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Monique Thomassettie – Les Seins de lune

Monique Thomassettie est née à Bruxelles. Peintre, elle expose depuis 1978. Écrivain, elle s’exprime essentiellement par le conte, le poème, le théâtre. Les Seins de lune est son neuvième livre.

– Ouvre-toi, regarde… Le rouge lumineux et parfait du soleil couchant a le pouvoir d’apaiser les peines de coeur. Même quand il a disparu derrière les toits, et qu’il se reflète encore sur une vitre, la brève incandescence t’interpelle. Si tu voulais, au moins, essayer de voir, au lieu de te refermer sans cesse…- Tu parles comme une carte postale romantique de la côte!- Mais tu es romantique! Sans cela, tu ne souffrirais pas… L’auteur nous entraîne ici dans un univers particulier, celui du conte où la terre, les arbres, la nature tout entière vibrent en communion avec les êtres.

Les premières lignes
C’était un arbre d’une espèce ignorée des botanistes. Elle, elle avait élu domicile sous les branches éternellement verdoyantes, après tant d’errances, après tant d’erreurs. À chacune, elle avait pensé avec désespoir que jamais elle n’apprendrait à vivre dans le monde. Les regards la poursuivaient comme des oiseaux de malheur. Elle lui avait confié tous ses chagrins de femme, avait pleuré contre le tronc dont l’écorce dégageait un parfum d’encens. Alors, il lui parla.

Monique Thomassettie – Triptyque

Monique Thomassettie déploie parallèlement une oeuvre de peintre et d’écrivain. Dans le domaine de l’écriture, elle s’exprime par le conte, la nouvelle, le poème, le théâtre et le journal. Elle a déjà publié, chez le même éditeur, Un Voyage ou le journal d’un peintre en 1993, Verbes-Oriflammes en 1995 et Le Maître d’Or en 1996.

«[…] la Poésie que je veux pratiquer […] essaie d’intégrer écritures «automatiques» et lucidité ou connaissance de soi. Cette Poésie-là refuse les confusions. La perception sensuelle est cernée par la réflexion. Mais cette apparente austérité n’empêche pas d’écrire comme un «lys des champs». Voie royale semée d’épreuves. Épreuves qui ressemblent parfois à des pièges. Les pièges sont-ils une fois pour toutes dépassés? Il ne faut, en tout cas, jamais confondre le piège qui rend sauvage la petite bête et celle-ci dont les plumes ou les poils se mêlent au filet. Ce sont les pièges du Monde. Ce Monde simple et compliqué, si vaste et si petit, qui nous ressemble.[…] Je fonctionne moins par érudition que par intuition: je veux dire par là que mon (relatif) savoir acquis n’a de sens que lorsqu’il rejoint et confirme ma connaissance innée, infuse. Ce n’est pas égocentrique si la créativité en résultant s’ouvre sur « le monde et les dieux ».» [Monique Thomassettie]

Les premières lignes
L’Ange Diagonale
Diagonale un ange me tire de la nuit sourde
C’est un ange vertical
Lumineuse diagonale d’un cercle d’ombreà ne pas dépasser
Perdant l’Obscursans déchirure
je vois la nuit de Dieu
où je m’abats la joue contre
Sa porte
Le Doute éclipse l’Ange
Qui en déchoit ?
Le silence de Dieu est exil
De Dieu le silence est exil
Et les arbres sont mornes
Un couple gourmand déjà porte la marque de la chute
Le ciel est d’un gris arrêté
La chute mène au sommetÉclipse d’ange
Ce serait bien la mort
La Porte colossale s’éloigneraIl soufflera des plumes

Monique Thomassettie – Verbes-Oriflammes

«[…] ce recueil nous a d’abord déconcertée: une différence fondamentale entre la rectitude souvent presque carrée du trait dans les tableaux, malgré le fondu des couleurs, et les courbes tout en fluidité, en douceurs introspectives, en déliés, en abandons dans les pensée et les textes. […] Suis-je, artistiquement, androgyne? En moi, la femme écrit, et l’homme peint. Ils existe de ces intuitions fulgurantes. Je n’en reviens pas encore…» [France Bastia, La Revue générale]

Le visible porteur de l’ailleurs. Ceci est un livre intime, une rencontre personnelle avec Monique Thomassettie. Vous ouvrez le livre: c’est comme si elle vous ouvrait la porte de sa maison, de son atelier, de sa création. Vous êtes invité dans cette intimité. Dès la première page, vous savez comment et pourquoi l’écrivain et poète Gérard Adam est devenu l’homme de sa vie. Et la dernière page vous confie deux poèmes et un dessin de leur enfant, Véronique.

Monique Thomassettie – Un Voyage, ou journal d’un peintre

«On ne saura pas encore, en lisant Un Voyage, si la peinture, la poésie ou le récit a les préférences de Monique Thomassettie. […] Je crois que les trois formes utilisées se complètent harmonieusement.» [Paul Van Melle, Inédit]