Un endroit d’où partir | 1. Un vélo et un puma – Aurelia Jane Lee

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Enfant trouvé, Juan Esperanza Mercedes de Santa María de los Siete Dolores grandit au sein d’un couvent, puis d’une hacienda où il devient l’élève de Don Isaac, homme érudit au passé mystérieux.
Développant très jeune un talent pour la peinture, mais aussi pour abandonner les femmes qu’il aime, Juan mènera une vie marquée par les ruptures successives, le doute, la culpabilité et la quête du véritable amour.
Un endroit d’où partir raconte le parcours d’un homme et d’un artiste tourmenté par ses choix, mais aussi profondément inspiré, sensible et amoureux, qui bouleverse la vie de tous ceux qui le rencontrent.
Une saga en trois tomes au cœur d’une Amérique latine fantasmée
Un personnage hors du temps et si universel
Des thèmes millénaires : la blessure de l’abandon, la filiation, la foi,…
Deuil des illusions, des amours perdues, de l’enfance,…
Une œuvre mature et très ambiteuse par l’auteur de Dans ses petits papiers

Aurelia Jane Lee (1984) possède un master en communication et a également étudié la philosophie. Elle vit et travaille à Bruxelles. Elle s’est fait connaître en 2006 avec un premier roman intitulé Dans ses petits papiers, salué par la critique et… Alexandre Jardin ! Quatre romans et deux recueils de nouvelles suivront, toujours aux éditions Luce Wilquin.
Un endroit d’où partir, son huitième opus, dévoile une nouvelle facette de son imagination et entraîne le lecteur dans une véritable saga en trois tomes, au cœur d’une Amérique latine fantasmée.
En librairie le 8 avril 2016

Les premières lignes
Juan Esperanza Mercedes de Santa María de los Siete Dolores avait pour surnom Juan del Convento parce qu’il avait passé les premières années de sa vie dans un couvent. On ne savait ni où ni quand exactement il était né. Probablement à la fin de la saison sèche, et dans les environs de l’église Santa María de los Siete Dolores, dans l’entrée de laquelle la mère Esperanza, alors âgée de soixante-quatorze ans déjà, le trouva un beau matin de mars. Son petit corps nu était emmailloté dans un immense drap de lit qui avait dû un jour être blanc ; il hurlait de faim. La mère Esperanza, désemparée, l’avait emmené au couvent en se bouchant les oreilles et le nez avec toute la force du Saint-Esprit, ses doigts n’étant pas libres et le petit – Dieu seul savait depuis combien de temps il était là – ayant souillé le drap.
Lorsque la mère Esperanza était entrée dans la salle à manger avec son paquet de linge jauni et malodorant, les autres avaient tout de suite su qu’il y avait quelque chose d’inhabituel, parce qu’un ballot de draps sales, en aucun cas, ne glapit ni ne s’étouffe en sanglots. La petite chose braillarde et son excrétion puante furent déballées au centre de la table, entre le pot de beurre et le sucrier, et de nombreuses mains s’employèrent à laver l’enfant avec des chiffons doux passés à l’eau froide, comme on aurait nettoyé un petit Jésus de céramique dans l’intention de préparer la crèche. La petite chose avait une autre petite chose entre les jambes qui fit qu’on décida de l’appeler Juan, comme l’apôtre préféré du Christ, qui lui était resté fidèle jusqu’au bout. Un prénom est en effet chose bien commode pour désigner un être vivant.

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