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Lettres d’Otrante – Geneviève Bergé

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À Otrante, la vie est redevenue calme, les visiteurs sont rares hors saison dans les Pouilles. Mais en réalité, ici comme ailleurs, le monde poursuit sa course. De nouveaux clandestins viennent de débarquer, que l’on cache et ne sait comment accueillir. Des silhouettes passent, des signes semblent laissés, mais qu’indiquent-ils ? Interpréter est difficile et peut-être inutile.
Après avoir travaillé toute sa vie comme responsable de chantier, Aafke, originaire des Pays-Bas, a décidé de se consacrer à la restauration de la remarquable mosaïque médiévale de la cathédrale. Et de raconter son quotidien à Peter, un ami (peut-être un ancien amant) entièrement paralysé resté dans le Nord et dont elle a du mal à décoder les silences.
Heureusement, il y a une enfant au rire clair, un chat, et la beauté de la ville et de la mer.
Geneviève Bergé est née en 1957 à Bruxelles. Secrétaire de rédaction et assistante d’édition, lectrice passionnée, animatrice de groupes de lecture, critique, traductrice occasionnelle, revuiste, écrivaine, la littérature est bien au cœur de son appréhension du monde.
En librairie le 18 septembre

Les premières lignes
Elle a fini par trouver le nid. C’est ce qu’elle m’a dit. Coincé entre un poteau électrique et un mur de pierre, un endroit bizarre en vérité, trop peu caché, oui, bien trop exposé, suicidaire même, comme si l’animal, prévoyant le massacre, n’avait plus pris la peine de le dissimuler. D’ailleurs, elle aussi, elle allait changer de méthode. Elle enfermait d’habitude les nouveau-nés dans un sac en plastique, pas même un sac, juste un petit sachet de ménage, un élastique, et ils mouraient d’asphyxie parmi les déchets du container. Mais on ne savait jamais comment, il y en avait toujours un qui en réchappait. C’est ce qu’elle avait fini par penser, en tout cas. S’il en revenait toujours, c’est que certains bébés survivaient, puis qu’une sorte de mauvais sort les ramenait sur le lieu de leur naissance. Cette fois, elle allait les tuer avant de s’en débarrasser. Pour être sûre de son coup. Elle allait les tuer tous les six. Mais quand ? Les parents ne se trouvaient pas dans le nid. Que faire ? Attendre ? C’était risqué. Elle s’était résignée : puisque les loirs copulent d’abondance, une nouvelle portée verrait le jour bientôt, et elle, Simona, elle devrait reprendre la chasse. Je venais à peine d’arriver, mais elle a tenu à me montrer l’endroit où elle avait trouvé le nid. Absolument tenu ; moi, je pensais à mes valises. Je l’ai pourtant suivie à l’arrière de la maison, près d’une ancienne balançoire, là où elle entrepose son bois pour l’hiver et des casiers de limonade pour ses petits-enfants, quand ils descendent de Bari.

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Notre Rentrée littéraire 2015

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Geneviève Bergé – Le tableau de Giacomo

Messine, 1654. D’un moment à l’autre, un navire en provenance de Hollande va accoster. Et c’est peu dire qu’il est attendu ! Il transporte, en effet, la toile d’un peintre hollandais célèbre en son pays, mais méconnu en Italie et en Sicile, que Giacomo di Battista, le courtier du prince Antonio Ruffo, a commandée il y a trois bonnes années. Giacomo, vieux et malade, attend cette toile avec une ferveur que personne, ou presque, ne peut imaginer. Il n’en est pourtant pas à sa première commande, mais celle-ci revêt pour lui, et bientôt pour son entourage, une dimension exceptionnelle.

Une étonnante plongée dans le XVIIe siècle italien, mais aussi dans la vie et l’âme d’un collectionneur par procuration
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Les premières lignes
Cette histoire se passe en 1654. Mais peut-on vraiment parler d’histoire quand les personnages sont installés depuis si longtemps dans leur vieillesse, ou dans leur folie, que les accrocher l’un derrière l’autre, dans l’ordre adéquat et selon certaines règles éprouvées, ne suffit peut-être plus pour fabriquer un récit en bonne et due forme? Si la question se pose, et aussi rapidement, dès la première ligne même, c’est parce qu’en 1654, on arrive tard dans la vie des personnages. Le calcul est vite fait: ils sont tous nés au siècle précédent. Enfin, presque tous, si bien qu’on aperçoit déjà le point d’arrivée de leur cheminement. Les jeux sont faits, et la distance qui reste à parcourir est dérisoire, trois pas sur un jeu de marelle et voilà le paradis!

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Geneviève Bergé – Un peu de soleil sur les planchers

Chercher à acheter une maison, quoi de plus convenu pour un couple avec enfants? Mais l’aventure (car c’en est une!) est l’occasion de revisiter les souvenirs, rêves, utopies, étonnements et contradictions que les murs, toits et jardins font resurgir malgré eux. La maison idéale, enfin trouvée, n’a rien d’idéal, et son histoire est plutôt surprenante!
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Les premières lignes
Et voilà. Je m’appelle Martha et, comme toutes les grandes choses qui font notre vie, ou presque, ce que j’ai à dire est très simple: j’ai trente-cinq ans, j’exerce un métier, j’élève Constantin et Valentine, mes enfants, et j’ai la chance de vivre avec l’homme que j’aime, François. Un jour, c’était un dimanche, nous nous sommes retrouvés en tête-à-tête, François et moi, et nous avons décidé d’acheter une maison. Nous en avions déjà parlé plusieurs fois, bien sûr. Mais toujours au futur simple: un jour…, un jour viendra où nous achèterons une maison. Ce n’est pas que nous sommes casaniers. Nous avions déjà déménagé trois fois. Mais ce jour-là, tout à coup, nous avons abandonné le futur simple pour le futur proche: cette année, nous allons acheter une maison.

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