Françoise Danthine – Le premier qui regarde l’autre

Qui êtes-vous, Françoise Danthine? «Peu suffit pour faire parler le silence… Je suis née le treize mai mille neuf cent cinquante-sept à Bruxelles. Je fut mon premier roman [Les Éperonniers, février 1996]. Actuellement, je travaille pour l’ASBL Littérat’eur. Pour le reste rien, vouloir est une chose simple!»

Un roman en courtes phrases et en coups de poing. Violent réquisitoire contre la guerre, dans lequel le mot «guerre» n’apparaît jamais. Une réfugiée de Yourie, vraisemblablement violée dans son pays, attend dans un hall de gare d’un pays en paix… sous le regard curieux d’un vieux célibataire.

Les premières lignes
Peut-être êtes-vous pareils à cet homme incapable de penser à autre chose qu’à lui. Il a voulu cet état de ne pas comprendre, de ne pas accepter cette femme, c’est comme ça. C’est voulu. Il est entré dans une gare, il lit. ELLE, lui fait face, lui fait peur, vient d’ailleurs : la guerre. LUI, ne lit pas la souffrance dans ses yeux, trop coincé dans ses certitudes, l’étroitesse de son quotidien. Ell a un sac, de la vodka, des lettres de Yourie, un tricot pour survivre maille après maille… pour le reste, rien. Son regard… Votre regard?

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