Les poches cousues – Michel Claise et Alain-Charles Faidherbe

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Dans ce pays du Bloc de l’Est, où règnent le Parti communiste et la corruption, le juge Mikhaïl Mikhaïlovitch ne ressemble pas à ses collègues : il a tout simplement décidé de « coudre ses poches ». Dans ce système pourri, il devient alors l’homme à abattre.
La chute du Mur ne change rien. Les mafieux russes, qui se substituent aux anciens apparatchiks, continuent à arroser les milieux politiques et judiciaires de leurs fonds occultes pour leur profit personnel.
On assiste ici au combat effréné d’un homme dont l’immense défaut est l’intégrité. En refusant de suivre les directives que les corrompus tentent de lui imposer, en dénonçant les malversations financières qu’il découvre, le juge Mikhaïlovitch devient la cible de toutes les stratégies de déstabilisation imaginables, faux témoignages, procédures falsifiées, menaces de mort, jusqu’à la violence ultime portée contre sa famille. Au point d’être exfiltré vers la Belgique, pour sauver sa peau.
L’histoire est romancée, mais la vérité est nue sous le manteau de l’imagination. Pour que le lecteur sache ce qui s’est passé et se passe encore dans un de ces pays qui demande aujourd’hui à entrer dans la zone Schengen. Aussi pour que tous prennent conscience que nos démocraties fragilisées par la crise et pénétrées par l’argent sale sont en danger, un jour, de lui ressembler.
En librairie le 20 mai

Les premières lignes
L’enfant, bien calé sur le siège en métal rouillé de la balançoire, s’était mis à enrouler les cordes en les tordant jusqu’au bout du possible pour ensuite, comme une toupie, s’abandonner à la rotation de cette folle spirale. Il ne se lassait pas de ce vertige qui lui donnait en une seconde une vision circulaire de tout son petit monde. Après une dizaine de tours enivrants, il sauta de la nacelle et, titubant un peu, plongea dans l’herbe haute et grasse comme dans la fraîcheur d’un océan bienveillant. Le jardin bordant l’immeuble en briques rouges de trois étages où habitait sa famille était entouré de hautes clôtures, marquant ainsi la différence entre les habitations des nantis du régime et celles des moins bien lotis, qui n’ont pas montré suffisamment de soumission à la doctrine du Parti par manque d’assiduité aux réunions vespérales ou par désintérêt de la chose politique. La règle était pourtant simple : pour réussir dans la société communiste, il fallait plaire à ceux qui avaient réussi.

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