Collection Hypatie, 1997
15 x 22 cm, 176 p.
ISBN 2-88253-090-0
EAN13 9782882530905
Prix: BEF 595 – FF 90 – CHF 26
Emmanuèle Sandron a tout juste trente ans. Elle vit à la campagne, où elle exerce la profession de traductrice. Le Double fond est son premier roman.
«Le narrateur rencontre Estèle dans un bureau de traduction. Ce sera pour lui le début d’une obsession qui, après lui avoir fait connaître le bonheur absolu, le torturera jusque dans ses rêves… à elle et le poussera à inventer l’érographe. Tour à tour très près l’un de l’autre, puis très éloignés, ils partageront les mêmes passions – la littérature (surtout elle) et la musique (surtout lui) – et hanteront les mêmes espaces – les rues de Bruxelles, ses appartements, ses librairies, ses salles de concert,… Deux parties: la première, en majeur, du bonheur partagé, énorme, avec, en sourdine, le doute qui s’installe; la deuxième, en mineur, avec la quête de soi, la recherche du livre perdu. Après Estèle et la vie, la solitude, l’amertume et une autre rencontre en point d’interrogation. […] Le premier roman d’Emmanuèle Sandron est curieux et prometteur. Curieux car il multiplie les ruptures de ton, les changements de direction. Prometteur car il foisonne d’idées et d’images. Le récit commence tout doux, tout calme. Le narrateur est traducteur. Il tombe amoureux d’Estèle, également traductrice. Elle semble répondre à cet amour. Promenades, concerts, complicité, quiétude… Sauf que le narrateur vite aliéné par sa passion cherche à capturer entièrement l’âme de sa belle.» [Françoise de Paepe, Journal du Médecin]
Les premières lignes
Je l’avais frôlée dans l’escalier, cela m’avait suffi. J’avais été ébloui par les mille rayons invisibles qui émanaient de son petit tailleur mauve. Je n’avais pas croisé son regard: elle était beaucoup trop absorbée. Elle ne m’avait pas remarqué. C’était la première entrevue de sa carrière. Elle n’avait pas encore de diplôme en poche qu’elle voulait déjà imposer aux autres traducteurs ses coups d’éclat, son talent ou, plus simplement, ses intuitions. Cela n’avait pas tardé. Le petit Paolo, le patron, avait laissé entendre qu’il faudrait qu’elle s’installe dans la capitale.