Corinne Jaquet – Zoom sur Plainpalais

Avril 2004. Alors que la Télévision romande fête son cinquantième anniversaire, un de ses réalisateurs est assassiné sur la Plaine de Plainpalais en plein marché aux puces. Le Commissaire Mallaury, fraîchement nommé à la succession du Commissaire Simon parti à la retraite, se serait bien passé, pour sa première grosse affaire criminelle, d’un cadavre aussi « people ». Surtout qu’une deuxième énigme vient compliquer son enquête, précisément sur cette plaine où est né le cinéma suisse il y a un siècle…
Le nouveau (et très attendu) roman de Corinne Jaquet dans sa série de polars sur des quartiers de Genève

Ce titre est retiré de la vente.

Les premières lignes
Que ferait un homme sachant qu’il va mourir dans moins d’une heure?
Il n’irait certainement pas se préparer un café.
C’est pourtant ce que fit Fernand lorsque onze coups sonnèrent au clocher de Saint-Boniface. Un Nescafé. Vite fait au micro-ondes. Puis il forma un numéro sur le clavier de son téléphone : occupé. « Je rappellerai plus tard. » Qu’il croyait.
Ne se doutant toujours de rien, il alla se rasseoir sur le balcon. Ce n’était pas vraiment un balcon, mais plutôt une loggia, une véranda, un « bow-window », un jardin d’hiver, bref une petite pièce en losange située dans l’angle de l’immeuble et donc de l’appartement. Les vantaux supérieurs s’ouvraient pendant l’été. On se croyait alors suspendu au-dessus de la Plaine de Plainpalais, une loge de choix pour survoler le monde.
Fernand y avait installé une partie de son bureau, son poste d’observation.

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Nos auteurs sont gâtés…

––– Les prix

Justine Lalot a reçu le Prix Saga Café du premier roman le 7 octobre pour «Pas grand-chose»

Geneviève Damas est sélectionnée pour le Prix Rossel 2011, le Prix Rossel des Jeunes 2011 et le Prix Première RTBF avec son premier roman «Si tu passes la rivière». Elle figure aussi parmi les finalistes du Prix Une commune, un livre de Cesson en Seine et Marne et dans la présélection de la Saison de lectures du Festival du premier roman de Chambéry, en compagnie de Luc-Michel Fouassier pour son roman «Un si proche éloignement».

––– Les rencontres

… passées:
au Centre Wallonie-Bruxelles de Paris (Laure Mi Hyun Croset, Annick Stevenson et Geneviève Damas), à la librairie Apo(k)lyps à Paris (Laure Mi Hyun Croset), au théâtre de la Parfumerie à Genève (lecture-spectacle Florence Heiniger), à la librairie A livre ouvert à Bruxelles (Geneviève Damas), aux librairies Payot Genève Rive Gauche et Payot Lausanne (Florence Heiniger), à la galerie Red Zone à Genève (Laure Mi Hyun Croset)

… et à venir:
Françoise Lison-Leroy le 22 octobre à 15h à la librairie Decallonne à Tournai (prés. Frédéric Nève), Michel Claise le 23 octobre à 14h30 à la librairie Candide à Bruxelles, le 24 octobre à 18h chez Libris Toison d’Or à Bruxelles (prés. Eddy Caekelberghs), Eric Brucher le 25 octobre à 17h chez Agora Louvain-la-Neuve (prés. Emmanuel Paÿe), Laure Mi Hyun Croset le 3 novembre à 18h chez Payot Rive droite à Genève et Florence Heiniger le 12 novembre chez Payot Neuchâtel

––– La presse

… passée:
Annick Stevenson dans le Téléphone rouge du Nouvel Observateur, sur Europe 1, dans L’Hebdo (Suisse), dans Le Généraliste, Psychologies Magazine, dans L’Evénement, Le Soir et sur RSR Espace 2 dans Entre les lignes, Florence Heiniger sur RSR La Première dans Drôles d’histoires, sur la Une de la TSR au JT de 12h45, sur RSR La Première dans Rien n’est joué, dans l’Hebdo (Suisse) et dans la Tribune de Genève, Laure Mi Hyun Croset dans L’Hebdo, Psychologies Magazine, sur la Une de la TSR au JT de 12h45, sur la RSR La Première dans Drôles d’histoires, dans La Tribune de Genève, Geneviève Damas sur La Première de la RTBF et Musiq3 au micro de Nicole Debarre, sur le site Demandez le programme (chronique La Marge de J. De Decker) et dans le journal Le Soir, Michel Claise dans 50 Degrés Nord sur Arte Belgique, Françoise Lison-Leroydans Le Courrier de l’Escaut

… à venir:
Michel Claise dans Le Vif/L’Express du 21 octobre, Geneviève Damas dans La Librairie francophone sur France Inter, la RTBF, la RSR et Radio Canada les 22 et 23 octobre, ainsi que le 31 octobre à 11h dans Culture Club sur la Première de la RTBF, Laure Mi Hyun Croset dans le magazine Edelweiss, Florence Heiniger dans le journal Le Matin, Eric Bruchersur Radio Antipode

––– Les salons du livre

… passés:
Le Livre sur les Quais à Morges (Claudine Houriet, Kyra Dupont-Troubetzkoy, Laure Mi Hyun Croset et Florence Heiniger), Le Livre sur la Place à Nancy (Annick Stevenson), le Festival du Livre de Mouans-Sartoux (Dominique Segalen), la 25e Heure du Livre du Mans (Victor Bouadjio), les Nouvelles d’automne de La Clayette en Haute Bourgogne (Luc-Michel Fouassier)

… à venir:
Tournai la Page le 12 novembre (Françoise Houdart, Françoise Lison-Leroy), le salon d’Ozoir-la-Ferrière près de Paris le 19 novembre (Luc-Michel Fouassier), celui de Bures-sur Yvette le 26 novembre (Luc-Michel Fouassier) et celui de Colmar (Françoise Pirart)

––– Les lectures et spectacles

Maman Jeanne, de Daniel Charneux, avec Lise Dineur; mise en scène de Julien Vanbreuseghem, musique d’Olivier Douyez, une coproduction La Fabrique de Théâtre/L’Axiale boraine, au Centre culturel de Boussu les 18 novembre à 20h et 20 novembre à 16h, à La Fabrique de Théâtre à La Bouverie le 30 mars à 20h et au Foyer culturel de Saint-Ghislain le 17 mars 2012 à 20h

 

Si tu passes la rivière, de Geneviève Damas, le 16 décembre au Théâtre Mercelis

Nos huit nouveautés de rentrée sont toutes disponibles en librairie.
A paraître à la mi-novembre : «Zoom sur Plainpalais» de Corinne Jaquet

… Et n’oubliez pas: nous fêtons nos 20 ans en 2012 !

Michel Claise – Larmes du crime

Trois cadavres de personnalités internationales liées à la gestion de l’Eau et au combat écologique retrouvés dans trois lieux d’exploitation de la société Vivaqua. L’arme du crime : l’eau ou… son manque. Leur point commun : ils logeaient tous trois à l’hôtel Plaza et devaient participer à Bruxelles à une importante réunion au niveau européen.
Le commissaire Lenonce et son équipe vont explorer toutes les pistes possibles pour élucider ces assassinats. Mais ils se heurteront à forte partie… une organisation secrète, l’Arche universelle, des dossiers compromettants, un détective privé et deux tueurs moyen-orientaux chargés d’un règlement de compte (dans une piscine !).
Le commanditaire de toute cette affaire sera finalement démasqué en une semaine, et c’est bien sûr celui que l’on soupçonnait le moins…
Un polar bien ficelé, désopilant et bourré de clins d’œil
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Les premières lignes
La vieille femme en peignoir rose, les cheveux gris et blancs mêlés comme des cordages de navire, bran­dissait un couteau de cuisine, la pointe dirigée vers le cœur de la policière. Ses yeux étaient embués de larmes retenues et ceux qui assistaient à la scène ne savaient pas si elles étaient l’expression de sa colère ou de sa détresse.
Lundi, premier jour de piquet.
Le commissaire Jean-Michel Lenonce, grand patron de la « crim » à la police fédérale de Bruxelles, avait commencé sa semaine de garde par une tentative de meurtre entre époux, une querelle commencée dans un café et qui avait mal tourné. Il était arrivé sur les lieux du crime à huit heures du matin, appelé par les policiers zonaux qui avaient découvert, une heure auparavant, le mari, baignant dans son sang, le thorax perforé d’un coup de couteau, d’un seul, mais à hauteur du cœur.

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Éric Brucher – Colombe

Paola est une adolescente, cet âge qui « réclame » l’absolu. Il y a en elle ce désir de s’échapper, de rejoindre l’immensité libre du ciel. Antigone rebelle aux médiocrités et compromissions, elle ne veut pas être enfermée vivante dans un tombeau. Mais elle manque de réponses pour empêcher cette exigence de se retourner contre elle.
Paola est maigre et effacée, mais ardente, bousculante. Anorexie réellement ? Ou un type d’ascèse qui tenterait de rejoindre l’absolu ? Et qui va jusqu’au danger ultime.
Cette âme assoiffée et presque désincarnée trouvera finalement sa voie dans le chant, son salut dans la nature et l’amour renouvelé. Elle parviendra à renouer avec ses forces profondes et à s’ancrer dans une lignée familiale.
Un roman qui questionne l’appétit de ce monde et interroge notre désir.
Ce roman sensible a reçu, en mars 2012, le Prix biennal Sander Pierron de l’Académie royale de langue et littérature françaises de Belgique.
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Les premières lignes
Parfois je voudrais boire le ciel entier. Son air glacial est transparent et très pur. Il faudrait qu’il entre en moi pour être remplie et disparaître.
Je peux le sentir couler dans ma gorge, ma poitrine maigre, le sentir m’envahir le cœur. Alors me vient la paix, l’étau se desserre, un poids se lève.
Aussi loin que je me rappelle, j’ai toujours voulu aller au ciel, connaître cette apesanteur libérée de la matière.
M’échapper dans l’immensité.
J’ai appris à faire cela, le laisser entrer, j’aspire le ciel ou le suce pareil à un nectar. Par la fenêtre, je contemple la procession des nuages en aubes blanches et mauves, presque des fantômes. Ou je regarde les mouettes qui planent sans fin au-dessus de la ville. Les jours de vent, elles tourbil­lonnent en farandoles dans l’impalpable mouvement du vide, et je voudrais danser parmi elles.
J’aime sentir cela, l’ivresse du vide.

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Les pages rouges – Françoise Lison-Leroy

Au bureau de L’Escaut-Matin, dans une petite ville du Hainaut belge, un journaliste sportif rédige des articles sans sourciller. Le quotidien de Franz Bléhen est balisé de reportages, de retrouvailles avec sa fille étudiante, de rares balades à vélo. La vie court entre les lignes. Faits divers, journées emplies d’anecdotes, pages à écrire.
Franz rencontre fortuitement une vigile, qui rejoint à pied l’hôpital où elle travaille. Elle aime le Tour de France et le basket, s’intéresse aux pages rouges de L’Escaut-Matin, pages du sport au quotidien.
Claire Vanneste est bouleversée par le manège d’une patiente, une dame âgée. Elle a surpris celle-ci en train d’écrire de longues pages, seule dans le bureau des vigiles.
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Les premières lignes
Franz Bléhen ferme la porte du bureau. Personne ne le dérangera ce samedi matin. Le journal ne paraît pas le dimanche. Les pages sportives de lundi seront chargées. La une pour les deux nageuses championnes dans leur catégorie, les deux et trois pour la course cycliste des Sept Cités, les autres pour les gymnastes et les colombophiles. Un stagiaire s’occupera demain des cadrées et classements. Le dossier tennis est clôturé.
Un coup d’œil sur les messages électroniques : rien de bien surprenant. Les volleyeuses ont perdu leur match, hier soir, et les gamins de la Royale s’en sont bien tirés. Il faudra récupérer la photo de l’équipe des seniors, encore invaincue. Tous les joueurs sont abonnés à L’Escaut-Matin.

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Luc-Michel Fouassier – Un si proche éloignement

Un homme part pour l’île grecque de Naxos avec, dans son sac, un carnet noir et La lettre au Gréco de Nikos Kazantzaki. Cœur des Cyclades, lieu mythique où Thésée abandonna Ariane, que va-t-il chercher là-bas ? Pourquoi la nécessité impérieuse d’un tel éloignement ? Quelle est cette douleur latente qui le meurtrit ? De rencontres en illusions, de rêves en réminiscences, on comprend rapidement qu’il ne s’agit pas d’un simple voyage d’agrément et que quelque chose de bien plus fort va se jouer sur l’île. Parti chercher la femme qui l’a quitté, peut-être le narrateur finira-t-il par se retrouver lui-même…
Ce roman, véritable hymne à la vie, nous entraîne dans une Grèce simple et vraie, loin des clichés touristiques.
Un premier roman au style limpide et sans maniérisme qui nous insuffle un peu de l’âme grecque
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Les premières lignes
– Tu m’aimes ?
– Non.
Ton sourire s’évanouit et ton visage se fige en une moue faussement boudeuse. Je t’aime ainsi. Terriblement.
– Alors, on divorce ?…
– On divorce.
– Faut fêter ça ! Qu’est-ce que tu proposes ? On pourrait aller au Yang-Tsé.
– Pas envie de manger chinois. Je préférerais quelque chose de moins exotique.
– Chez René, c’est fermé tout le mois d’août. Mais si tu veux, j’ai ça à te proposer…
Tu t’approches de moi, relèves ta robe légère, tu es nue dessous.

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Geneviève Damas – Si tu passes la rivière

François Sorrente est un jeune homme de dix-sept ans, le dernier d’une famille de cinq enfants. Élevé par sa sœur aînée, Maryse, à laquelle il voue un attachement sans borne, il vit dans la ferme familiale avec son père et deux de ses frères, Jules et Arthur. Il passe le plus clair de son temps à garder les cochons auxquels il parle et se confie.
François ne ressemble pas au reste de sa famille, cela lui pose question. Il se demande aussi pourquoi son père, Jacques Sorrente, lui a fait jurer de ne jamais franchir la rivière, pourquoi il n’a jamais connu sa mère, pourquoi sa sœur est partie de l’autre côté ; que s’est-il passé à la maison de l’autre côté de la rivière ? Pour répondre à toutes ces questions, il se lie d’amitié avec le curé du village, Roger, et Amélie, afin que ceux-ci lui apprennent, en cachette, les lettres de l’alphabet. Ainsi, il pourra repartir de la personne par laquelle tout a commencé : sa mère.
Prix Rossel 2011
Prix des cinq continents de la Francophonie 2012
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Les premières lignes
Si tu passes la rivière, si tu passes la rivière, a dit le père, tu ne remettras plus les pieds dans cette maison. Si tu vas de l’autre côté, gare à toi, si tu vas de l’autre côté. » J’étais petit alors quand il m’a dit ça pour la première fois. J’arrivais à la moitié de son bras, tout juste que j’y arrivais et encore je trichais un peu avec les orteils pour grandir, histoire de les rejoindre un peu mes frères qui le dépassaient d’une bonne tête, le père, quand il était plié en deux sur sa fourche. J’étais petit alors, mais je m’en souviens. Il regardait droit devant, comme si la colline et la forêt au loin n’existaient pas, comme si les restes des bâtisses brûlées c’était juste pour les corbeaux, si rien n’avait d’importance, plus rien, et que ses yeux traversaient tout.

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Collectif – Strip-tease

Nouvelles primées et sélectionnées lors du sixième Concours de nouvelles policières organisé par la Police locale de la Ville de Liège.
Avec des textes de Jean-Luc Cornette, Anne-Françoise Lesuisse, Jacques Godfrind, Vinciane Despret, Isabelle Baldacchino, Jean-Marie Cuvillez, Marie Hologne, Évelyne Hanse, Jean-Luc Luciani, Hélène Dormond, Bernard Bacherot, Sandra Clockers, Loble Sizicondi, Brigitte Louveaux, Didier Orban, Hélène Delhamende, Jean-Claude Perrier, Sylvie Valentin-Ptitsa, Daniel Fattore
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Les premières lignes
Cet après-midi, la nuit est tombée sur Liège. Ici, c’est souvent la nuit en plein jour. On fait avec.
Le petit monsieur progresse d’une manière inédite. Aucun manuel de marche à pied ne cite cette allure étonnante à mi-chemin entre l’équilibre instable et le spasme. Il chaloupe de tribord à bâbord et réciproquement. Cette démarche est bien plus fléchie que réfléchie. C’est ça qui en fait le panache. À cette heure, le panache n’est plus dans les mots, mais dans l’attitude. À cette heure, le panache transforme le petit monsieur en grand monsieur. En géant. En ténor. En amiral de vaisseau. En golem halluciné. Un golem qui titube vers un horizon de houblon.

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Annick Stevenson – Génération Nothomb

Sam, post-ado rebelle, mal dans sa peau, tombe un jour sur un roman d’Amélie Nothomb. Pour le jeune homme, qui n’avait jamais ouvert un livre, c’est la révélation. Afin de lui faire partager son émotion, il écrit à la romancière. S’établit alors entre eux une complicité épistolaire, qui, indirectement, inspire à Sam des projets auxquels il n’aurait jamais pensé, lui ouvre la porte de rencontres déterminantes, révèle en lui l’homme qu’il ignorait être, qu’il choisit de devenir.
S’appuyant sur des faits réels, et des extraits de blogs et forums, ce roman met en avant la relation unique, presque intime, qu’Amélie Nothomb entretient avec ses lecteurs, l’énergie qu’elle leur infuse et la manière dont ils s’approprient ses textes jusqu’au point de fusion.
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Les premières lignes
Un immeuble ancien, dans le treizième arrondissement de Paris, à l’extrémité de la rue Huyghens, juste avant le point de fusion avec le boulevard Edgar Quinet qui longe le cimetière du Montparnasse. Décor: un petit bureau anonyme, haut de plafond, dans lequel la fenêtre aux larges carreaux recouvre tout un mur. Des meubles noirs, dont une bibliothèque remplie de livres, et une simple table, collée contre le mur. Sur celle-ci, des piles d’enveloppes.
Il est neuf heures à peine, l’immeuble est silencieux, les bureaux presque encore tous vides. Mais elle est déjà là, de noir vêtue. Elle s’approche de la table, s’immobilise. Le regard rivé sur les lettres, ces centaines de missives qui l’attendent.

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Florence Heiniger – Une larme dans l’objectif

Quatorze nouvelles, autant de voix de femmes qui, dans la fêlure de leur parcours, résistent aux brûlures d’une frontière, d’une violence, d’un abus ou d’un charme. L’auteur les a rencontrées, elles l’accompagnent ardemment, au cœur de cette féminité, à la fois fantasque et revendicatrice. Ces femmes: mères, guerrières, elfes, amantes, toujours un peu sorcières, insufflent un sens vital et charnel à la terre, leur terre. Elles n’ont jamais choisi de se taire, c’est pourquoi elles prennent les mots, dans le grand bagage de leur histoire, les mêlant à des explosions de sang, de couleur et de dentelle.
Le premier ouvrage publié d’une grande dame de la culture à la Télévision Suisse Romande.
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Les premières lignes
La lumière métal rase son crâne, son corps déformé se frotte contre les murs, surtout ne pas se détacher du solide, surtout ne pas risquer la rue à la vue des hommes. Un angle vif, des impasses serrées, sur le béton, elle palpe la ville de ses longs doigts palmés. Elle sèche le salpêtre, râpe la poussière, saignent ses lèvres en museau, alors les murs de la ville saignent de l’histoire de la femme.
Celle qu’on a jetée de là-bas dans les rivières, sous les ponts, hors les viols des hommes. Jetée d’une maison, d’une famille, d’un pays, elle est celle dont on ne veut pas, la femme qui court derrière la guerre.

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Laure Mi Hyun Croset – Polaroïds

Cette autofiction, sous forme d’instantanés souvent mordants mais sans amertume, retrace les hontes de la narratrice, de son abandon en Corée, alors qu’elle était enfant, jusqu’à sa renaissance par le truchement de la littérature. Avec beaucoup d’autodérision et une lucidité sans complaisance, Laure Mi Hyun Croset raconte les moments de solitude qui ont jalonné son existence et forgé sa personnalité. Pas de grands drames dans ce texte, mais des micro­événements, qui, mis bout à bout, forment un récit qui parle à chacun. À partir d’une histoire singulière, ces Polaroïds touchent à ce qu’il y a de plus vulnérable, donc de plus intéressant, en chacun d’entre nous.
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Les premières lignes

Mon premier polaroïd manquera d’une certaine manière toujours, puisque j’ai été abandonnée à un an, à dix mois plus exactement. Je n’ai aucune idée de ce que furent ces instants initiaux en compagnie de mes premiers parents. Mon frère biologique, comme disent les gens précis, m’a raconté plusieurs versions de la manière dont notre père nous aurait laissés à l’orphelinat. Je ne parviens pas, pour ma part, à me faire une idée très claire de cette période de mon enfance. Il m’en reste seulement un petit carnet jaunâtre, contenant quelques feuillets recouverts de caractères coréens et de noms de vaccins, ainsi que l’image, aperçue en rêve, d’une femme à la longue chevelure noire, penchée sur moi.

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