Philippe Bradfer – La fiancée du canal

Philippe Bradfer est né à Tirlemont ( Belgique) en 1957. Il vit actuellement à Louvain-la-Neuve et enseigne le français. Avec «La fiancée du canal», il signe son deuxième roman.

Neel Van der Weide, la jeune Hollandaise dont on a repêché le corps sans vie dans le lac de Bairon, n’avait que dix-sept ans. Alors que les enquêteurs du SRPJ de Reims sont en passe de démanteler un important trafic de voitures volées, le Parquet leur confie l’affaire, et le commissaire Lartigue se rend aussitôt sur les lieux du crime, redoutant le pire. Il ne tardera pas à s’intéresser à l’étrange comportement de Charles Lagrange, le jeune pharmacien du village, dont l’existence semble singulièrement bouleversée depuis l’arrivée de Neel… Après nous avoir conduits sur les quais de Meuse, à Givet, dans «La nuit du passage», c’est à Reims et sur les bords du canal des Ardennes que nous entraîne cette fois Jean-François Lartigue en quête d’une insaisissable vérité.

Les premières lignes
Verdier venait de jeter, à regret, son dernier chewing-gum sous l’oeil impassible de Martinez lorsque Lartigue regarda une nouvelle fois sa montre. Il était dix-neuf heures vingt et tout semblait se dérouler comme prévu. Le commissaire fit rapidement le point. Depuis le début de leur surveillance, ils étaient déjà trois à avoir franchi la grille d’entrée de l’ancienne cartonnerie. Des jeunes, pareils à ceux qu’ils avaient l’habitude de rencontrer dans les cités de Reims et dont la présence dans ce vieux quartier tranquille avait quelque chose d’insolite. Bien que la voiture fût garée à l’ombre, vitres baissées, la chaleur dans l’habitacle était devenue étouffante. Et les relents de bitume fondu qui empestaient l’air n’arrangeaient rien. – Il fait intenable! se plaignit Verdier. C’est fou ça, je suis sûr qu’il y a encore au moins trente degrés! Quittant le rétroviseur des yeux, le jeune inspecteur regarda en direction du ciel livide. – Si au moins ça pouvait péter un bon coup! Un léger sourire, plein de compassion, glissa sur les lèvres de Lartigue. – C’est vrai qu’un petit orage nous ferait du bien, admit-il.

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