Hors collection, 2004
14 x 20,5 cm, 200 + 16 pages
ISBN 2-88253-246-6
Prix: EUR 20.-
Philippe Deprez est journaliste et grand reporter. Après avoir couvert les divers conflits en ex-Yougoslavie, il s’est installé à Sarajevo. Au printemps 2003, avec quelques collègues étrangers, il a réussi à s’infiltrer parmi les troupes américaines «libératrices» jusqu’à Bagdad. Durant cette progression dans le désert, ainsi que lors de la prise de Bagdad, il fut correspondant spécial pour la RTBF, Le Soir, le quotidien français L’Est républicain et le quotidien suisse Le Temps.
Philippe Deprez est l’un des rares journalistes francophones à s’être infiltrés parmi les troupes américaines gagnant Bagdad. Sa grande force réside dans son honnêteté et son indépendance d’esprit. Il raconte les choses telles qu’il les voit, avec simplicité et sans pathos inutile. Mais avec une réelle empathie pour les populations… et les jeunes soldats. Il réussit aussi l’exploit de s’abstraire de ce qu’il vit au jour le jour pour élargir sa réflexion et faire le parallèle avec d’autres terrains d’opérations. Et pour entrevoir, avant même que les troupes américaines n’atteignent Bagdad, le bourbier dans lequel elles vont s’enliser quelques mois plus tard.
Les premières lignes
Je suis dans un vol Lufthansa Frankfurt-Kuwait City. Journaliste, en partance pour une guerre annoncée, en Irak. Dans mon sac a dos, j’ai un masque à gaz, une combinaison NBC (Nucléaire, Biologique, Chimique), un casque en kevlar, un gilet pare-balles. J’ai, accroché à ma ceinture, un nouveau téléphone satellite Thuraya, pas beaucoup plus grand qu’un portable, quand même un brin gênant dans un siège d’avion. Je me suis acheté un nouveau pantalon couleur sable avec plein de poches, des chaussures militaires et un foulard de légionnaire. Je suis équipé de pied en cap. Mais l’aventure sent la galère : je viens d’apprendre que mon visa de journaliste ne m’attend pas à l’atterrissage, j’ai peu d’argent et pas d’amis sur place.