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Avant les Tournesols – Sarah Berti

Mons, mai 2006, Lena Orioles est retrouvée morte à son domicile, le crâné fracassé. Son amant, un père de famille du voisinage, avoue très vite le meurtre, l’arme du crime ayant été retrouvée dans son jardin. Un seul témoin de la scène : Paloma, un bébé. Le fils aîné de dix-huit ans prend alors ses deux petites sœurs en charge, et tous trois grandissent comme ils le peuvent, entre colère et désespoir.
Juin 2016, un témoignage inattendu innocente l’accusé. Smeralda, rentrée de l’école après le meurtre, est devenue une jeune femme sensible, éprise de danse. Hantée par le souvenir de sa mère, elle décide de prouver à tout prix la culpabilité de l’accusé et mène sa propre enquête. À travers de nouvelles pistes non explorées au moment des faits, elle se découvre une mère amoureuse de l’art, de la beauté, gourmande d’amour, une femme forte et déterminée, dont les fêlures ont précipité le destin.

Sarah Berti (1974) publie ici son dixième opus, en se démarquant de ses trois précédents polars, les fameuses enquêtes de Tiziana Dallavera ancrées dans la région de Rebecq en Brabant Wallon et parfumées d’épices italiennes.
En librairie le 1er mars 2018

Les premières lignes
Smeralda, aujourd’hui
Depuis l’âge de six ans, je hais Antoine Jankovic. Je hais ses cheveux châtains toujours en bataille, et ses fins doigts maladroits dont l’annulaire gauche reste replié, un peu comme un crochet. Je hais ses petites lunettes en métal et ses yeux pâles aux longs cils, son regard doux presque soumis. Je hais ses pulls mal ajustés, toujours de guingois sur son corps voûté. Ses sourires timides. Son parfum Fahrenheit trop suave. Sa petite mallette en cuir usé, comme s’il voulait qu’on le prenne pour un professeur, un assistant universitaire aux pantalons de velours, lui le simple informaticien de bas étage chez Hollister Computer.
Contrairement à l’amour ou au chagrin, la haine ne faiblit pas avec les années. Elle est comme le vin, elle bonifie. Elle prend le goût de la vie, du destin, elle infiltre chaque souffle, chaque seconde. Elle me remplit le cœur et l’âme, chaude, collante, une douceur sur ma colère. Un objectif. Un secret.
Quand je danse, je peux la palper, invisible elle semble quitter mon corps quelques heures et, pendant que je respire enfin librement, elle vogue devant moi, aérienne, noire et frémissante. Personne d’autre ne la voit. Personne d’autre ne sait, ni mes élèves, ni même Louise, qui devine pourtant tant de choses.

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Trois de nos auteurs primés

Nouvelles2015
Le concours de nouvelles Nouvelles… dans le vent!, organisé par l’Université de Mons (Hainaut) dans le cadre de Mons Capitale Culturelle Européenne 2015, a récompensé trois de nos auteurs : François Salmon (Rien n’est rouge), premier prix pour «Le nom des courants d’air», Ethel Salducci (Singulière agape), prix de la Fondation Mons 2015 pour «Terre d’adoption», et Sarah Berti (La vie al dente), prix de l’Université de Mons pour «Tout ira bien». François Salmon reçoit en outre le Prix de Littérature 2015 de la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut. Un recueil réunit les textes des six lauréats du concours.

La vie al dente – Sarah Berti

506blog

Une silhouette sombre suspendue à une grue, sur un chantier désaffecté, trouble la blancheur du paysage enneigé. Le médecin du village vient d’être assassiné, et Tiziana Dallavera, la jeune policière rebecquoise aux prises avec une histoire passionnelle, reprend du service pour mener l’enquête, dans un hiver glacial.
Rapidement, un autre corps est découvert, et les policiers se lancent à la poursuite d’un étrange tueur en série, avec pour seuls indices une manne abandonnée et des témoignages discordants. Que cache la terrible solitude des victimes ? Quel lien les unit-il donc au-delà du silence ?
Heureusement, Tiziana pourra compter sur son inénarrable famille pour l’aider à démêler le vrai du faux, et plonger avec elle dans les arcanes d’une histoire douloureuse.
Après Le jour du tiramisù et Cappuccino blues, cette troisième enquête de Tiziana Dallavera entremêle les fausses pistes, et seule une plongée dans un passé troublé permettra de lever le voile sur les dérives d’une humanité égoïste.
En librairie le 8 mai

Les premières lignes
Elle ne vit pas le pendu tout de suite. Le corps pourtant se balançait tristement au bout d’une lourde chaîne. Il était recouvert d’une mince croûte de givre, les longs bras presque détendus, les mains bleuies, comme des battoirs inertes. Autour, la neige avait enrobé chaque centimètre de son fragile manteau et le chantier abandonné gisait, irréel dans cette blancheur scintillante.
Barbara Delestienne, que tout le monde appelait Barbie, effectuait son tour de vérification chaque matin depuis les actes de vandalisme perpétrés sur le chantier à l’arrêt. En général, elle expédiait cette tâche à pas pressés entre les piles de briques écroulées, contournait rapidement les engins au chômage technique, qui attendaient avec impatience le retour du printemps et de l’activité. Elle jetait un coup d’œil entre les tas de gravats, pénétrait dans le bâtiment en reconstruction, cherchait des traces de pas, d’un feu de camp, d’une présence. Les Anciens Hospices, en voie de rénovation, attiraient régulièrement les curieux : des jeunes en manque d’aventure ou des sans-abris alcoolisés qui préféraient le silence des pierres aux reproches des hommes.

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Cappuccino blues – Sarah Berti

488blog

13 novembre 2010. Le Bourgmestre de Rebecq déclenche le plan d’urgence pour gérer une crue exceptionnelle de la Senne, l’inondation touchant plus de mille habitations dans le village. Un à un, les petits rys débordent, noient la campagne, créent un vent de panique et d’incompréhension.
Les agents de l’Antenne de police sont réquisitionnés pour sécuriser les rues ou les maisons abandonnées, et venir en aide à la population sinistrée. Et ils ont fort à faire, entre la disparition mystérieuse de la libraire et de son bébé de dix mois, la découverte d’un squelette, l’absence inexpliquée d’une vieille dame…
Bravant les eaux déchaînées, l’aspirant inspecteur Tiziana Dallavera se lance dans l’action, en compagnie de son petit frère toujours prêt à mettre son cerveau supersonique au service des autres, pendant que Nonna réconforte les âmes à grands bols de minestrone ou de cappuccino mousseux.
En librairie le 13 juin

Les premières lignes
Cela avait commencé comme une banale averse. Personne n’y avait prêté attention, ni les passants pressés de s’abriter, ni les automobilistes qui zigzaguaient entre les flaques. L’eau tombait, donc, drue, persistante, et la rivière grossissait tranquillement. Elle charriait ses flots boueux et rognait peu à peu les berges érodées.
Tout le pays se détrempait lentement, dans cette atmosphère triste et presque obscure des samedis pluvieux belges. Personne ne se risquait à sortir s’il n’y était pas obligé, la télévision devenait le centre de la vie, comme le feu au coin duquel les familles se rassemblaient autrefois. Les rares regards aux fenêtres se détournaient rapidement, lassés de ce crachin monotone.
Les petits rys débordèrent les premiers, dans l’indifférence générale, noyant les champs alentour, les fossés, les petits chemins reculés de la campagne rebecquoise. On était le samedi 13 novembre 2010 à dix heures du matin, et personne ne savait encore que la commune allait vivre la plus grande catastrophe naturelle de son histoire dans les trente heures à venir.

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