Herman Portocarero – Nuits cubaines

Herman Portocarero (né en 1952) fut ambassadeur de Belgique à Cuba de 1995 à 1999. Ce diplomate est aussi écrivain et cinéaste. Son œuvre «cubaine» comprend, outre ces Mémoires, le film Mi Corazón venenoso, le documentaire Rythm & Smoke sur la musique et le tabac cubains, ainsi que roman non encore traduit Trance Atlántico. Il est pour la première fois ici traduit en langue française.

Pas de meilleur guide pour pénétrer la réalité cubaine que ces Mémoires immédiats. La politique y croise la musique, le rythme, l’aventure, la sensualité et la spiritualité au hasard des souvenirs. Comparsa et conga, santeria et orishas, cigares et canne à sucre, rhum et café, c’est toute la vie quotidienne de Cuba qui défile sous nos yeux. Aux récits s’entremêlent intimement des Cuentos del muerto (Contes du mort), qui entraînent le lecteur dans les profondeurs de l’âme cubaine à travers une histoire fictive, mais oh combien révélatrice. Et c’est surtout de cette histoire que le livre tire toute sa magie.

Les premières lignes
BOUM! Vous pouvez régler votre montre : il est neuf heures précises et de la forteresse de San Carlos de la Cabaña, au nord du chenal portuaire, le canon historique El Capitolino tire un coup violent qui ébranle la ville et le monde. Les portes légendaires de la cité de La Havane se referment. Du haut de la forteresse, les soldats en uniforme du XVIIIe siècle embrassent du regard… la ville qui s’éveille. La nuit jette une poignée de perles le long du Malecón, s’insinue dans les ruelles de Habana Vieja, enjambe les ombres monumentales du Vedado, au rythme exubérant de la salsa et de la santería, de ses tambours mystérieux et de ses incantations africaines.

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