Françoise Lalande – La séduction des hommes tristes

Elle appartient à la masse des Indiennes luttant pour la survie. Un soir, elle se glisse dans le lit d’un étranger, sa vie, croit-elle, va changer. Il appartient à la foule des exilés. Au bord de l’Océan, il attend la vieillesse et la mort avec philosophie. Mais cela se passe au Mexique, et le jour de la Fête des Morts. Et puis il y a le tableau de Manet, L’exécution de l’empereur Maximilien, qui hante les mémoires européennes.
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Les premières lignes

Alors, voyant que le soleil descendait à l’horizon, il appela son chien Sol, une bête sauvage aux longs yeux jaunes, puis il appela Luna, compagne de Sol, maigre comme lui, au mystérieux regard doré, il appela l’oiseau noir qui n’avait pas de nom, mais qui était bavard comme un perroquet, il appela le petit âne qui s’entêtait à dormir devant la porte de sa case, et dont le souffle parfois l’inquiétait comme le souffle d’un agonisant, et lorsqu’il eut devant lui les animaux qui étaient sa famille, il descendit vers la plage de Pochutla, veillant à ne pas déraper sur la caillasse, à ne pas se tordre une cheville, il marchait lentement, la main posée sur l’échine de l’âne, il observait que Sol et Luna, impatients comme toujours, descendaient à toute allure, leur derrière semblant danser à cause de cette joie du soir, la promenade sur la plage, puis la rêverie face à l’Océan, tandis que le ciel, comme un rideau de théâtre que l’on tire, s’ouvrirait bientôt sur la voûte étoilée, il la fixerait, attendant que ses yeux se ferment doucement, alors, chiens, âne, oiseau noir, pourraient à leur tour s’assoupir, excepté Sol qui ferait semblant, l’oreille toujours dressée vers les bruits familiers, prêt à dénoncer par ses aboiements le bruit différent, donc inquiétant.

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