Véronique Bergen – Aquarelles

Véronique Bergen est docteur en philosophie. Elle a publié un essai sur Jean Genet et une étude sur l’ontologie de Gilles Deleuze, ainsi que des recueils de poèmes. Son premier roman, Rhapsodies pour l’ange bleu (L. Wilquin, 2003), a reçu un accueil critique aussi économe que dithyrambique.

Tout s’ouvre sur la disparition brutale, énigmatique de la femme aimée. Une fuite inexpliquée à laquelle le protagoniste répond par une quête éperdue afin de retrouver la disparue. Identification à celle qui est partie, port de ses vêtements et de ses parfums pour la rejoindre de l’intérieur : le récit se présente comme un jeu de pistes où l’amour seul tient la barre. L’errance sentimentale réveille les pans de l’enfance, ses douleurs et débâcles aurorales. À la voix du protagoniste s’adjoignent la confidence épistolaire de la femme en fuite ainsi que la remontée de la voix du père, lequel fut broyé par le désert et ses mirages.

Existe également au format numérique téléchargeable sur tous les types de liseuse

Les premières lignes
Le train s’ébranla, glissant sur des barres parallèles qui s’étiraient vers l’extrême sud. Engoncé dans un paletot trop large, le jeune homme accrochait son esprit à ces rails qui, inséparables à jamais, se tendaient comme deux bras vers l’espoir. Il songea qu’il n’avait plus la force de dessiner ce geste, d’élancer ses bras ouverts vers l’ami, de décocher un appel qui, du sein de la détresse, exhibât la violence de son désir. Un désir fou comme l’embrasement du cœur d’un adolescent, comme une note suraiguë qui cherche à se délivrer d’elle-même, un désir fou éveillé par une femme qui se confondait avec la vie.

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