Confession des genres – Emmanuelle Favier

Dans cet ensemble de textes courts, nouvelles ou contes cruels, c’est chaque fois (ou presque…) un narrateur masculin qui prend la parole pour explorer un territoire amoureux, sensuel ou encore franchement érotique. Cette exploration, menée sous une forme à la fois fantastique et poétique, dit l’ambiguïté – voire la perversité – des rapports amoureux dès lors que l’on se confronte au problème de l’affirmation sexuelle ou de la possession de l’autre.
Le tout dans un style parfois lyrique, parfois cinglant, dont ne sont absents ni l’humour, qui confine parfois au grotesque, ni la poésie, ni encore l’influence d’un certain réalisme magique.
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Les premières lignes
Permettez-moi de vous parler un peu de ma moitié. J’aime parler d’elle. Je l’aime tant. Il y a peu de gens qui daignent m’écouter : pour la plupart, cette histoire n’est pas tout à fait acceptable. Elle leur apparaît comme vaguement dégoûtante, et ils la toisent de la manière dont, peut-être, ils observeraient un membre mutilé.
Ma moitié. J’évite de lui donner un nom, la tentation est trop grande de compléter les syllabes. Pas de nom vaut mieux qu’un demi-nom. C’est pourquoi je l’appelle généralement Tu quand nous sommes ensemble, puis j’opte pour Elle quand je la raconte à d’autres. Elle a peu d’amis, car rares sont également ceux qui sont prêts à vivre une amitié amputée.

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