’enveloppe déchirée et la lettre de Paul, minutieusement déchiquetée. Alors seulement elle pleure en silence, appuyée contre la table où le soleil luit sur trois oranges. Sans doute pleure-t-elle longtemps : il ne neige plus, maintenant, et la lumière au-dehors est vive. Une lumière d’après-midi de décembre.

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Adrienne ne m’a pas écrit – Michelle Fourez

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Je ne vous ai vue qu’une seule fois, Adrienne, au hasard d’une rencontre mondaine après l’un de mes concerts. […] Non, je ne me souviens pas vraiment de votre visage.
De votre voix, oui.
Je me souviens que vous n’êtes pas très jeune, pas très belle, mais il me semble que personne, jamais, n’a compris ma musique comme vous l’aviez comprise, ce soir-là.

Des vies meurtries
La puissance de la musique
Un amour purement épistolaire qui se concrétisera enfin par-delà les peurs et les pudeurs

Michelle Fourez est née en 1951. Après une enfance vécue au plus près de la terre et des arbres, elle étudie la philologie romane et la philologie hispanique à l’ULB (Bruxelles). Elle a enseigné pendant quarante ans la littérature française et la langue espagnole. Grande voyageuse, elle continue d’arpenter la Terre, sac au dos.
Tous ses romans, sauf le premier, ont été publiés aux Éditions Luce Wilquin
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En librairie le 9 octobre

Les premières lignes
Adrienne ne m’a pas écrit.
L’été ne parvient pas à me happer au-dehors. Ni l’été, ni le foisonnement des branches que balance la brise, ni le rose du ciel, en ce soir de juin.
Mon piano reste muet, malgré le concert prévu dans dix jours à Bruxelles.
Rien qui puisse me donner la force d’aller vers la lumière du soir : voici douze jours qu’Adrienne ne m’a pas écrit, et pour peu mes yeux resteraient nuit et jour rivés à l’écran de l’ordinateur.
Est-elle malade ? A-t-elle sans me le dire décidé de couper le fil des mots tendu entre nous ? Est-ce là mon destin, perdre ce lien précieux, le seul que nous ayons tissé, elle et moi, depuis tant d’années, et m’enfoncer sans elle dans la vieillesse ?

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Envol des rencontres en cette rentrée

Beaucoup de dates à noter pour septembre et octobre. Les voici rassemblées par auteur :

Anne-Frédérique Rochat sera le 12 septembre dès 17 heures à la librairie À travers les mots à Rolle (Suisse) pour présenter son dernier roman Le chant du canari.
On la retrouvera le 26 septembre à la librairie Payot de Vevey. Le 3 octobre, c’est la librairie Le Rameau d’Or de Genève qui l’accueille aux côtés d’une autre auteure suisse, Lolvé Tillmans, pour une rencontre animée par Amandine Glévarec. Elle sera aussi le 17 octobre à la librairie Des livres et moi de Martigny.
Nous avons eu le plaisir d’apprendre que le roman d’Anne-Frédérique Rochat figurait parmi les six romans sélectionnés pour le Prix des Lecteurs de la Ville de Lausanne.

Après une présentation très réussie à Bruxelles à la librairie Filigranes le 3 septembre, Valérie Cohen dédicacera Monsieur a la migraine le 18 septembre de 17h30 à 20h à la librairie Once upon a Time de Linkebeek, le 27 septembre de 11h à 13h à la librairie Le Petit Filigranes à Uccle, le 25 septembre à la Bibliothèque de Boussu (Hainaut) pour une rencontre animée par Françoise Houdart et le 10 octobre de 15h30 à 18h30 à la librairie Cook & Book de Woluwe. Dans le cadre des festivités de son trentième anniversaire, la librairie L’Oiseau-Lire de Visé l’accueillera le 29 octobre à 20 heures pour un dialogue avec la sexothérapeute Julie Van Rompaey.

Auparavant, le 17 septembre à 20 heures, la librairie L’Oiseau-Lire – toujours elle – organisera une rencontre autour de notre 500e titre, Dans le bleu de ses silences, en compagnie de l’auteure Marie Celentin et de l’éditrice.

Françoise Houdart présentera son dernier roman, Victoria Libourne à la Bibliothèque centrale de la Province de Hainaut le 29 septembre à 19 heures. Auparavant, le 24 septembre à 20 heures, elle détaillera le parcours d’écrivain de Daniel Charneux, en compagnie de l’auteur, à la Maison culturelle de Quaregnon.

Véronique Emmenegger signera son Sorbet d’abysses à la librairie Payot de Vevey le 19 septembre. Toujours à Vevey, c’est le 8 octobre au Café littéraire qu’elle lira des extraits de son dernier roman.

Dans le cadre de la Fureur de Lire, Isabelle Bary (Zebraska) sera à la librairie L’Ivre de Papier à Jodoigne le 10 octobre dès 18 heures.
Elle donnera par ailleurs deux conférences à Florenville, à L’institut Saint-Anne sous l’égide de l’asbl Avance-toi, les 2 et 30 octobre. Le thème? L’enfant à haut potentiel, du mythe à la réalité, pour la première et L’enfant à haut potentiel, comment l’accompagner au quotidien? pour la seconde.
Elle participera aussi au premier Salon du Livre Proche à La Hulpe le 25 octobre.

Mathilde Alet et Mon lapin seront le 11 octobre à la Maison de la Francité, toujours dans le cadre de la Fureur de Lire. Le 20 octobre, l’auteure participera au Rendez-Vous littéraire organisé par Les Amis des Aveugles à Ghlin.

Michelle Fourez et son tout neuf Adrienne ne m’a pas écrit sont invités le 17 octobre au Salon de l’Eurométropole à Mouscron: Petit-déjeuner-lecture à la Bibliothèque le matin dès 10 heures et dédicace ensuite ainsi que l’après-midi dès 14 heures en compagnie d’autres auteurs de la région, dont François Salmon (Rien n’est rouge). Le 24 octobre, l’auteure sera à la librairie Decallonne de Tournai de 15h à 17h.

Deux rencontres bruxelloises au programme de Stanislas Cotton (Un fou dans la manche) : l’une animée par Veronika Mabardi à la librairie Candide à Bruxelles le 20 octobre à 19 heures et l’autre le 21 octobre à 19 heures à la librairie Tulitu, mais cette fois en compagnie de Soraya Amrani.

À noter encore que Daniel De Bruycker et son tout nouveau L’orée seront à l’honneur à la librairie La Procure de Tournai le 28 octobre à 18h30.

Notre Rentrée littéraire 2015

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Une famille – Michelle Fourez

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Années cinquante : une épidémie de polio frappe la Belgique. Françoise, six ans, née dans une petite ferme quelque part en Wallonie, est atteinte par la maladie. Elle en gardera une jambe raide. Son frère Bernard, de cinq ans son aîné, échappe à l’épidémie, mais sombre très jeune dans l’alcoolisme, ce que la famille feint d’ignorer. Françoise, elle, sait mais se tait.
Animée d’une rage de vivre dont elle ne se départira jamais, elle grandit malgré le désamour de sa mère et une famille où règnent le silence, la lâcheté et la trahison. Elle se sent et se sait différente, dans ses valeurs et son désir.
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Les premières lignes
Ce jour-là, on avait reçu la nouvelle radio. En juillet 1957. Une grosse radio brune qu’on avait posée sur une console de bakélite, à un mètre cinquante du sol, contre le mur de la cuisine.
Le père écoutait l’arrivée de l’étape du Tour de France, dans les Pyrénées-Orientales, debout, l’oreille collée contre le poste pour bien entendre, quand elle a commencé à avoir mal à la nuque.
Elle a posé sa poupée à terre, près d’elle, contre la chaise où elle s’était assise, et s’est mise à pleurer doucement pour ne pas déranger le père qui écoutait le Tour de France.
La mère sans un mot s’est approchée d’elle, a posé sur son front une main froide et sèche. La petite avait de la fièvre. Elle lui a glissé sous l’aisselle un thermomètre de verre ; quarante degrés deux.

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Michelle Fourez – Seules

Suite à une blessure à l’œil, une femme sans enfant est emmenée d’urgence à l’hôpital, les yeux bandés. Dans le lit à côté du sien gît une femme silencieuse, à qui personne ne rend visite.
Confrontée au silence de l’autre, la nouvelle arrivée se résout à dialoguer avec elle-même, renouant ainsi avec la solitude existentielle dont elle souffre et jouit à la fois.
Mais sa compagne de chambre entre soudain en logorrhée comme si elle éprouvait le besoin de se raconter sa vie…
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Les premières lignes
Moi, je n’ai pas eu d’enfant.
Le sang a cessé de couler, maintenant. C’est trop tard.
Le sang a cessé de couler, et j’ai enterré ce désir dans un coin de mon cœur, dans un coin de mon corps, là exactement, dans mes doigts boursouflés. Toujours je garde les mains fermées, pour que personne ne les voie.
C’est surtout le jour où – je devais avoir cinquante ans – je l’ai rencontrée, elle, que j’ai pu commencer à oublier ma souffrance.

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Michelle Fourez – Ferveur

C’était son professeur de grec, et sans doute en était-elle amoureuse. Trente ans plus tard, un notaire lui remet un long texte de cet homme, décédé depuis quinze ans, et elle y découvre toute la ferveur dont elle était l’objet de sa part.
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Michelle Fourez – Ana

Michelle Fourez est enseignante et vit non loin de Tournai, à quelques encâblures de Lille. Elle a participé à diverses expériences théâtrales et musicales, ainsi qu’à des créations collectives. Elle a déjà publié trois romans : «Les bons soirs de juin» (Alinéa, 1992), «Le chant aveugle» (1995) et «À contretemps» (2004) – ces deux derniers aux Éditions Luce Wilquin

Ana a quitté un mari, une villa, un commerce ambulant florissant – bref, une vie cossue, mais morne – sur un coup de tête, après avoir rencontré sur un marché un fonctionnaire retraité portant beau, Édouard. Mais la vie que celui-ci lui impose, dans une maison décrépite, est celle d’une servante corvéable à merci… Rattrapée par ces réalités à la limite du sordide, Ana commence par se résigner, avant de trouver au bout de quelques années la force de tout quitter à nouveau pour vivre dans le calme d’une solitude acceptée. Un texte sobre, épuré, comme Michelle Fourez sait les faire, sur les illusions perdues d’une femme plus très jeune…

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Les premières lignes
C’est en octobre 1995 que j’ai rencontré Ana pour la première fois. J’étais assise à la terrasse de notre jardin, tout en haut de la colline. Une terrasse en bois qui ressemble à une scène de théâtre villageoise. Je goûtais les derniers soleils, à la tombée du jour, et un écureuil devait m’avoir distraite : bien que je l’attendisse vraiment, je ne m’étais pas aperçue de la présence d’Ana dans le petit chemin qui monte chez nous, tout en haut de la colline boisée, là où s’arrête le village… L’écureuil avait disparu derrière un tronc et mes yeux étaient revenus au chemin.

Michelle Fourez – A contretemps

Michelle Fourez est enseignante et vit à Tournai, une ville belge située à quelques encablures de Lille. Elle est déjà l’auteur de deux romans : «Les bons soirs de juin» (Alinéa, 1992) et «Le chant aveugle» (Éditions Luce Wilquin, 1995), dont une version pour mal-voyants est parue chez Largevision Éditions, Chardon bleu Éditions, en 2000.

Un homme est alité. Il va mourir, il le sait. Auprès de lui, la femme, le fils, la fille aussi. Des personnages sans nom. Dans les souvenirs de l’homme, le travail à la ferme, Ulriche qu’il a aimée en Allemagne durant ses années de captivité et ses balades dans la campagne avec sa fille. Leur connivence aussi, et leur bonheur à tous deux en pleine nature. C’est à l’hôpital qu’il meurt, loin de sa femme qui y juge sa présence inutile, loin de son fils, toujours saoul, mais près de sa fille qui lui tient la main jusqu’au bout. Voilà comment un homme de la terre passe, en toute discrétion et en une saison, du lit au cercueil.

Les premières lignes
Ce fut là sa dernière aventure. Vers vingt-deux heures il s’approcha de la fenêtre sans rideaux de la chambre, une fenêtre qui donnait sur la pleine campagne. Il se dévêtit sans quitter des yeux les lumières vertes et lointaines de la sucrerie, tout au fond du paysage. C’était l’automne, la saison des betteraves. Il ne pouvait voir ces lueurs sans repenser aux jours anciens où il conduisait avec ses deux chevaux son charroi terreux à la sucrerie. C’était il y a longtemps.

Michelle Fourez – Le chant aveugle

«Un vrai, un beau roman d’amour, tendre, brûlant, pas mièvre pour un sou, intimiste et doux comme une caresse.» [Josiane Vandy, Gaël]

Les premières lignes
Elle achevait la lecture d’un livre bref. L’histoire d’une femme qui pendant quelques mois n’avait vécu que dans l’attente de son amant. Elle posa le livre de l’autre femme, regarda l’heure et s’assit pour attendre. Le livre de l’autre femme lui semblait fort, et dérisoire. Fort, car tout y était juste. Dérisoire, car son attente à elle durait depuis près de dix ans. Parfois, il venait. Parfois. Elle se souvenait de ce professeur de grec qui lui disait que la langue ne serait rien sans les adverbes. Sa vie entière pour ce parfois. Parfois, il venait, et sans un mot il la plaquait contre le mur […]