Daniel Charneux – Vingt-quatre préludes

Daniel Charneux, qui habite Dour (entre Mons et Valenciennes), est professeur ; il a jusqu’ici publié deux romans atypiques chez Luc Pire : «Une semaine de vacance» (2001) et «Recyclages» (2002). Il est très actif dans la région montoise, où il anime régulièrement des rencontres littéraires, notamment à la Maison Losseau de Mons.

Daniel Charneux n’est pas musicien, et le regrette. C’est pourquoi il s’efforce d’écrire sans trop de fausses notes. Amoureux des Vingt-quatre préludes de Debussy, il décalque ici leur structure – et leurs titres – en évoquant des tranches de vie à prolonger par le lecteur. Le mode mineur et les touches noires l’emportent sur ce clavier que tempèrent la fantaisie et les jeux de mots. Ces 24 nouvelles sont précédées d’une préface de Françoise Houdart.

Existe également au format numérique téléchargeable sur tous les types de liseuse

Les premières lignes
En vingt-cinq ans de carrière, Monsieur Lucien ne s’était jamais absenté. Long et maigre, le front ridé, l’œil vif, le collier de barbe net, il portait beau. Cela n’empêchait pas ses élèves de le surnommer affectueusement « Barbe à Papa ». Toujours fidèle à son poste, il enseignait la littérature à des jeunes gens turbulents qui se demandaient parfois à quoi ça pouvait bien servir de savoir que Hugo était romantique, Verlaine alcoolique, Rimbaud voyant. Ils étaient hermétiques à la poésie comme la poésie de Mallarmé était hermétique à leur lecture.

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