Évelyne Wilwerth – La vie cappuccino

Évelyne Wilwerth, autrefois enseignante, a réalisé son rêve: vivre de sa plume. Écrivaine à part entière, elle donne des conférences, anime des ateliers d’écriture, parrainne des classes, écrit des billets… mais surtout concocte des livres pour enfants, des pièces de théâtre, des essais, des biographies, et maintenant des romans pour adultes. La vie cappuccino est son deuxième roman, après Canal Océan paru en février 1997. Une Bruxelloise passionnée, à qui le titre de son succès théâtral – Hortense, ta pétillance – s’applique à merveille!

Bertrand découvre une valise sur la plage de Mariakerke, près d’Ostende… et lui revient en mémoire ce tragique accident d’un avion Alitalia, qui fit naguère 123 morts. Il ne résistera pas au mystère de cette valise, dans laquelle – après l’avoir forcée – il découvrira des effets féminins et des esquisses de bijoux. Le besoin lancinant de retrouver le passé de la morte, forcément belle, forcément jeune, l’amènera sur ses traces dans une Rome baignée de soleil. Un roman en phrases courtes, sensuel comme ce parfum que portait la jeune femme, Le monde est beau…

Les premières lignes
Un homme marche sur la plage. Lumière crépusculaire. L’homme marche régulièrement, Il s’appelle Bertrand. Il semble vouloir rejoindre le soleil qui vient de basculer sur l’autre versant. Silhouette mince, à contre-jour. Bertrand ralentit, s’arrête. C’est là que d’habitude il fait demi-tour. Mais ce soir, une force l’entraîne à aller plus loin. Vers la plage de Mariakerke. Combien de temps marche-t-il? Environ dix minutes. Bertrand aperçoit soudain un objet sombre, au bord des vagues. À une vingtaine de mètres. Il hésite, se dirige vers cette masse. Mais n’est-ce pas un reflet, une vision? Car la pénombre s’épaissit. Bertrand s’est immobilisé. Une valise. Une valise avion, que les vagues tentent de poser sur le sable. Presque aux pieds de bertrand. Comme un rendez-vous, se dit Bertrand. Alors une impulsion sauvage l’empoigne. Bertrand se penche, saisit la valise et se met à courir. En sens inverse. Vers Ostende. Valise lourde. Ses doigts serrent très fort, trop fort la poignée. Brûlure. De l’eau ruisselle sur le sable. Et Bertrand court, à perdre haleine.

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