Archives par étiquette : Collectif

Collectif – Des nouvelles de Mons

2000-2010. Dix ans… dix textes… Dix textes pour une ville: Mons. Dix promenades dans la cité du Doudou, sous la protection de saint Georges, entre arbres séculaires et cours noirâtres, entre poètes maudits et terrasses ensoleillées, entre vieilles pierres et amours rêvées. À l’origine, en 2000, une idée de Daniel Blampain et un recueil, déjà. Puis, de 2004 à 2009, six fois six textes offerts chaque 23 avril pour la fête du saint protecteur. D’où l’idée de cette anthologie qui recueil­lerait dix textes sélectionnés par un jury indépendant. Nicolas Ancion, Rémi Bertrand, Daniel Charneux, François Emmanuel, Françoise Houdart, Ariane Le Fort, Malika Madi, Marcel Moreau, Toni Santocono et Patrick Virelles vous donnent chacun à sa manière «Des nouvelles de Mons».
Chez votre libraire conseil ou, à défaut, à commander ici.

Les premières lignes
Il y a toutes sortes de façons d’entrer en écriture. La façon religieuse, la façon bourgeoise, la façon cathartique, la façon propre, rationnelle, architecturale et multi-anecdotique, dont le roman est censé être l’expression la plus aboutie. Ma façon à moi fut animale, de type mythologique.
Je sortais à peine, avec peine, de l’adolescence lorsque j’adoptai le petit d’un dragon, mort lors d’un des sanglants combats qui firent la célébrité du Doudou. Car le dragon a sa dragonne, ce que l’on oublie trop souvent. La tradition dragonienne veut que la femelle soit discrète. On ne lui demande que d’être féconde. La condition féminine, là aussi, laisse à désirer. Au cours de noces terrifiantes, la semence du dragon s’en va bouillonner dans le ventre de la dragonne. Le membre du mâle, dont la décence nous interdit d’indiquer la taille, et la délicatesse nous dissuade de préciser l’apparence, brûle tout sur son passage. C’est le prix à payer, dans ce monde-là, pour la reproduction.

Continuer la lecture

Collectif – Quatuor pour une autre vie

Raoul Vaneigem, né en 1934, est surtout célèbre pour son «Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations». – Marcel Moreau, né en 1933, vit à Paris depuis 1968 et fut correcteur au Figaro jusqu’en 1989. Très nombreuses publications dont «Quintes» et «Morale des épicentres» (Denoël). – Claire Lejeune, né en 1929, publie depuis 1963 de la poésie et des essais poétiques, et des pièces de théâtre depuis 1997. – Jacques Sojcher est philosophe et directeur de collection chez Complexe. Professeur honoraire de l’Université de Bruxelles, il y dirige encore une revue.

Quatre écrivains ainsi se rencontrent pour composer ensemble, dans leur solitude et leur différence, une musique de la pensée qui soulèverait la pesanteur du monde; l’idolâtrie de la religion et celle de la pensée unique du profit. Quatuor de vivants pour la vie plurielle, contradictoire, complexe, éphémère, pour l’être avec sans manichéisme. Leur propos est simple, dans sa radicalité, dans sa rigueur : dépasser le nihilisme en ces nouveaux temps de la détresse, témoigner d’une foi – au-delà des désenchantements, des résignations, des compromissions – en l’homme et en la seule immanence. Oser dire la saveur de la vie et le désir de son partage.

Existe également au format numérique téléchargeable sur tous les types de liseuse

Les premières lignes
Il n’y a pour l’homme d’autre vie que sa vie corporelle et terrestre. Beaucoup en conviennent, quelques-uns en tirent agrément, peu y découvrent de quoi se construire une destinée exaltante. L’idée d’une existence gouvernée par le simple désir de vivre s’est trouvée si parfaitement vouée à l’ignorance et au discrédit que ce qui nous est le plus familier nous est le moins connu et le moins avouable. Nulle banalité n’atteint, à ce point, au paradoxe d’être si peu répandue. C’est pourquoi, ces propos que je n’ai cessé de redire en les précisant, je ne cesserai de les répéter jusqu’à ce que, supplantant les lieux communs dont se contentent ceux qui me reprochent de seriner les mêmes airs, ils imprègnent de leur substance non des têtes pétries d’idées reçues, mais des corps insatiables d’une vie à découvrir.

Collectif – Système B

Avec des nouvelles inédites de: Pierre Guyaut-Genon, Bruce Mayence, Nicolas Ancion, Gérard de Sélys, Xavier Hanotte, Philippe Bradfer, Virginie Baude et Sorin, Richard Ruben, André-Paul Duchâteau, Jean-Baptiste Baronian, Thierry Crifo et Gilbert Mérague

Réunir les auteurs qui ont prêté la main – et la plume – à ce recueil de nouvelles ne fut pas bien compliqué. Tous avaient envie d’écrire, et envie d’être lus. Et puis l’idée était séduisante, certains d’entre eux ayant participé à l’aventue de Bruxelles, du noir dans la blanche chez Autrement. Au fond, c’était comme une occasion de monter sur scène, elle se présentait à eux, ils devaient y aller: pour leur plaisir – on écrit rarement par masochisme – et vous distraire…

Les premières lignes
Il y a d’emblée deux choses que je n’aime pas dans cette histoire: la décoration de ce penthouse situé à Knokke-Heist et le style de ce mec que j’ai accepté de rencontrer suite à un simple coup de fil. C’est pas tellement ce ma jolie avec lequel il m’a accueilli, ni le sourire fatigué qui plisse ses lèvres charnues, c’est plutôt ses traits avachis. Le genre de type qui n’a pas dû être moche à l’époque, mais qui est en train de se déglinguer de partout. Sa voix m’avait convaincue, sinon envoûtée au téléphone, son physique beaucoup moins. Et puis, il y a l’appartement.

Collectif – Parfums

Nouvelles primées au concours Fureur de Lire, de la Communauté française de Belgique. Avec des nouvelles de Bernard Bellefroid, Patricia Lacroix, Colette Cambier, Romain Protat, Lorraine Tison, Nicole Versailles et Jacques Zégers

Parfums… Les sept nouvellistes publiés dans ce recueil ont-ils trempé leur plume dans l’armoise, la bergamote, dans l’ylang-ylang ou le vétiver? Qu’importe le flacon à parfums pourvu qu’on ait l’ivresse!

Les premières lignes
Tu as fui. Les messages s’accumulent. Tu es en fuite. Tu vas vers le moins. Vers l’épure. Tu te respires. Ici, ça ne sent pas un quelconque parfum capiteux. Ici, ça sent seulement ton corps. C’est cette maladie qui progresse. C’est elle qui t’assène ces coups cadencés aux articulations. Elle, qui frappe doucement tes os, rosse tes pieds, qui ne sont que douleur. Elle gagne sur ton corps et sur ton sommeil. Cette nuit encore, tu n’as pas dormi. Tu sens l’odeur de cette fatigue. La fatigue du sang qui martèle les tempes. La fatigue de cette lumière au plafond qui ne s’éteint plus. La fatigue de cette odeur qui t’enferre et empeste tout l’espace. L’odeur de la fatigue.

Collectif – Miroirs

Textes de Stéphanie Liessens, François Weerts, Sterna Gérard, Christine Hervieu, Clément Laloy, Patrick Ledent et Lorraine Tison Recueil des nouvelles primées par la Communauté Wallonie-Bruxelles lors de la Fureur de Lire 2002

Miroirs… Objet thématique de notre fureur d’écrire ou, plus simplement, de notre envie de nous représenter à notre image, réelle ou rêvée, de refléter nos sentiments avouables ou plus secrets, de déformer certaines vérités mauvaises à dire, de ternir des réputations ou de briller superbement. A chacun ses miroirs!

Les premières lignes
C’est le jour où après un automne pluvieux, cachez-vous le pire est à venir, le jour où après un hiver cinglant comme une paire de claques, tant pis pour ceux qui sont encore dehors et que les autres, ceux qui ont de la chance, attendent entre quatre murs que la vie reprenne un peu de sens, c’est le jour où finalement le soleil consent à reparaître.

Collectif – Une Europe de la création

Textes de Ludo Abicht, Lambros Couloubaritsis, Bart De Baere, Jacques Crickillon, Lieven De Cauter, Eric De Kuyper, Luc Devoldere, Claude Javeau, Bruno Kartheuser, Claire Lejeune, Dieter Lesage, Jean-Louis Lippert, Pierre Mertens, Alfred Minke, Rik Pinxten, Jean-Claude Polet, Guido Thomé, Alain Van Crugten, bOb Van Reeth et Leo Wintgens

Pendant la présidence belge de l’Union européenne, et compte tenu des défis posés à l’Europe aujourd’hui, les Ministres communautaires ayant la créativité dans leurs attributions – Richard Miller, Bert Anciaux et Bernd Gentges – ont pensé qu’il était utile, sinon nécessaire, d’inviter vingt créateurs et intellectuels belges à s’exprimer dans le cadre du colloque «Une Europe de la création», qui s’est tenu les 24 et 25 novembre 2001 à Bruxelles. Ce volume reprend dans les trois langues nationales (français, néerlandais et allemand) les contrivutions de ces créateurs.

Les premières lignes
Au nom de la présidence belge de l’Union européenne, je vous remercie d’avoir répondu à l’invitation des Ministres Bernd Gentges, Bert Anciaux et de moi-même afin de traiter, penser, conceptualiser, œuvrer (au sens de réaliser, mais aussi de créer une œuvre), un champ artistique, culturel, intellectuel nouveau, celui qui s’ouvre devant nous avec la construction de l’Union européenne. Ce champ nouveau est présent de façon discrète dans l’intitulé de notre colloque par le mot « une » Europe de la création. En effet pour la première fois dans l’Histoire, un projet politique veut, de façon pacifique et démocratique, unir l’ensemble des populations européennes.

Collectif – Moi, je préférais la suivante…

Les nouvelles de ce recueil ont pour auteurs: Dominique Costermans, Isabelle Lafarge, Michel Lauwers, Nathalie Pondeville, Caroline Hupet, Liliane Winels, Siska Moffarts, Nina Yerganian et Yves Paelinck

Ce recueil rassemble les nouvelles primées au premier concours de nouvelles lancé par la librairie bruxelloise Libris.

Les premières lignes
« Je te dois des excuses. » Jim est assis sur un tabouret de cuisine, ses longues jambes un peu écartées, les coudes sur les cuisses, les mains croisées. Il lève la tête et une petite gêne opaque dans le regard, il dit : « Je te dois des excuses. Je m’en veux d’être un tel cœur d’artichaut. » C’est tout. Il ne dit que cela. Tu t’en contenteras. De toute façon, tu as déjà baissé les bras, à quoi bon chercher à comprendre, autopsier, disséquer cette petite passion morte.

Collectif – Périple

Recueil des nouvelles primées au concours «La Fureur de Lire» 2001. Avec des textes de: Évelyne Heuffel, Daniel Adam, Colette Cambier, Jacqueline Daussain, Pierre Geranio, Stéphane Kneubuhler et Yannick Ziegler

Les premières lignes
Quand se soulevaient enfin les nappes de brouillard errant sur la crête des vagues pour que se déverse au loin une coulée de lumière pauvre et rase, on nous lâchait, par bandes, dans les dunes. Et notre envol en flèche, les petits à la traîne, les grands à l’avant, avait tout de celui des canards sauvages qui trouaient nos cieux bas de leurs taches rousses. Nous battions des ailes, chassés par les rafales venues du Zwin, emplies de plaintes d’échassiers. On bâtissait et rebâtissait des châteaux impitoyablement fissurés par la première avancée du ressac, aussi friables que seraient illusoires nos assauts et nos péripéties futurs. On s’évertuait à distinguer de là-haut un phare légendaire aperçu par certains les soirs d’été et qu’une pluie fine aurait décalqué en travers de la mer. On finissait toujours par insulter, en gesticulant dans le vent mauvais, un certain monsieur Hitler dont on ne savait rien, sauf que son nom, encore sur toutes les lèvres, rimait avec «enfer» et avec «bunker», en une ritournelle satanique, et qu’à cause de lui il était dangereux de poursuivre nos échappées au-delà des espaces enfin ouverts aux gosses: de l’autre côté de l’estuaire, les plages n’étaient pas déminées.

Collectif – Passages

Cet ouvrage regroupe les nouvelles primées par le jury du Concours de nouvelles organisé dans le cadre de l’opération Fureur de lire , édition 2000, et dont le thème était «Passages».
Textes de Sarah Berti, Hélène Victor, Joël Adena, Habiba Ahssini, Philippe Blavier, Corinne Jamar, Claude Raucy et Olivier Saussus

Les premières lignes
Aujourd’hui, c’est vendredi. Je déteste le vendredi, d’abord parce qu’ensuite vient le week-end, et puis parce qu’il y en a toutes les semaines. Et le week-end, moi, je n’aime pas parce qu’Henri-Paul ne travaille pas ces jours-là, alors il reste à la maison et moi aussi. Et on ne se dit rien. Et les heures sont longues, si longues. Froides.

Collectif – Succès damnés

Pierre Béarn, Alain Bereboom, William Cliff, Alain Dartevelle, Pascale de Trazegnies, Xavier Deutsch, Leïla Houari, Werner Lambersy, Christian Libens, Pierre-Alain Mesplède, Marcel Moreau, Layla Nabulsi, Jean-Luc Outers et Pascal Vrebos ont tous adhéré sans hésiter, et par amitié, au projet un peu fou de Bruce Mayence, le directeur de la collection Noir Pastel.

Quand des écrivains connus dans un autre genre littéraire se piquent au jeu de la littérature noire…, la surprise est au rendez-vous.


Les premières ligne
s
– Une nouvelle noire, mon vieux, c’est tout ce que je te demande !- Mais je ne sais pas faire du noir, moi !- Ça fait trente ans que tu en fais !- Maigret ? Kojak ?- Surtout pas, vieux grizzli, ton noir, le noir selon toi !- Ah bon ?- Maigret et Kojak existent, y a plus besoin de les inventer !- Et… pour quand il te faut ça ?- Hier soir !- T’es vraiment devenu fou, Bruce.- Tu verras, le recueil aura une âme, mais fais gaffe, ils t’attendent, ils vous attendent tous au tournant.- Qui ça ? Les rats dans l’armoire ?- Les pros, gars, les pros !- On risque gros, alors ? […]

Collectif – Du Lit au Ciel

La collection Noir Pastel, collection de littérature noire voulue et dirigée par Les auteurs du recueil collectif : les Français Olivier Mau, Olivier Thiébaut, Jean-Claude Schineizer, Jacques Vettier, Jean-Jacques Reboux, Robert Deleuse, Sylvie Granotier et Gérard Delteil – auteurs chez Baleine, chez Métailié et à la Série Noire -, notre Française de Belgique Pascale Fonteneau, les Belges Bruce Mayence, Pierre Guyaux-Genon, Xavier Hanotte, André-Paul Duchâteau, Jean Flament, Fank Andriat, Gilbert Mérague et Alexandre Lous, qu’il est inutile de présenter…

La collection Noir Pastel, collection de littérature noire voulue et dirigée par Bruce Mayence, se place sous le double signe de la qualité (fond et forme) et de l’amitié (de très nombreux auteurs français et belges ont sans hésiter adhéré d’emblée au projet de leur «ami Bruce»).Si le roman policier met en scène une enquête qui se déroule sous les yeux du lecteur, le roman noir (ou la nouvelle noire) saisit des personnages en situation de crise, face à une existence qu’ils assument plutôt mal que bien, avec son lot de frustrations, de rancoeurs ou d’échecs. En fait, le roman noir, c’est le fameux «franchissement de la ligne» de Simenon, ligne en deça de laquelle restent la plupart des individus et que seul le héros de roman noir a la lucidité ou la faiblesse d’outrepasser. Il devient à ce moment-là acteur – et non plus spectateur – du destin qui lui est échu, et dès lors assume sa descente aux enfers : c’est là la couleur noire du roman.Les textes de cette collection ne plongent jamais dans la violence et l’abjection gratuites, mais, si violence il y a, celle-ci sert toujours à dénoncer les travers d’une société déboussolée.Du lit au ciel, de l’amour à la mort… Les auteurs de ce recueil sont : les Français Olivier Mau, Olivier Thiébaut, Jean-Claude Schineizer, Jacques Vettier, Jean-Jacques Reboux, Robert Deleuse, Sylvie Granotier et Gérard Delteil – auteurs chez Baleine, chez A.-M. Métailié et à la Série Noire -, notre Française de Belgique Pascale Fonteneau, les Belges Bruce Mayence, Pierre Guyaut-Genon, Xavier Hanotte, André-Paul Duchâteau, Jean Flament, Frank Andriat, Gilbert Mérague et Alexandre Lous, qu’il est inutile de présenter…

Les premières lignes
J’ai pris un engagement, ici, à Mons, en refermant mon Plisnier.Et ils passent tous, sans me voir ! S’il savaient… Je les vois déjà tous, ces vieilles bigotes qui râlent parce qu’on a fermé le beffroi au public, parce qu’elles ne sont plus jeunes, parce qu’elles sont vieilles, parce qu’elles vont crever, elles s’en iraient en ratiocinant ; les hommes, ce troupeau en éternelle transhumance vers un quelque part sans penser qu’il […]